L’activité autour de SEGA est intense en ce début d’année 2022. À l’heure des bilans et des objectifs à venir, la direction du groupe s’est exprimée sur les notions de métavers, de Pay-to-Earn et de NFT. Ces termes en vogue font débat au cœur de l’industrie...
Décider de ne pas décider
Les machines à sous et autres bornes d’arcade font partie de l’ADN de SEGA, qui s’est construit une réputation sur le fait de développer des machines d’amusement jusqu’à ce jour. Dans ce qui semble être la mode du moment, les NFT repoussent ce principe de dépenser pour gagner (ou remporter contre aspect pécuniaire) au monde virtuel que certains industriels souhaitent mettre en place, à l’instar d’Ubisoft ou de Square Enix. Dans une session de questions/réponses à destination de leurs actionnaires, les membres de la direction du groupe SEGA Sammy, et notamment Haruki Satomi, se sont exprimés sur le sujet :
En termes de NFT, nous aimerions essayer diverses expériences et nous avons déjà entamé différentes études et considérations, mais rien n’est décidé à ce stade concernant le Pay-to-Earn. Il y a eu beaucoup d’annonces à ce sujet déjà, y compris à l’étranger, mais il y a des utilisateurs qui réagissent négativement à ce stade. Nous devons évaluer soigneusement de nombreuses choses, telles que la façon dont nous pouvons atténuer les éléments négatifs et dans quelle mesure nous pouvons introduire cela dans la réglementation japonaise, ce qui sera accepté et ce qui ne le sera pas par les utilisateurs. Ensuite, nous examinerons cela plus en détail si cela conduit à notre mission « Constantly Creating, Forever Captivating », mais si elle est perçue comme une simple création d’argent, j’aimerais prendre la décision de ne pas aller de l’avant.
La décision de SEGA n’est pas fermée à l’heure actuelle : ses dirigeants choisissent... De ne pas choisir ! En cela, et étant donné que la notion de « payer pour remporter » est encore en développement, l’industrie manque de recul pour connaître l’impact bénéfique ou, au contraire, défavorable que cela pourrait entraîner. Chez SEGA on opte donc pour la prudence tout en affirmant qu’il s’agira de ne pas s’engager si seul l’aspect lucratif est mis en avant. Une décision tout à fait louable si elle est respectée. La qualité plutôt que la quantité ? C’est en tout cas le fil conducteur de la vision SEGA concernant l’autre sensation du moment :
Quant à définir « métavers », je le perçois comme un lieu où les gens se rassemblent et où les communautés sont générées. Par exemple, je pense que la raison pour laquelle « Fortnite » et « Animal Crossing » sont définis comme des métavers est que beaucoup de gens s’y rassemblent, et que la communauté y est générée. Par conséquent, je pense qu’il est important que la licence elle-même soit bien établie et bien accueillie par de nombreux utilisateurs. Cependant, je crois que le but n’est pas de créer un Métavers, mais le plus important est de créer un jeu de haute qualité. Nous voulons faire du « Super Game » un jeu universel et multiplateforme avec son réseau et sa communauté.
Haruki Satomi revient également sur le rôle pionnier qu’a pu jouer une licence comme Phantasy Star Online 2 : New Genesis, dont l’aspect communautaire en ligne est l’un des fondements et rappelle que le « Super Game » fait partie de l’objectif principal du groupe pour les années à venir. Un projet qui sera porté par la technologie Azure de Microsoft dans le cadre de l’alliance stratégique conclue entre les deux entités.
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