L’interview de Phil Spencer à nos confrères de chez IGN est décidément riche en informations. Après avoir évoqué le cas de 343 Industries avec Halo ou encore le manque d’exclusivité sur Xbox, le patron de la firme américaine a également abordé le rachat d’Activision-Blizzard. Un dossier très épineux à l’issue incertaine, mais qui ne semble pourtant pas perturber plus que ça le principal intéressé.
Un rachat plus compliqué que prévu
Positive attitude. Telle est la philosophie de Phil Spencer qui reste résolument optimiste quant au rachat du studio. Il faut dire que la procédure ne passe pas vraiment chez tous les acteurs de l’industrie. Si Microsoft à su trouver des alliés de poids pour soutenir sa tentative d’acquisition, ses opposants sont, eux aussi, nombreux.
Sony en tête de cortège, mais aussi Google et NVIDIA qui voient d’un mauvais œil le rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft, arguant principalement leur désapprobation sur le fait que cela offrirait une position prédominante à Microsoft sur toute l’industrie. Une levée de boucliers qui oblige aujourd’hui Xbox à répondre aux différentes interrogations soulevées par l’Union européenne, mais aussi la FTC qui a récemment intenté un procès contre l’acheteur, lequel rassemble ses armes.
Phil Spencer a beaucoup appris durant l’année 2022
Autant de déboire aurait pu en décourager plus d’un, mais pas le patron d’Xbox qui explique voir tout cela comme une expérience très enrichissante. Lui-même le reconnaît, il ne connaissait rien du parcours juridique que cela représenterait lorsque le rachat fut annoncé en janvier 2022.
Le temps passant, Spencer a cependant pu multiplier les conversations avec de nombreux acteurs clés, des échanges qui le rendent aujourd’hui plus confiant qu’il ne l’était l’an dernier.
Il y a un an, je ne connaissais rien du processus d’une telle acquisition. Le fait d’avoir plus d’idées et plus de connaissances sur ce que signifie travailler avec les différents organismes de réglementation me rend plus confiant qu’il y a un an, simplement sur la base des informations dont je dispose et des discussions que nous avons eues.
Lorsque nous l’avons annoncé il y a un an, nous avons parlé d’un délai de 18 mois. Nous en sommes à 12 mois. Je pense que nous restons concentrés sur la conclusion de l’accord. Je pense que nous pouvons faire des choses extraordinaires avec les équipes d’Activision-Blizzard-King dans le domaine du mobile, et les aider à trouver de nouveaux moyens créatifs de diffuser leur contenu. Et nous apprendrons beaucoup du travail que ces équipes font dans le mobile, qui est un espace dans lequel nous n’avons pas beaucoup d’expertise en tant que Xbox, mais qui est aussi la plus grande plateforme de jeu au monde.
Quant aux déséquilibres qu’un tel accord pourrait engendrer, Phil Spencer se montre une nouvelle fois rassurant et déterminé.
Nous travaillons activement avec les organismes de réglementation du monde entier qui doivent donner leur approbation, et ce fut une expérience enrichissante pour moi. J’y ai passé beaucoup de temps, voyagé beaucoup, eu beaucoup de conversations, mais ce sont des conversations qui me permettent de parler de notre industrie, du travail que nous faisons et de la raison pour laquelle nous le faisons.
Je pense que plus les régulateurs sont informés sur ce qu’est le jeu vidéo, comment fonctionne cette activité, qui sont les joueurs, et quelles sont nos aspirations en tant que Team Xbox, c’est une bonne chose pour le secteur lui-même.
Pour l’heure, tous les scénarios restent possibles, même si Microsoft pourrait tenter un coup de poker en cas d’accord avec l’UE et la CMA.