Menu Best of 360 : Action et Infiltration

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Parmi les trucs que l’on peut trouver risibles dans le monde du jeu vidéo, il y a parfois ce déni de vraisemblance le plus élémentaire dans les jeux qui se prennent parfois au sérieux. Je vous donne un exemple concret : quand je sors de chez moi, entre mes clés, ma petite monnaie, ma besace qui tape contre mon jean ou mes baskets qui couinent, je peux réveiller un immeuble rien qu’en descendant l’escalier. Alors que Sam Fisher ou Snake, non. Ces gars peuvent trimballer deux fusils mitrailleurs, une caisse entière de gadgets de diversion et un paquet de clopes sans jamais éveiller l’attention du gars qui est en train de leur pisser dessus dans le noir. Respect, vraiment.

C’est pour ça qu’il est parfois plus jouissif d’être dans un délire totalement sublimé, mais assumé. Un peu comme Max Payne 3, par exemple, qui arrive à diviser la population brésilienne de moitié à lui tout seul alors qu’il est raide bourré. C’est vrai quoi ! Depuis quand la tremblote du poivrot aide à viser juste ? Et surtout, pourquoi se cacher dans le noir avec des lunettes infrarouges quand on peut donner un bon gros coup de pied dans une porte et mitrailler copieusement tout ce qu’il y a derrière en balançant deux ou trois répliques mi-gays mi-machistes sur un ton bien senti ?

Le moment est donc venu de parler des jeux d’action ou d’infiltration : l’aventure de ces mecs tatoués qui puent sous les bras et sentent mauvais de la bouche. Un shoot de testostérone, et c’est parti.

Girophare

On dirait une pub Manpower...

Nous sommes en novembre 2006. Alors que la nextgen se lance à petit trot, un titre va célébrer le premier anniversaire d’existence de la Xbox 360 d’une bien étrange manière. Gears of War fait en effet son entrée dans le paysage vidéoludique en laissant son empreinte de chaussure sur la tronche du joueur. Pan, dans les dents. Sortie tout droit des studios Epic (Unreal), cette nouvelle série musclée fait son apparition et bousille tout sur son passage. Graphismes irréels pour l’époque, gameplay novateur, environnement qui mêle futur et destruction, effets gores, passages en véhicules... Le cocktail de sueur chaude, de larges torses huilés sous les armures éclaboussées de sang et de testostérone poilue que fait boire Epic aux joueurs est impitoyable tant il est réussi. Si le scénario n’est pourtant pas une merveille d’originalité (des soldats d’élite qui feraient passer le Masterchief, Trevor et Kratos pour des danseuses étoile tentent d’éradiquer une menace alien dans un décor apocalyptique), tout le reste est un diamant brut qui explose littéralement dans la face du joueur innocent qui vient tout juste de finir Viva Piñata. Des graphismes largement en avance sur leur époque, un gameplay à la troisième personne encore marginal, un système de couverture révolutionnaire, des combats épiques, du sang par hectolitres, et enfin, enfin, enfin, une IA qui ne se laisse pas buter sans rien dire. Rajoutez à cela un mode multijoueurs de défoulement pur ou un mode coop intelligemment mis en place, et vous comprendrez ce qu’ont vécu les joueurs de novembre 2006, déflorés avec ou sans consentement par des GI-Joes du futur.

Bataille !

Comment dire autre chose de Gears of War, sinon se perdre en métaphores pompeuses ? Vous avez une Xbox 360, jouez-y, c’est aussi simple que cela. Rares sont les jeux qui peuvent prétendre proposer un défouloir tactique aussi construit, aussi cohérent et aussi fignolé. Tout est prévu pour que le joueur sorte du jeu en ayant l’impression d’avoir vécu une aventure hors du commun, digne des plus grands blockbusters hollywoodiens. Des munitions limitées pour garantir un stress constant, des ennemis faisant parfois la taille d’un immeuble, des dialogues issus d’une série B gay friendly...

Les clichés sont tellement énormes qu’ils rentrent aux forceps dans le gameplay et font partie de la légende. Si certains voient en Halo l’image de la Xbox en général, Gears a clairement été le symbole des exclus 360, tant celle-ci a montré que la console américaine n’avait aucun mal à sortir les griffes devant une PS3 encore balbutiante.

Quatre épisodes de la saga sont sortis à ce jour. Si le dernier a montré les limites techniques et scénaristiques d’une génération en fin de vie, il n’en demeure pas moins que le gameplay était au rendez-vous. Attaquez la trilogie sans aucun état d’âme : ce jeu est un défouloir absolu, et curisuement beaucoup plus tactique qu’il n’y paraît en multijoueurs, avec un mode coop inventif où chaque personnage a un rôle à jouer pour assurer la progression des autres. Vivement la résurrection de la licence par Black Tusk, en 2015 ou 2016.

Doses de Crack

Puisqu’on parle de bourrins surarmés, jetons un oeil du côté d’une autre licence qui devrait faire son comeback : Crackdown. À l’époque de sa sortie, le jeu s’était vendu très rapidement et revendu encore plus rapidement. Était-il mauvais ? Non. Mais il contenait tout simplement un code permettant d’accéder à la Beta d’Halo 3 et beaucoup ne l’avaient acheté que pour cette raison. Des kilos de Crackdown ont rapidement fleuri sur les étals de l’occasion, nuisant à la réputation du jeu.

Boum !

Quoi qu’il en soit, Crackdown (sorti en 2007) est un beat’ em all urbain, au croisement de GTA et d’Infamous. Le terrain de jeu est une ville futuriste où le joueur incarne un super héros qui bondit vaillamment d’immeuble en immeuble. On remarque une direction artistique très axée comics, mais aussi le fait que le jeu ait été développé par l’un des pères historiques de GTA, Dave Jones. Crackdown est donc une invitation à la castagne et au flingage généralisé, un jeu où les bonnes idées pullulent (la localisation des dégâts permet de désarmer une cible sans la tuer), mais où les mauvaises idées ne sont pas forcément très loin (l’auto-aim rend la localisation des dommages impraticable dans les faits).

Vous passerez néanmoins de très jolies heures sur Crackdown (le 1 seulement, le 2 est moins bon), d’autant que le jeu est jouable à deux en coop. Vous voilà devenu super héros pour pas cher et de façon bien plus satisfaisante que dans la plupart des jeux estampillés Marvel.

Saints Row

Pour rester dans l’univers urbanogétéhesque, on se souviendra avec nostalgie que Saints Row demeure une exclu Xbox 360 puisque sa sortie PS3 a été annulée. Si la saga n’en était alors qu’à ses balbutiements, la série délirante de Volition n’a pas grand-chose à envier à celle de Rockstar en ce qui concerne folie et démesure. Saints Row, sorti en 2006, propose une histoire assez proche du début de celle de San Andreas : guerre des gangs et montée en puissance d’une petite frappe. Le terrain de jeu est réduit mais néanmoins tout à fait suffisant pour se faire plaisir et flinguer sans préavis tous les mothafuckas de passage. Véhicules à voler, ennemis à tabasser, flics à farcir de plomb. Vous connaissez la routine, mais elle est tellement agréable !

Metroid version XLA

Shadow Complex

À la lecture de ce qui précède, on peut se poser la question suivante : faut-il forcément être un label AAA pour faire tout péter et en tirer une satisfaction primaire ? Bien heureusement, la réponse est non. Star du Xbox Live Arcade de l’année 2009, Shadow Complex est un titre qui se veut tout aussi explosif, inventif et nerveux que bon nombre de ses collègues aux budgets à rallonge. Vous voulez de l’action ? Vous allez en bouffer... Si le scénario semble tout droit sorti d’une série Z qui donnerait à Gears of War des faux airs de prix Goncourt, le fond du jeu, lui, est un incroyable bonheur.

Votre héros, en effet, se déplace en 2D dans un environnement 3D tout simplement magnifique. Il marche, court, saute, frappe et flingue à tout va, dans un rythme qui évoque radicalement un bon vieux Metroid. Entre bourrinage, passages secrets et infiltration, votre héros aura fort à faire pour sauver sa fiancée des méchants terroristes qui ont assassiné le vice-président. Oui, j’avais prévenu que le scénario avait été écrit par un Steven Seagal en puissance. Un moment à part dans le monde du jeu d’action dans lequel vous pouvez vous lancer sans le moindre... complexe. (okay, c’est nul mais j’assume)

Là tu m’vois, là tu m’vois pas.

Pour ceux qui sont plus discrets et moins belliqueux, la Xbox 360 a aussi eu droit à son petit lot d’exclusivités. Nous en retiendrons deux, pour des raisons différentes.

Sam Fisher n’est pas content

Aussi surprenant que cela puisse paraître, un épisode de Splinter Cell est sorti sur Xbox 360 et pas sur PS3. À plus d’un titre, Splinter Cell : Conviction a divisé les foules : certains étant conquis par un scénario audacieux, les autres déçus par une technique un peu en-dessous du niveau d’exigence de la série. D’autres enfin ont boycotté le jeu parce qu’il ne sortait pas sur leur console de coeur (les mêmes qui ont lancé une pétition pour que le prochain Tomb Raider sorte sur PS4). Le mélange proposé par ce Splinter est pourtant intéressant sur le papier : Sam Fisher est devenu un bad guy qui délaisse un peu l’infiltration pure et dure pour entrer en mode TPS Maxpaynien. Ce jeu introduit une mécanique de jeu plus assistée que jamais (marquage de cibles, système de couverture...) qui n’a pas manqué de hérisser le poil de ceux qui suivaient les aventures de l’espion le plus silencieux du monde depuis le début. Trahison : la Xbox a tué Sam Fisher, Microsoft va mourire, etc, etc.

Mais si on est honnête trente secondes, cet épisode demeure néanmoins un pivot important dans la série et il forme un tout intéressant avec l’épisode précédent (sorti, lui, sur tous les supports) : Double Agent. Alors OUI le jeu est devenu plus accessible comme le seront également Hitman ou Deus Ex quelques mois plus tard, et OUI il participe à une certaine casualisation du jeu vidéo, ce qui est dommage à bien des égards. Mais il n’en demeure pas moins que le scénario est assez sympa, mais aussi qu’en lançant les missions d’infiltration hors scénario avec le niveau de difficulté maximum, vous ne serez jamais aussi proche du Splinter Cell des origines. Est-ce que ça vaut 70 euros ? Non, on est bien d’accord. Mais 10 euros ou moins, largement, oui. Alors si vous venez de la PS3, profitez de ce passage sur 360 pour combler le fossé entre Double Agent et Blacklist, et faites vous plaisir dans un shoot finalement très agréable, avec une jolie mission d’infiltration au sein d’Echelon 3.

Mark of the Ninja

Un autre titre sur lequel on peut passer de longues heures si votre truc c’est vraiment l’infiltration, la vraie, c’est Mark of the Ninja, un jeu XLA véritablement exceptionnel. Vous partez à l’aventure sur des tableaux en 2D qui sentent bon le jeu de plates-formes, mais qui constituent en fait une vraie expérience infiltration, où vous devrez vous déplacer en silence, échapper aux gardes et détourner l’attention pour mieux frapper l’ennemi dans le dos. Gestion des éclairages, mise en place de leurres, utilisation de fumigènes salvateurs pour couvrir vos déplacements : il faudra faire preuve de patience et d’inventivité pour passer inaperçu. Des graphismes très cartoon particulièrement agréables viendront sublimer votre aventure, et démontrent une fois encore que le XLA n’avait rien à envier à certains triple A, loin de là.

Au final...

Difficile de rester insensible au bourrinage massif d’un Gears of War, véritable locomotive action de la 360, et bientôt de la One. Passer côté des aventures de Marcus Fenix, c’est quoiqu’on en dise passer un peu à côté de la génération, au même titre que God of War, Uncharted, The Last of Us, Red Dead Redemption, Dishonored, GTA IV et V, Arkham Asylum, Bioshock, Skyrim ou Borderlands, pour ne citer qu’eux. L’arrivée prochaine d’un nouveau Crackdown est aussi une bonne occasion de découvrir les origines de ce titre un peu tombé dans l’oubli, mais bien défoulant pour pas cher. Faites tout péter une dernière fois, avant que la relève ne fasse son apparition.

Next session

La manette, c’est vous ! Kinect se voulait révolutionnaire et proposait d’introduire un gameplay novateur qui renverrait la Wii au rang des jouets sans imagination. L’histoire a parlé : les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Faut-il pour autant jeter tous les jeux Kinect à la poubelle ? La caméra de Microsoft n’a t-elle pas été la star des salons le temps de quelques jeux ? Découvrez tous ces jeux Kinect qu’il ne fallait surtout pas manquer !

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4 reactions

jmabate

20 sep 2014 @ 18:26

vrai pour les gears of war...c’est l’identité d’une Xbox ! comme Halo !

vrai aussi pour la série splinter cell qui au niveau de la première Xbox à vraiment mis UBI en orbite avec ses série Tom Clancy !

Larangys

21 sep 2014 @ 14:58

Je suis plus nuancé sur SC Conviction : si le jeu avait globalement de bonnes idées, le côté infiltration était bien trop mis de côté puisqu’on se retrouvait presque toujours à devoir canarder dans une mission (ce qui n’arrivait qu’une seule fois dans les jeux précédents). Sam était très souple et c’était vraiment appréciable (je n’ai fait Double Agent qu’après et retrouver le côté « raide » n’était pas un plaisir), mais on se sentait davantage Jason Bourne/Jack Bauer qu’autre chose (sans compter l’IA en retrait par rapport aux précédents volets).
Les missions coop étaient tout de même très fun et bien moins faciles que la campagne solo, j’y ai probablement passé la majorité de mon temps.

Je conseille par contre Blacklist, le dernier épisode, où il est tout à fait possible de jouer « à l’ancienne » si on le désire. Le scénario de la campagne est pitoyable mais les missions vraiment plaisantes et assez longues. Avec les missions coop et le multi excellent il y a largement de quoi faire !

Geppetto-san

22 sep 2014 @ 09:06

Gears of war je l’ai découvert avec le 2 et je suis devenus tronçonno-dépendant avec le mode horde. Pour moi ce jeu à supplanter Halo pour preuve je joue toujours à Gears of war 3 ,ça doit-être le seul jeu qui peut s’en vanter 3 ans après sa sortie.

Je chouffe chaque news qui parle du prochain sur One, j’en attends tellement que je suis malheureusement sûr d’être déçu....

Pour Splinter Cell je me souviens des épisodes sur la première Xbox, la caméra que tu envoies sur le mur opposé et que tu faisais siffler pour envoyer du gaz, c’était génial et torturer les mecs avec les balles électriques....j’avais pris double agent sur 360 mais je ne me suis pas autant amusé que sur les premiers alors j’ai laissé tomber.

Vinc3iZ

07 déc 2014 @ 16:17

Je suis d’accord, Splinter Cell Conviction était beaucoup plus centrée sur l’action et le canardage que les autres Splinter Cell, mais ils ont arrangés ça avec le dernier. Même si c’était pas beaucoup orienté infiltration le jeu reste quand même très très bon !