Le studio indépendant canadien Brass Token est basé à Vancouver et dirigé par des vétérans respectés de l’industrie, ayant notamment travaillé sur Bully et Sleeping Dogs. Le développement du jeu d’action-aventure d’horreur The Chant leur a pris cinq ans. Il arrive le 03 novembre 2022 sur le Store Microsoft et nous avons eu la chance de pouvoir le tester. L’attente en valait-elle le coup ? Découvrons cela ensemble !
La spiritualité, pour une vie meilleure…
Le jeu débute par une cinématique assez noire, où un groupe de personnes ouvre un portail vers une autre dimension. Une jeune femme prénommée Babs, prenant part à la cérémonie s’enfuit et nous prenons brièvement le contrôle de ses mouvements. Quelques minutes après une course effrénée, elle finit par sauter d’une falaise en voyant un monstre se rapprocher d’elle.
Nous découvrons ensuite Jess, notre personnage principal, qui souhaite rejoindre la Retraite Spirituelle de Prismic Science sur l’île de la Gloire, pour guérir d’un événement traumatisant, la noyade de sa petite sœur Angie. Malheureusement, son paisible week-end d’intégration risque fort de se transformer peu à peu en cauchemar. Après avoir rencontré Kim, son amie d’enfance, nous débutons un long didacticiel, où nous découvrons trois statistiques. La première est le mental, qui lorsqu’il se vide, fait angoisser Jess et l’empêche de combattre. Cet effet de panique se caractérise par un écran passant en noir et blanc. La seconde est la santé, c’est la capacité à subir des dégâts. Lorsqu’elle est épuisée, Jess meurt et retourne au dernier point de sauvegarde. La troisième est la spiritualité qui permet à Jess de recharger son mental et d’utiliser ses pouvoirs liés aux prismes qu’elle récupère au fil du jeu.
Jess a la possibilité tout au long du jeu de créer des armes en récupérant des composants. Notre première création consiste à fabriquer un bâton de sauge avec de la sauge (logique) et un morceau de ficelle. Cette arme nous permet de venir à bout des essaims d’insectes qui font paniquer Jess. Il est à noter que certaines plantes consommables permettent de redonner du mental, de la santé et de la spiritualité. Ces plantes sont récupérables le long des chemins qu’emprunte Jess. Ce n’est pas la seule chose qui rend mal à l’aise notre héroïne. En effet, la pénombre agit aussi sur le mental, il faut donc trouver régulièrement des sources de lumière pour éviter que le mental ne tombe à zéro et que Jess ne fasse une crise de panique.
Kim nous présente enfin à la communauté établie sur l’île, la Retraite Spirituelle Prismatique. Nous rencontrons Hannah, Sonny, Maya et enfin Tyler.
... ou pas !
Kim est professeur de yoga. Elle a rejoint le groupe en espérant pouvoir trouver la paix intérieure suite à ses TEI (troubles explosifs intermittents). Hannah est la petite amie de Tyler. Elle cherche désespérément à tisser des liens spirituels avec d’autres personnes. Maya est le cordon bleu du groupe. Elle nous propose d’aller récupérer certaines plantes afin de préparer le dîner. Nous apprenons qu’elle est venue sur l’île suite au décès de son fils, emporté par une maladie. Elle est à la recherche de joies transcendantales avec d’autres personnes. Sonny semble être le fils du PDG d’un grand groupe. Celui-ci espère que son père lui fournira des fonds pour créer des programmes de retraites spirituelles afin d’aider son prochain à trouver un épanouissement intérieur. Tyler quant à lui est le gourou du groupe.
Après avoir discuté avec chaque personne, puis enfilé l’habit cérémoniel, nous découvrons alors pendant une séance de spiritualisme que tous les membres portent un prisme autour du cou, de couleur différente. Tyler nous apprend que le sien vient de sa mère et que “ le Chant charge les prismes ” portés par l’ensemble du groupe.
C’est alors que la magie opère. Mais Kim finit par avoir une crise de TEI et brise le cercle malgré les avertissements de Tyler. Jess perd connaissance et se réveille quelques minutes plus tard, seule. Après quelques secondes passées à retrouver ses esprits, elle entend Kim hurler d’effroi. Nous nous précipitons à son secours et c’est ainsi que débute notre aventure.
Frôler la démence pour combattre sa peur
Brass Token a mis en place un système d’améliorations assez innovant pour notre personnage. En effet, pour pouvoir augmenter son expérience dans les domaines du mental, de la santé et de la spiritualité, il faut multiplier les interactions avec le monde extérieur. Cueillir des plantes et les utiliser, répondre aux questions posées par les membres de la communauté ou même récupérer des informations sur l’univers du jeu sont autant de manières d’avancer vers l’illumination. Les barres de progression reliant les nodules de notre arbre de talents permettent, une fois remplies de débloquer des emplacements spécifiques aux trois caractéristiques, il nous faut ensuite trouver et utiliser des cristaux prismatiques pour activer les bonus de ces cases.
Le jeu s’agrémente de phases de combat. Pour battre ses adversaires, Jess peut choisir différentes armes, caractérisées par les attributs sacré, feu et occulte. Ces armes ont plus ou moins d’effets sur les ennemis rencontrés en fonction de leur affinité. Nous avons aussi à notre disposition des pouvoirs qui s’acquièrent par la récupération de prismes. En libérant l’énergie accumulée dans ceux-ci, Jess peut ralentir le temps, repousser ses adversaires, faire sortir des pieux autour d’elle, etc.
Même si le nombre de combinaisons au corps à corps est assez limité, avec des enchaînements de trois coups, nous pouvons alterner entre les coups faibles et forts. Pour nous procurer des phases de combat assez rythmées, le studio canadien a ajouté la possibilité de repousser nos adversaires et d’esquiver leurs attaques, ce qui est bienvenu lorsqu’ils sont plusieurs à nous affronter. Ajoutons à cela les attaques psychiques que nous devons bloquer en appuyant sur A et la diminution continuelle du mental dans les zones sombres pour nous procurer tous les éléments d’un cocktail assez explosif.
The Chant pourrait s’apparenter à un Resident Evil. Le côté action-aventure d’horreur, la recherche d’objets clés pour débloquer la zone suivante et les combats difficiles. En effet, dans la franchise de Capcom, la difficulté des combats vient du peu de munitions disponibles, ici c’est le manque de durabilité des armes qui nous oblige à choisir nos affrontements. L’histoire est quant à elle assez accrocheuse, si nous prenons le temps de lire toutes les notes et de regarder toutes les vidéos disséminées sur l’île. En résumé, le jeu se compose d’un prologue, de six chapitres et de trois fins possibles, mettant en lumière le sombre passé des anciens habitants de l’île, des cultistes des années 1970. Malheureusement, il ne faut pas se fier au nombre de chapitres, ceux-ci sont assez courts et donc le jeu aussi.
La prise en main n’est pas des plus difficiles. De plus, le didacticiel qui est aussi long qu’un chapitre nous guide de la meilleure des façons et à chaque nouveauté, un affichage en plein milieu de l’écran nous explique ce qu’il convient de faire.
S’il fallait retenir une chose sur ce jeu, c’est sa bande son. Nos oreilles grouillent de petits bruits durant notre périple, ce qui nous immerge complètement dans le jeu. Le casque vissé sur la tête, nous nous émerveillons d’une qualité sonore très satisfaisante lorsque Jess marche sur du parquet qui craque, les bruits des monstres derrière nous et d’une ambiance musicale assez sombre. En ce qui concerne la direction artistique, The Chant se situe dans une bonne moyenne. Les décors sont assez bien travaillés, agrémentés de détails corrects. Le seul reproche que nous pourrions faire vient de la rigidité de notre personnage lors de ses mouvements.
Testé sur Xbox Séries X ( version optimisée )