Lors d’un événement comme la Gamescom, rares sont les titres où nous sommes entièrement libres de parcourir une partie de l’aventure manette en main durant une heure. The Chant fait partie de ceux-là, preuve de la confiance du jeune studio canadien Brass Token en sa première IP originale. Il faut dire que le parcours des membres du studio est brillant, Mike Skupa en tête, vétéran reconnu de l’industrie vidéoludique.
The Chant est un jeu d’action/aventure horrifique où nous incarnons Jess Briars, partie en retraite spirituelle au sein d’un petit groupe sur une île isolée. Tout se passait à merveille jusqu’à ce qu’un chant rituel ouvre un portail vers une autre dimension appelée The Gloom, libérant des créatures hostiles avides d’énergie négative et de chaos. Nous avons eu la chance d’explorer librement le début du troisième chapitre, qui se déroule après la tragédie issue du chant.
Une héroïne fragile mais pleine de ressources
Notre escapade démarre au village d’accueil. Après une discussion houleuse sur la marche à suivre concernant le portail, nous essayons de suivre la fuite d’un ami qui semble être devenu fou. Cette “introduction” de la démo nous permet de constater le joli travail de motion capture des acteurs effectué par le studio et mis en avant dans les derniers trailers du jeu. Les visages des protagonistes sont plutôt réalistes et font ressortir les émotions, bien que nous ne soyons pas au niveau des grosses productions AAA ou des jeux de Supermassive Games.
Une fois que la caméra passe en phase de gameplay, les amateurs des derniers remakes de Resident Evil ne seront pas dépaysés avec une Jess vue de dos à partir de son bassin. Toutefois, notre héroïne n’est pas Claire Redfield ou Jill Valentine. Nous remarquons rapidement sa fragilité et les premiers combats contre des créatures surnaturelles confirment cette déduction. Bien que Jess possède quelques moyens de se défendre, agir en frontal n’est pas la meilleure solution à long terme, il faut souvent privilégier la fuite, surtout pour les créatures servant de mobs afin de ne pas gaspiller nos capacités offensives.
En effet, notre héroïne, dans le chapitre auquel nous avons pu jouer, ne pouvait utiliser que des armes sommaires fabriquées à partir de ressources naturelles limitées, présentes dans notre environnement. Jess pouvait par exemple jeter des poignées de sel sur les ennemis afin de les aveugler ou de les brûler avec des branches enflammées à courte durée d’utilisation.
Heureusement, elle est également capable de courir, d’enjamber des fenêtres ouvertes à travers les pièces d’un lieu et d’esquiver les attaques, bien qu’un appui frénétique sur la touche dédiée à l’esquive la fait trébucher. La fragilité de Jess est un choix assumé par les développeurs. Force est de constater que la finalité recherchée est bien retranscrite manette en main. Nous ressentons à travers ses faiblesses les angoisses et la peur que vit notre protagoniste.
Nous ressentons aussi la difficulté du jeu, principalement au cours de deux combats avec des ennemis spéciaux que nous avons dû affronter à plusieurs reprises avant de triompher. D’ailleurs nous avons été très surpris par la présence d’un nombre important de créatures à ce stade du jeu (chapitre 3). Le visionnage des trailers ne mettait pas en évidence cet aspect-là du jeu.
Un équilibre subtil entre combats, exploration et puzzles
Pour survivre à cet enfer, trois jauges sont à gérer : barres de vie, de santé mentale et de spiritualité. Si la première est classique, les deux autres réclament des explications. La jauge de santé mentale est à suivre de près. Elle baisse lors des combats et des passages dans des zones de “cauchemar” où les environnements traversés subissent une altérité dimensionnelle, un peu comme ceux vécus dans The Medium de la Bloober Team. Si la jauge tombe à zéro, Jess traverse une crise de panique qui inhibe toutes nos capacités offensives pendant un temps non négligeable. Pratiquer une séance de yoga lors d’un moment de calme permet de remonter la jauge. Enfin la barre de spiritualité permet d’utiliser des capacités surnaturelles et de remonter aussi notre psyché.
Au-delà des zones dangereuses remplies de créatures, notre démo faisait la part belle à l’exploration, aux rencontres avec des membres du groupe et à la résolution d’énigmes comme débloquer des portes marquées par des symboles ou des raccourcis. Ces dernières sont un énième clin d’œil à celles présentes dans les Resident Evil mais ne font pas tache avec l’ambiance New Age de The Chant. Une fouille minutieuse des lieux était donc primordiale afin d’en savoir plus sur le lore, récolter de rares ressources pour le craft et récupérer des objets de quête ou à assembler.
Techniquement et graphiquement, le titre nous a paru propre et soigné. Les décors et environnements de l’île étaient convaincants et agréables à parcourir, que ce soit autour du village ou dans la mine à proximité (fin de notre démo). Le tout est accompagné d’une ambiance sonore réussie qui favorise l’immersion et nous met de suite en empathie avec les personnages, notamment notre héroïne.
Pour conclure, cette heure passée à arpenter l’île à la fois paradisiaque et cauchemardesque de The Chant nous a particulièrement happés, grâce à son ambiance pesante et angoissante, ses personnages intrigants et tous ses mystères, notamment ceux au sujet du portail. Il nous tarde de découvrir ce que nous réserve le titre dans sa globalité tant cette courte expérience était prometteuse. Espérons que la narration, en retrait dans notre partie de la démo, mais mise en valeur par la communication du studio, tienne toutes ses promesses.
La sortie de The Chant est prévue le 3 novembre 2022 sur PC, Playstation 5 et Xbox Series X|S.