Comme vous avez pu vous en rendre compte, il n’y a pas de trêve hivernale pour l’affaire du rachat d’Actvision Blizzard par Microsoft. Le 24 décembre, Sony nous apprenait que le Xbox Game Pass ne représentait pas une menace. La veille, le groupe Microsoft démontait quant à lui les arguments soulevés par la FTC dans leur poursuite judiciaire. Aujourd’hui, c’est un nouveau syndicat issu d’un studio ABK qui fait parler de lui en prenant la firme de Redmond comme exemple.
Le studio Proletariat Inc. se syndicalise et se range derrière la firme de Redmond
Proletariat est un studio fondé en 2012 par d’anciens membres de Zynga et racheté le 1er juillet dernier par Activision Blizzard. Après avoir créé des jeux originaux tels que Spellbreak ou encore Streamline, les capacités et les compétences des équipes de Proletariat ont notamment été allouées à World of Warcraft et l’extension Dragonflight en 2022.
Le studio fait donc les gros titres de cette fin d’année puisqu’il est en train de se syndiquer auprès de la Communication Workers of America (CWA). L’annonce a été faite hier par les 57 membres du studios, qu’ils soient membres de l’équipe d’assurance qualité du studio ou encore ingénieurs. Ce syndicat serait le troisième du groupe ABK après que deux premiers aient été fondés cette année : la Game Workers Alliance en mai 2022 et le syndicat des testeurs de Blizzard Albany en juillet 2022.
Les requêtes du nouveau syndicat de Proletariat sont diverses et concernent notamment une politique plus souple pour les congés payés, plus de transparence à travers une communication plus claire, de meilleures opportunités, mais aussi la relation des grands groupes aux syndicats.
En effet les syndicats récemment créés chez Raven Software et Blizzard Albany n’ont pas eu la vie facile à leur création puisque l’administration du groupe ABK a plusieurs fois cherché à mettre des bâtons dans les roues des employés cherchant à se syndiquer. Sara Steffens, secrétaire-trésorière de la CWA, explique notamment ceci :
"Les tentatives de la direction d’Activision d’empêcher ses travailleurs de se regrouper en syndicat n’ont pas seulement été une perte de temps et d’argent, elles ont causé des dommages supplémentaires au moral et souligné la réputation de l’entreprise de créer un environnement de travail toxique et hostile.
Microsoft a montré que même les plus grandes entreprises américaines peuvent choisir une voie différente et permettre aux travailleurs de choisir librement et équitablement s’ils veulent ou non une représentation syndicale. Il n’est pas trop tard pour que les dirigeants d’Activision changent de cap et commencent à réparer l’image publique de l’entreprise et la relation avec leurs travailleurs en reconnaissant le syndicat des travailleurs Proletariat et en s’engageant à un engagement productif à la table des négociations."
En effet, Microsoft s’était engagé plus tôt dans l’année à rester neutre dans toutes les démarches de syndicalisation menée au sein des studios du groupe et cela a été confirmé par la création du premier syndicat du secteur vidéoludique de l’histoire du groupe Microsoft et le plus grand des USA, celui des employés de ZeniMax. 300 employés de Bethesda Softworks ont pu entamer ce processus de syndicalisation sans entrave.
Dans tout ce marasme englobant le rachat d’ABK par Microsoft, les employés des deux firmes sécurisent leurs droits et leurs positions en se regroupant en syndicat, ce qui reste un phénomène assez rare aux États-Unis et notamment dans le secteur vidéoludique. Quoiqu’il en soit, Microsoft fait effectivement office d’exemple en la matière. Nous verrons si cela dure et si ABK prend exemple sur son nouveau propriétaire éventuel.
