Voilà déjà deux semaines que nous évoquions la pression des autorités britanniques quant au rachat d’Activision Blizzard par Microsoft pour Xbox. Aujourd’hui, le Financial Times nous apporte de nouvelles informations sur l’enquête qui passe à une nouvelle étape.
Les autorités britanniques en phase 2, l’Europe bientôt dans la course
La Competition and Markets Authority (CMA), autorité de régulation au Royaume-Uni, avait demandé à Microsoft de « proposer des engagements acceptables pour résoudre ces problèmes de concurrence ». Brad Smith, président et vice-président de Microsoft s’était dit prêt à travailler avec la CMA pour répondre à toutes ses préoccupations, et avait rappelé que les inquiétudes de Sony à propos de Call of Duty n’étaient que peu fondées compte tenu de la promesse que la série continuerait de sortir sur PlayStation pendant au moins plusieurs années.
Le Financial Times rapporte aujourd’hui que la CMA entame désormais la deuxième phase de ses investigations alors que Microsoft ne semble pas avoir fourni d’éléments supplémentaires pour rassurer ses concurrents, dont Sony. Selon une source, presque rien n’aurait pu éviter cette seconde phase d’examen de toute manière.
Selon le quotidien, les autorités européennes devraient, elles aussi, prolonger leurs investigations alors que Microsoft doit officiellement déposer son dossier dans les prochaines semaines. Des sources proches du milieu estiment que l’Europe prendra son temps pour examiner le dossier en profondeur de par la taille de l’opération, la nature de celui qui rachète, et les préoccupations de ses concurrents, en particulier Sony. « C’est une grosse affaire, une affaire difficile. Cela nécessite une enquête approfondie. », a déclaré une source bruxelloise au courant de la transaction.
Call of Duty reste au centre des débats
Le Financial Times précise que Sony souhaiterait que la commission oblige Microsoft à offrir la garantie qu’ils pourront accéder à tous les jeux Activision Blizzard « dans des conditions égales et à perpétuité ». Si Microsoft n’a pas souhaité offrir de garanties supplémentaires à la CMA, on comprend donc que l’avenir de Call of Duty sur PlayStation n’est peut-être pas si certain à moyen terme. Pour le moment, la série est seulement assurée de sortir sur les consoles de Sony dans les quelques prochaines années. Ensuite, cela reste un mystère.
Phil Spencer, patron de Xbox, avait déclaré en début de mois que la licence Call of Duty continuerait de sortir sur PlayStation « plusieurs années après les clauses des contrats actuels », sans préciser combien de temps. De son côté, le patron de PlayStation, Jim Ryan, jugeait l’offre de Microsoft « inadéquate » et avait dévoilé que la proposition de Xbox tenait en réalité sur 3 ans après les contrats actuels. Autrement dit, l’avenir de la licence sur PlayStation deviendrait incertain à partir des années 2025/2026.
En janvier dernier, un article publié sur Xboxygen revenait sur la réthorique de Phil Spencer qui évoquait son « désir de garder Call of Duty sur PlayStation », des éléments de langage qui laissaient planer un doute quant à ce que souhaitait réellement Microsoft à termes, et sous quelles conditions.
Microsoft avait déclaré en début d’année que Call of Duty resterait sur PlayStation, mais les déclarations des uns et des autres à mesure que les enquêtes des autorités avancent montrent en filigrane que tout ne semble finalement pas si clair du côté de la firme de Redmond. Ce qui est certain, c’est que si le deal est approuvé, Call of Duty sortira bien dans le Xbox Game Pass, comme les autres jeux Activision Blizzard. Suite au prochain épisode.