Le 25 août dernier, les autorités de régulation de la concurrence britannique ont ouvertement émis leurs réserves quant au rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, jugeant la transaction comme dangereuse d’un point de vue concurrentiel au Royaume-Uni. La Competition and Markets Authority (CMA) a réussi à faire pression et va donc imposer un ultimatum assez court à Microsoft.
Microsoft a une semaine pour défendre le rachat et s’engager à résoudre ces problèmes de concurrence
En effet, c’est ce que vient d’imposer la Competition and Markets Authority (CMA) à la firme de Redmond comme nous le rapporte l’article de nos confrères de Gameindustry. La décision de la phase 1 de l’enquête a été rendue aujourd’hui et la CMA en a conclu que la transaction « pourrait entraîner une diminution substantielle de la concurrence sur un ou plusieurs marchés au Royaume-Uni ».
Par conséquent, Microsoft et Activision ont une semaine pour « proposer des engagements acceptables pour résoudre ces problèmes de concurrence ». Si ce n’est pas le cas, l’enquête sera officiellement approfondie à partir du 8 septembre prochain. À partir de la première enquête, voici les principaux éléments posant problème à la CMA dans ce rachat colossal :
- L’opération pourrait voir Microsoft « retenir ou dégrader » le contenu d’Activision Blizzard sur d’autres consoles ou services d’abonnement.
- Microsoft pourrait tirer parti de son écosystème plus large ainsi que du catalogue d’Activision pour « élever les barrières à l’entrée et évincer les rivaux dans les services de jeux en nuage ».
- Le jugement souligne également que le fait que Microsoft contrôle des franchises telles que Call of Duty, World of Warcraft et Candy Crush peut avoir pour conséquence que l’entreprise « porte préjudice aux consommateurs en entravant la capacité de Sony - le plus proche rival de Microsoft dans le domaine des jeux vidéo - à faire face à la concurrence », ainsi qu’à d’autres rivaux existants et potentiels qui pourraient apporter une « concurrence saine » sur le marché des jeux vidéo.
Brad Smith, le président et vice-président de Microsoft a déclaré ceci quant à la décision rendue par la CMA :
« Nous sommes prêts à travailler avec la CMA sur les prochaines étapes et à répondre à toutes ses préoccupations. Sony, en tant que leader du secteur, se dit préoccupé par Call of Duty, mais nous avons dit que nous étions déterminés à rendre le même jeu disponible le même jour sur Xbox et PlayStation. Nous voulons que les gens aient plus d’accès aux jeux, pas moins. »
Microsoft ne change pas de stratégie et essaye toujours de montrer sa bonne foi aux yeux du public, mais surtout des organismes d’enquête qui entravent sérieusement l’avancée du rachat d’Activisme Blizzard. Les groupes américains ont une enquête pour satisfaire la CMA, mais l’affaire se corse également aux États-Unis puisque l’enquête menée par la Federal Trade Commission vient de passer en phase deux et pourrait s’étendre jusqu’en 2023.