Ce sera sans doute le rachat duquel nous aurons le plus entendu parler cette année. Et pour cause, en plus de la somme importante qu’il représente, celui-ci pourrait bouleverser le paysage vidéoludique des prochaines années chez Microsoft. Les autorités britanniques sont sans doutes les plus craintives à ce propos, et viennent de résumer leurs inquiétudes.
Les jeux, le Xbox Game Pass et le Cloud à l’étude
Comme vous le savez, la CMA (Autorité de la concurrence et des marchés au Royaume-Uni) est entrée dans sa seconde phase d’investigation à propos du rachat d’Activision Blizzard King par Microsoft. Techniquement, les autorités britanniques ont déjà détaillé leur calendrier avec des auditions durant cet hiver et un verdict attendu au plus tard pour le premier mars 2023.
Nous avons déjà largement abordé les détails de ce que craint la CMA à propos de ce deal, mais l’organisme s’est fendu d’un résumé en quelques points, l’occasion de rattraper tout ça si vous n’avez pas suivi l’actualité de ces dernières semaines sur Xboxygen. Voici donc les trois éléments clés qui seront étudiés par la CMA ces prochains mois.
- 1. La disponibilité du contenu Activision et son impact sur les platesformes de jeux sur les consoles concurrentes et les joueurs britanniques. Cela comprend les jeux exclusifs, la qualité des jeux, les fonctionnalités et mises à jour ainsi que leurs prix.
- 2. L’impact sur les abonnements multi-jeux, où les clients paient mensuellement ou annuellement pour accéder aux jeux. La CMA vise ici évidemment le Xbox Game Pass, et veillera à déterminer si le service pourrait nuire à la concurrence en récupérant les jeux Activision Blizzard.
- 3. L’impact sur l’avenir des services de cloud gaming. Microsoft dispose déjà de solides infrastructures sur ses consoles ou dans le monde du PC.
Dans les coulisses d’un deal historique
Alors que l’Europe est désormais dans la boucle pour étudier le dossier, ce dernier nous a livré quelques éléments très intéressants sur le marché du jeu vidéo dans son ensemble, et notamment les ambitions ou craintes des uns et des autres.
Nous avons par exemple appris que le Xbox Game Pass avait généré 2,9 milliards de revenus en 2021 pour Microsoft, soit 18% des recettes de jeu vidéo de la société.
Nous avons également eu l’occasion de voir que la société la plus réticente au rachat était, sans grande surprise, Sony, qui a fait valoir différents arguments plus ou moins entendables. Sony a clairement peur que Call of Duty échappe à terme à PlayStation, et Microsoft ne semble pas vraiment prêt à garantir une disponibilité à vie de la licence chez son concurrent. Tout récemment, Microsoft a démonté les arguments de Sony et de la CMA en essayant de minimiser le poids de la marque Xbox dans le paysage du jeu vidéo actuel. L’entreprise américaine continue d’ailleurs de confirmer que la sortie de Call of Duty sur PlayStation est un « impératif commercial ».
Microsoft n’a aucunement l’intention de retirer Call of Duty aux joueurs et s’est d’ailleurs publiquement engagé à ne pas le faire. La valeur de Call of Duty dépend de sa communauté de joueurs, dont la majorité se trouve sur PlayStation. Garder Call of Duty sur PlayStation est donc un impératif commercial pour l’activité Xbox et l’économie de transaction. À ce titre, Microsoft a offert à Sony un engagement contractuel de continuer à lui fournir Call of Duty, y compris les nouvelles versions avec une parité de fonctionnalités et de contenu.
La décision de renvoi n’explique pas pourquoi, selon la CMA, Microsoft prendrait de tels engagements en public et en privé, qui sont également reflétés dans ses documents, si il n’y avait pas l’intention de les honorer.
Les stratégies décrites dans la décision de renvoi alièneraient la base de joueurs de Call of Duty et terniraient les marques Call of Duty et Xbox, sapant ainsi la raison d’être de l’opération. Microsoft mettrait en péril plus de [X] dollars de revenus annuels provenant des ventes de Call of Duty sur PlayStation, ainsi que des revenus substantiels provenant d’autres jeux Xbox distribués via PlayStation. Microsoft a clairement indiqué qu’il comptait sur les revenus de la distribution des jeux d’Activision Blizzard sur Sony PlayStation.
Réponse de Microsoft à la CMA
Du côté de chez Sony, la crainte n’est pas seulement que Call of Duty puisse devenir exclusif à Xbox, mais également que Microsoft pourrait décider de proposer des avantages exclusifs à son écosystème. Un argument étrange lorsqu’on sait que Sony lui-même paie déjà Activision pour obtenir des avantages sur PlayStation tells que des bêta en avance ou des skins exclusives à la marque. Cette histoire semble encore loin de nous avoir révélé tous ses secrets.
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