Activision Blizzard : Xbox démonte les arguments de PlayStation et de la CMA

«Suite des péripéties» le 12 octobre 2022 @ 15:412022-10-12T16:25:51+02:00" - 7 réaction(s)

Ces derniers temps, les rebondissements concernant les enquêtes de concurrence liée au rachat d’Activision Blizzard par Microsoft sont quotidiens. Alors que le Chili entamait à peine son enquête hier, les autorités compétentes britanniques ont déjà lancé la phase 2 de leur enquête il y a un mois et Microsoft fustige justement le prolongement de cette enquête en qualifiant les inquiétudes de la CMA comme étant déplacées.

Lire aussi : Le rachat d’Activision pour Xbox encouragé par le PDG de Take-Two

Microsoft cherche à amenuiser la place de Xbox vis-à-vis du marché actuel

C’est donc un rapport de la CMA qui a rendu publics les propos que Microsoft a tenus vis-à-vis de l’enquête menée par les autorités britanniques. La firme de Redmond accuse la CMA d’avoir « adopter les plaintes de Sony » concernant la transaction conclue avec Activision Blizzard. En effet, la CMA a exposé de nombreuses préoccupations liées à l’impact du rachat sur la concurrence dans le domaine des consoles, du streaming de jeux et des abonnements. Ces préoccupations sont semblables à celles soulevées par Sony comme l’explique Microsoft :

"Ces théories de préjudice non étayées ne sont pas suffisantes pour justifier un renvoi à la phase 2. La suggestion que le leader historique du marché, avec un pouvoir de marché clair et durable, pourrait être évincé par le troisième plus grand fournisseur suite à la perte d’accès à un seul titre n’est pas crédible.

Même si Sony ne se réjouit pas d’une concurrence accrue, il a la capacité de s’adapter et de rivaliser.

Sony adopte aujourd’hui un comportement qui reflète sa puissance sur le marché des consoles de jeu, notamment en augmentant les prix de ses consoles sans craindre de perdre des parts de marché."

Dans le même temps, Microsoft en profite pour mettre en avant certains rachats effectués par Sony comme ceux de Bungie et Haven tout en rappelant que Sony possédait déjà plus de 280 titres exclusifs de premier et de tiers sur PlayStation.

"En bref, Sony n’est pas vulnérable à une hypothétique stratégie de verrouillage, et la décision de renvoi s’appuie à tort sur des déclarations intéressées de Sony qui exagèrent considérablement l’importance de Call of Duty pour elle et négligent de tenir compte de la capacité évidente de Sony à répondre de manière compétitive.

Si Sony ne se réjouit pas d’une concurrence accrue, il a la capacité de s’adapter et de rivaliser. Au final, les joueurs bénéficieront de cette concurrence et de ce choix accrus."

Voici comment Microsoft démonte les arguments de Sony et de la CMA.

Les préoccupations de la CMA sont déplacées pour les raisons suivantes :

  • PlayStation est la plus grande plateforme de console depuis plus de 20 ans, avec une base installée de plus de 150 millions de consoles, ce qui la rend plus importante que Nintendo et plus du double de la taille de Xbox.
  • Sony adopte aujourd’hui un comportement qui reflète sa puissance sur le marché des consoles de jeux, notamment en augmentant les prix de ses consoles sans craindre de perdre des parts de marché.
  • L’idée que le leader historique du marché, qui dispose d’un pouvoir de marché clair et durable, puisse être évincé par le troisième fournisseur le plus important parce qu’il n’a plus accès à un seul titre n’est pas crédible. Il existe plus de 4 000 jeux disponibles sur la seule PlayStation.
  • Les preuves montrent que moins de [X%] des utilisateurs actifs mensuels de PlayStation. (« MAUs ») jouent à Call of Duty. Même sans tous ces joueurs (dans le cadre d’une stratégie hypothétique de verrouillage hautement improbable), la base de joueurs de PlayStation resterait nettement plus importante que celle de Xbox aujourd’hui.
  • Depuis l’annonce de la transaction, Sony a acquis plusieurs studios de jeux - dont Bungie, développeur du célèbre jeu en ligne Destiny 2, Haven Studios, Lasengle et Savage Games - et une participation minoritaire dans From Software, développeur du plus grand jeu de 2022, Elden Ring (entre autres jeux à succès). Cette participation vient compléter la participation minoritaire que Sony détient déjà dans Epic Games, éditeur de Fortnite, le solide catalogue de jeux de premier plan et le vaste portefeuille d’accords exclusifs avec des éditeurs tiers. Il y avait plus de 280 titres exclusifs de premier et de second plan sur PlayStation en 2021, soit près de cinq fois plus que sur Xbox.
  • La CMA ne fournit aucune preuve que des rivaux s’appuient sur « l’écosystème multiproduits » de Microsoft pour le Cloud Gaming. L’émergence de fournisseurs de jeux dans le Cloud qui ne s’appuient pas sur « l’écosystème multiproduits » de Microsoft montre que cette dernière n’a pas la capacité d’exclure la concurrence. -
  • L’adoption du cloud gaming par les consommateurs reste faible. L’exclusion ou la dégradation des services rivaux retarderait considérablement l’adoption de cette technologie - protégeant ainsi les opérateurs historiques leaders du marché (Sony sur console, Apple et Google sur mobile, ainsi que Steam sur PC). Xbox, en tant que plateforme qui occupe la dernière place des consoles, la septième place sur les PC et aucune place dans la distribution de jeux mobiles au niveau mondial, n’a aucun intérêt à agir de la sorte - au contraire, son intérêt est d’encourager l’adoption généralisée des technologies de cloud gaming par le plus grand nombre possible de fournisseurs afin de favoriser le changement majeur de comportement des consommateurs nécessaire au succès du cloud gaming

Microsoft considère que le Xbox Game Pass est et restera leur avantage concurrentiel majeur même après le rachat

Microsoft a réaffirmé auprès de la CMA que son objectif n’était pas de rendre la licence Call of Duty exclusive, bien au contraire, en expliquant notamment que le fait de retirer la licence des consoles Sony « ternirait à la fois les marques Call of Duty et Xbox ». La société a également fait valoir que l’intégration des jeux d’Activision Blizzard dans le Game Pass offrirait un plus grand choix aux joueurs. Par la suite, Microsoft a expliqué que le Xbox Game Pass représentait justement un avantage concurrentiel pouvant inciter des joueurs Sony à passer chez Xbox.

« Si des consommateurs décident de passer d’une plateforme de jeu qui ne leur donne pas le choix de la manière de payer pour de nouveaux jeux (PlayStation) à une plateforme qui le fait (Xbox), alors c’est le genre de comportement de changement de consommateur que la CMA devrait considérer comme améliorant le bien-être et même encourager. Ce n’est pas quelque chose que la CMA devrait essayer d’empêcher ».

À travers ces déclarations, Microsoft cherche à donner plus de contexte dans l’histoire de ce rachat majeur, notamment en rappelant les capacités et les puissances de Sony dans le secteur vidéoludique. Pour la CMA, le prolongement de cette enquête en phase 2 est notamment justifié par la perspective réaliste d’une diminution substantielle de la concurrence dans le secteur.

Microsoft a donc voulu remettre l’église au centre du village, mais il faudra encore attendre le mois de mars 2023 avant de découvrir le verdict de l’enquête menée par les Britanniques de la CMA. Cette dernière est assurément l’une des plus influentes et la CMA avait même nommé un groupe indépendant chargé d’examiner l’opération plus en détail pour savoir si le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft allait entrainer ou non un déséquilibré important sur le marché vidéoludique.

Ci-dessous, les conclusions de Microsoft rappelant ce que l’entreprise compte faire avec Call of Duty, et la nécessité que la franchise reste sur PlayStation pour générer des revenus.

Microsoft n’a aucunement l’intention de retirer Call of Duty aux joueurs et s’est d’ailleurs publiquement engagé à ne pas le faire. La valeur de Call of Duty dépend de sa communauté de joueurs, dont la majorité se trouve sur PlayStation. Garder Call of Duty sur PlayStation est donc un impératif commercial pour l’activité Xbox et l’économie de transaction. À ce titre, Microsoft a offert à Sony un engagement contractuel de continuer à lui fournir Call of Duty, y compris les nouvelles versions avec une parité de fonctionnalités et de contenu.

La décision de renvoi n’explique pas pourquoi, selon la CMA, Microsoft prendrait de tels engagements en public et en privé, qui sont également reflétés dans ses documents, si il n’y avait pas l’intention de les honorer.

Les stratégies décrites dans la décision de renvoi alièneraient la base de joueurs de Call of Duty et terniraient les marques Call of Duty et Xbox, sapant ainsi la raison d’être de l’opération. Microsoft mettrait en péril plus de [X] dollars de revenus annuels provenant des ventes de Call of Duty sur PlayStation, ainsi que des revenus substantiels provenant d’autres jeux Xbox distribués via PlayStation. Microsoft a clairement indiqué qu’il comptait sur les revenus de la distribution des jeux d’Activision Blizzard sur Sony PlayStation.

Activision Blizzard

Accueil > News

7 reactions

Manuto

12 oct 2022 @ 16:13

toute cette histoire du rachat, ça mériterai une série Netflix dédiée.
Ca serai assez interessant a suivre

avatar

Jayson

12 oct 2022 @ 16:25

Pas besoin de série Netflix, la rédaction d’Xboxygen se charge déjà de poster toutes les news qu’ils peuvent trouver sur n’importe quel point de cette affaire pour faire du contenu :’-))

Suffire de voir la news sur le Chili :’-))

avatar

Ruth

12 oct 2022 @ 16:57

Sony c’est vraiment devenu une boîte détestable. L’avantage de cette affaire c’est que certains joueurs commencent à ouvrir les yeux.

avatar

BANDIT 34

12 oct 2022 @ 17:12

@Ruth - + 1
C’est pas d’aujourd’hui que le département jeux de Sony est détestable. Mais cela s’est amplifié depuis les 2 derniers rachats de Microsoft.

lacrasse

12 oct 2022 @ 17:19

Sony a bien assez de studios pour se faire eux même leur call of duty... Et on en parle plus

avatar

ioleh

12 oct 2022 @ 19:26

Bon sang mais ils ont 100% raison !

Comment être aveugle aux augmentations de prix des services (+25% sur le PS+ ET +100% sur le PS Now), des jeux first-party (80€, soit +14,3%), et sur les consoles (+12,5%) de PlayStation qui n’a pas eu le moindre bad buzz ni mauvais article grâce à la puissance qu’ils ont sur les media et influenceurs...

avatar

Jayson

12 oct 2022 @ 21:13

@heloi :

merci d’être la :’-))