Test - Deliver us Mars - Une suite en demi-teinte

«Après la Lune on nous promet Mars» , - 0 réaction(s)

Le premier titre de la licence, Deliver us the Moon, a vu le jour fin 2018 grâce à une campagne Kickstarter. Ses premiers pas sur PC ont été un peu chaotiques car les développeurs n’avaient pas pu aller jusqu’au bout de leurs idées, faute de temps et de moyens. Début 2020, c’est une édition enrichie et un jeu presque abouti qui arrive sur nos consoles de salon.

Fort du succès rencontré, le studio KeokeN Interactive nous livre donc ici une suite directe avec Deliver us Mars. Ce second volet est l’occasion d’explorer de nouvelles frontières afin de récupérer les vaisseaux ARCHES de la colonie qui ont été dérobés par une énigmatique organisation nommée Outward. Embarquons donc à bord du Zephyr vers notre nouvelle destination et découvrons si cette suite est à la hauteur.

La mission de la dernière chance

Dix ans après la mission lunaire, l’humanité n’a jamais été aussi proche de son extinction. Le répit ne fut donc que de courte durée pour la Terre dont les ressources sont totalement épuisées. Un appel de détresse provenant de Mars offre cependant une lueur d’espoir. Les vaisseaux ARCHES dérobés par l’énigmatique organisation Outward sont enfin localisés et leur récupération peut sauver l’humanité ou du moins ce qu’il en reste.

Une équipe de quatre astronautes se voit confier la lourde tâche de se rendre sur Mars et d’en revenir avec ce qui constitue le dernier espoir de la race humaine. Notre personnage, Kathy Johanson, s’impose dans notre quatuor en raison de ses talents d’ingénieur mais également par son lien filial avec l’un des membres de l’organisation Outward. Nous n’en dévoilerons ici pas plus sur l’intrigue du titre afin d’en préserver la saveur.

Il est toutefois important de préciser qu’il n’est pas nécessaire d’avoir joué au premier volet pour apprécier sa suite. Les éléments utiles à la compréhension de l’histoire sont amenés au fil de l’aventure par l’intermédiaire de projections holographiques ou lors des dialogues entre les membres de l’équipage.

Un gameplay enrichi

Deliver us Mars reprend les mêmes mécaniques de gameplay que son prédécesseur tout en complétant le catalogue. On retrouve notre rayon à plasma et sa redoutable efficacité pour la découpe d’obstacles ou le forçage d’écoutille. Notre compagnon ASE répond une fois encore présent pour explorer les recoins à la recherche d’objets utiles à notre progression ou pour activer les mécanismes d’ouverture de porte. Il est d’autant plus indispensable que lui seul a le pouvoir de décrypter les messages holographiques après avoir complété un mini-jeu demandant de trouver le bon angle de lecture. Les puzzles environnementaux de redirection de rayons lumineux complètent enfin la liste des mécaniques connues.

Côté nouveautés, notre cosmonaute peut désormais évoluer en verticalité grâce à deux piolets. Chacun est géré individuellement pour une meilleure immersion du joueur. En alternant les pressions sur LT et RT, nous progressons sur les voies d’escalade, tout en gardant à l’esprit qu’on ne lâche qu’une prise à la fois si on ne veut pas connaître une fin tragique plusieurs mètres plus bas. Cette mécanique est plutôt bien gérée et vient rythmer notre exploration. Nous avons toutefois eu l’impression au deux tiers de l’aventure que le dosage était moins équilibré mais ce n’est qu’une sensation bien personnelle.

Même si ceux-ci restent anecdotiques, les déplacements en véhicule sont plus fréquents. Les trajets en rover permettent à l’équipe de développement de rythmer la narration tout en évitant la lassitude du joueur. Ces phases se limitent toutefois à progresser d’un point A à un point B par une piste couloir qu’il est presque impossible de quitter. Une bonne idée qu’il aurait fallu peut-être approfondir davantage, mais là encore ce n’est que notre avis personnel.

Dernière nouveauté mineure, mais que nous avons appréciée, il est désormais possible de choisir entre une vue à la première ou à la troisième personne lors des phases de déplacement en apesanteur. Petit plus fort agréable sur certains passages, notamment dans notre vaisseau où bien souvent nous sommes perdus faute de repères haut et bas.

Une réalisation pas encore au niveau

Malgré le support de l’éditeur Frontier Foundry, nous constatons que les développeurs n’ont pas encore réussi à franchir le cap côté réalisation. nous retrouvons les mêmes faiblesses que lors de la sortie de Deliver us the Moon. La plus flagrante est la lourdeur et la rigidité des déplacements. L’animation et la modélisation des personnages ne sont vraiment pas au niveau de ce que l’on est en droit d’attendre. Ce qui pouvait être pardonnable pour un projet Kickstarter ne devrait pas être constaté pour cette suite.

Les bugs d’affichage sont également au rendez-vous. Certaines textures, certains objets et certaines ombres apparaissent soudainement sans que la richesse de l’environnement puisse expliquer ce manque de ressource. Même si la localisation totale du jeu est un bon point, la synchronisation labiale est trop souvent en retard. Nous avons même pu constater lors d’une scène de dialogue l’absence totale de mouvements et d’expressions faciales. Même si un patch day one peut gommer quelques défauts, toutes les faiblesses énoncées ne pourront être corrigées.

Mais une histoire qui sauve les meubles

Comme ce fut le cas pour Deliver us the Moon, ce qui tire le titre vers le haut, c’est la qualité de l’écriture. Tout au long des neuf chapitres qui constituent le récit, nous avons été tenus en haleine. L’histoire est touchante sur de nombreux aspects et nous n’avons eu aucun mal à être happé malgré les défauts soulevés. La bande son est un pilier important de cette construction. L’orchestration sans faute et la qualité des bruitages jouent ici un rôle essentiel dans l’immersion du joueur. Nous n’avons pas vu passer les huit heures qui nous ont été nécessaires pour conclure l’aventure.

Les complétistes pourront prolonger légèrement la durée de vie initiale en recherchant tous les collectibles du jeu qui sont ici relativement faciles à débusquer puisqu’une aura lumineuse s’en dégage lorsque l’on se trouve à proximité. Pour rendre la tâche encore plus facile, le menu de choix de chapitre est enrichi du nombre de collectibles découvert et à découvrir par séquence.

Globalement, Deliver us Mars est agréable et mérite d’être découvert. Toutefois, sa position tarifaire à 29,99€ sera peut être un frein pour certains. Si comme son prédécesseur, il fait un passage par le Xbox Game Pass, il ne faudra cependant pas passer à côté.

Testé sur Xbox Series X (optimisé)

Bilan

On a aimé :
  • La narration maîtrisée
  • La localisation totale du titre
On n’a pas aimé :
  • Les bugs d’affichage
  • Les déplacements lourds et l’animation rigide
  • La réalisation graphique pas au niveau
  • La synchronisation labiale perfectible
Perseverance, la prochaine expédition sera au niveau

Le premier titre de la série a su convaincre malgré ses défauts largement expliqués par son financement collaboratif et la taille du studio. En étant soutenu par un éditeur, nous attendions de l’équipe de KeokeN Interactive un autre niveau de réalisation pour cette suite. Il manque malheureusement au résultat un petit quelque chose pour convaincre. Les qualités scénaristiques et le talent des développeurs dans la construction et l’orchestration de la narration parviennent encore une fois à gommer les défauts techniques mais il serait dommage d’en faire une marque de fabrique. Deliver us Mars est toutefois un jeu agréable qui mérite d’être découvert, que l’on ai fait ou non la mission lunaire.

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Deliver Us Mars

Genre : Aventure/Réflexion

Editeur : Frontier Foundry

Développeur : KeokeN Interactive

Date de sortie : 2 février 2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows