Dans ma chambre, je m’apprêtais à lancer une partie. Je m’étais glissé discrètement dans le couloir en guettant l’activité du foyer parental. Personne en vue. Il me fallait faire vite, dérouler le câble réseau et insérer l’adaptateur sur la prise téléphonique. Puis retourner dans ma chambre et allumer ma Dreamcast. Le tourbillon bleu apparu sur ma petite télé cathodique, le jeu se lança et me propulsa directement dans un hub futuriste où se regroupaient des joueurs de la terre entière. Des bulles façon bande dessinée surchargeaient l’écran. J’avais branché mon clavier et était prêt à lancer une invitation et partir en voyage, affronter des hordes de créatures, des boss gigantesques et remplir en coopération de nombreuses quêtes annexes. Mon avatar virtuel ne craignait qu’une seule chose : une coupure suite à la réception ou à l’envoi d’un appel téléphonique d’un des membres de ma famille. Moi je ne craignais qu’une seule chose : l’arrivée de la facture de ce même téléphone et le regard noir de mon père. On était en 2011, je jouais sur Dreamcast avec le monde entier sur un des premiers MMO : Phantasy Star Online.
Le monde a changé, le MMO aussi
Mais je ne suis pas là pour vous parler de Phantasy Star Online, même si ce moment passé tient encore une place toute particulière dans ma mémoire. Une époque révolue que l’on laisse derrière soi sans réels regrets lorsque l’on voit les progrès de la connectique. Internet ne fait plus flamber les prix des factures téléphoniques, l’abonnement n’est plus astronomique, on peut téléphoner et jouer en même temps grâce à un débit nettement supérieur aux quelques Ko que l’on avait à l’époque. L’époque et la technologie ont réussi à donner ses lettres de noblesse au jeu en ligne et au genre “jeu en ligne massivement multijoueur” plus communément appelé MMO.
Dans ce monde où World of Warcraft règne en maître incontesté, le MMO a réussi à détruire bon nombre de couples et à faire oublier la vie extérieure à bon nombre de joueurs pathologiques. Jusque là, le monde des consoles a été un tant soit peu préservé, Everquest et FF XI sur PS2 n’étant pas des jeux particulièrement joués dans son fauteuil manette en main, Phantasy Star Online ne parvint pas à fédérer beaucoup de joueurs suite à la mort de la Dreamcast et le passage à l’abonnement mensuel pour pouvoir y jouer.
Les MMO ont été souvent le cheval de Troie de nos consoles, on peut se rappeler avec tristesse le True Fantasy abandonné sur la première Xbox, les consoles de salon n’étant pas adaptées au modèle économique des MMO.
Aujourd’hui cela a changé, le modèle free to play est devenu la référence de tous les MMO laissant tomber l’abonnement mensuel, véritable frein pour bon nombre de joueurs. DC Universe Online en est le dernier exemple en date, abandonnant très rapidement le système d’abonnement pour se concentrer sur la micro-transaction. Defiance s’inscrit dans cette dynamique en proposant un jeu massivement multijoueur dans un environnement ouvert, sans abonnements, en privilégiant les transactions dans le jeu avec de l’argent réel pour tenter de payer leurs coûts de maintenance et de serveurs. Mais Defiance tente aussi d’aller plus loin que ce concept en proposant une véritable expérience multimédia où le jeu vidéo et donc les joueurs interagiront avec une série diffusée à la télé sur la chaîne du câble Syfy. Une ambition louable et sur le papier très intéressante...
Une entrée en matière Defiance toute logique...
Permettez moi avant de vous présenter un peu plus Defiance d’écrémer un peu mon auditoire, c’est à dire vous chers lecteurs. Cela me permettra de voir les rangs du fond. Defiance est un jeu multijoueur nécessitant une connexion internet (permanente pour être à la mode), mais aussi un abonnement Gold pour pouvoir y jouer.
Si vous remplissez ces critères, sachez aussi qu’il vous faudra pas moins de 10 Go d’espace libre sur votre disque dur pour installer le jeu et ce sans compter les mises à jour à venir et autres DLC. Des DLC qui s’annoncent nombreux (cinq de prévus à ce jour) et conséquents vu qu’un season pass est disponible au prix de 40 euros (3200 Mpts) que l’on devra débourser en plus des 60 euros du jeu pour bénéficier de l’intégralité du titre. Rien que ça. Rassurez vous toutefois, le jeu en lui même propose un contenu assez conséquent.