Test - Gris - Dramatiquement sublime et envoûtant

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Fruit de la rencontre entre l’artiste Conrad Roset et les deux développeurs chevronnés que sont Adrián Cuevas et Roger Mendoza, Gris est le premier titre du studio espagnol Nomada. Initialement sorti sur Nintendo Switch et PC en 2018, il a été par la suite porté sur PlayStation 4 et mobile. Son arrivée le 13 décembre 2022 sur les plateformes de dernière génération est l’occasion pour les développeurs de proposer un lifting graphique. C’est également pour nous l’opportunité de vous en proposer le test sur Xbox Series.

Le deuil en toile de fond

Notre aventure commence par le réveil de notre personnage principal nommé Gris, une jeune fille hantée par une expérience douloureuse qui s’est égarée dans les tréfonds d’un monde qu’elle a créé de toutes pièces. Le gris est également la couleur du tableau qui nous est esquissé au début du jeu. Face au chagrin, nous devons passer par les diverses étapes du deuil afin de retrouver les couleurs qui illuminent d’ordinaire notre existence.

Cette métaphore est le fil conducteur de notre progression dans les différents tableaux du jeu. Notre univers n’est au départ qu’une simple aquarelle monochrome empreinte de brume. Gris y lutte pour reprendre le dessus après l’effondrement du monde qui l’entoure. La découverte d’un éclat lumineux et le premier pas de notre personnage vers le long travail de deuil et ses différentes étapes. C’est également la clef de la mécanique du jeu.

Nous sommes notre seul ennemi

Les développeurs ont construit un monde onirique dans lequel Gris ne croisera aucun adversaire. Le seul combat du jeu est celui que nous menons contre notre chagrin. Afin de progresser dans cette quête, nous devons rassembler un nombre défini d’éclats lumineux soit afin d’ouvrir la voie vers le tableau suivant, soit pour obtenir une nouvelle compétence. Pour atteindre ces fragments d’étoile, il faut résoudre des énigmes environnementales dont la difficulté demeure accessible à tous les types de joueurs. Toutefois, même si le jeu est de fait abordable aux plus jeunes, il convient de garder à l’esprit que le thème abordé demande une certaine maturité.

Le gameplay très épuré reprend les codes des jeux de plateforme en y ajoutant une pincée de metroidvania. Chaque nouvelle compétence acquise nous permet de venir à bout des puzzles proposés, mais également d’accéder à une nouvelle zone de jeu. Au fil de l’aventure notre panel s’étoffe et la complexité des énigmes progresse. La difficulté est savamment dosée et nous n’avons ressenti aucune frustration ni ennui lors de notre partie.

Le revers de la médaille, c’est qu’une fois arrivés au terme de l’aventure, nous avons été presque déçus que la souffrance de Gris ne soit pas plus longue. Il faut en effet moins de quatre heures pour effectuer la première lecture de l’œuvre du studio Nomada. Le titre offre cependant une vraie rejouabilité. Les complétistes y retourneront forcément afin de découvrir tous les collectibles du jeu et débloquer tous les succès. Ils seront aidés dans leur quête par l’accès au chapitrage une fois le jeu terminé. Au-delà de cela, en seconde lecture, le titre nous a offert de nouvelles émotions et nous avons apprécié différemment l’œuvre. Comme une grande toile, Gris ne livre pas tous ses secrets au premier regard.

Une oeuvre d’art

Conrad Roset a donné une patte unique à la direction artistique de Gris. Le titre s’apprécie visuellement comme une toile de maître. Chaque coup de pinceau, chaque passage d’estompe nourrit l’œuvre tant visuellement qu’émotionnellement. Il est difficile de verbaliser tout ce qui se dégage du travail de l’artiste, mais lorsqu’un jeu vous happe à ce point, c’est que le talent est au rendez-vous.

Même si graphiquement l’œuvre d’origine est déjà exceptionnelle, les développeurs souhaitent la sublimer davantage à l’occasion de l’arrivée du jeu sur les plateformes de dernière génération. Sur Xbox Series S, les joueurs bénéficient d’une résolution 2K en 120fps. Sur Xbox Series X, un mode supplémentaire en 4K 60fps est proposé.

En l’absence de tout dialogue, toute la narration repose sur la bande-son du jeu. Dès les premiers instants, nous avons été submergés par tous les sentiments transmis par les sublimes musiques du titre. Nous avons pour habitude de rédiger les tests avec en fond la bande-son du jeu testé. Il a été ici impossible de le faire tant chaque note est chargée en émotion. Bien entendu, ce ressenti sera propre à chacun, mais il paraît impossible de ne pas être embarqué par tant de talent. Pour y goûter sans limite, une fois le jeu terminé, l’ensemble des musiques devient accessible via un menu bonus proposant également une galerie d’artworks.

Gris fait partie des jeux qui marquent un joueur. Le thème abordé n’y est probablement pas pour rien, mais c’est la qualité artistique du titre qui parvient à toucher en plein cœur. Il y a un avant et un après. C’est une pépite de la scène indépendante qu’il ne faut surtout pas manquer de découvrir et c’est pour nous un vrai coup de cœur.

Testé sur Xbox Series X et S. (optimisé)

Bilan

On a aimé :
  • La direction artistique et ses multiples niveaux de lecture
  • La bande-son envoutante
  • Un gameplay accessible à tout type de joueur
On n’a pas aimé :
  • Un plaisir trop court
L’important c’est le voyage, pas la destination

Avec leur premier titre, les développeurs de Nomada Studio nous touchent en plein cœur. La direction artistique bénéficiant du talent de Conrad Roset est sublime. C’est un vrai régal de parcourir l’univers de Gris afin de l’accompagner dans son combat personnel. Le gameplay de ce metroidvania ne réinvente pas le genre, mais la qualité de sa réalisation et de sa bande-son en font une véritable pépite vidéoludique qu’il faut absolument découvrir.

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GRIS

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Devolver Digital

Développeur : Nomada Studio

Date de sortie : 13/12/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch