Depuis le dernier épisode de la saga Arkham sorti en 2015, on peut dire que les fans du chevalier noir attendaient son retour videoludique avec impatience. Gotham Knights ne comblera malheureusement pas leur attente puisque cet épisode s’ouvre sur la mort de notre cher Batou. Avec ce titre, Warner Bros Montréal souhaite aborder l’avènement des quatre apprentis chevaliers qui doivent assurer la relève suite à la disparition subite de leur mentor. Après avoir officié sur Batman Arkham Origins, épisode préquel de la saga, le studio clôt donc la boucle avec Gotham Knights. Les élèves arriveront-ils à surpasser le maître ?
L’ombre de la mort
Le dernier trailer de lancement ne laissait planer aucun doute sur la présence ou non du chevalier noir. La cinématique d’introduction du jeu annonce d’entrée la couleur en exposant les événements conduisant à la disparition brutale de Batman. C’est également l’occasion d’apprendre quels chevaliers notre héros a choisis pour reprendre le flambeau. Cette mort est entourée de mystère et nos quatre nouveaux promus se lancent donc dans une vaste enquête afin de comprendre comment et pourquoi tout ceci est arrivé. La Batcave n’étant plus accessible, notre équipe se replie au beffroi de Gotham pour y établir leur centre opérationnel.
Pour mener à bien cette vaste quête, nous pouvons incarner Batgirl, Red Hood, Nightwing ou Robin. Ce choix n’est pas définitif car il est possible de changer de héros lors des passages à notre base arrière. Chaque personnage a un style de combat différent et bénéficie d’aptitudes qui lui sont propres. Robin est par exemple plus subtil et discret que Red Hood qui lui est plutôt adepte de la force brute. Chacun peut donc trouver chaussure à son pied.
Côté scénaristique, chaque personnage vit la disparition de Bruce Wayne différemment. Bien que la trame principale de l’histoire soit commune à tous les chevaliers, le travail de deuil et l’évocation des événements passés sont quant à eux propres à chacun. Hormis quelques rares passages, en switchant régulièrement d’un personnage à l’autre, il est possible de suivre ces différents événements en parallèle.
C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleurs confitures
En matière d’action-RPG il est difficile de réinventer la roue. Le studio ne prend donc pas trop de risques en s’inspirant fortement de ce qui a fait la réussite de la saga Arkham mais également de quelques bonnes idées du côté d’un “petit jeu” de chez Insomniac Games. Manette en main, il est effectivement difficile de ne pas relever des similitudes avec les deux derniers épisodes de Spider Man. Nous n’allons pas nous en plaindre puisque le résultat est plutôt cohérent et dans la droite ligne de ce que proposait la saga Arkham.
L’histoire principale est découpée en huit chapitres qui s’articulent globalement selon le même schéma. Un mystère à élucider conduit nos héros à rassembler des indices ou des preuves. On scanne des scènes de crimes à la recherche d’éléments, on interroge des malfrats non sans les bousculer un peu, ou bien encore on dérobe des supports numériques utiles à notre enquête. Une fois chaque investigation terminée, nous identifions un nouveau lieu à visiter ou un interlocuteur à interroger, ce qui ouvre sur un autre mystère introduisant l’affaire suivante.
À ces huit chapitres principaux viennent s’ajouter trois chapitres secondaires qui abordent chacun un arc narratif mettant en scène les anciens adversaires de Batman. Comme annoncé par le studio, nous croisons donc la route de Gueule d’Argile, de Mr. Freeze et de Harley Quinn.
Pour arriver au terme de notre aventure, il ne faut pas plus de vingt heures de jeu. Cela paraît court mais la présence de nombreuses activités annexes, de défis ou la recherche des 150 collectibles prolonge l’expérience. C’est également un bon moyen d’étoffer notre inventaire ou de farmer des points d’expérience car n’oublions pas que dans action-RPG il y a RPG.
Le RPG ce n’est pas qu’un coup marketing
Comme nous l’avons abordé plus haut, chaque personnage a des aptitudes qui lui sont propres. Ces capacités sont présentées sous la forme de quatre arbres de compétences distincts. Trois sont en lien avec le style de combat et le quatrième est plus spécifique avec les pouvoirs signature du chevalier. Classiquement, pour débloquer une nouvelle capacité il faut dépenser les points de compétences gagnés à chaque niveau d’expérience franchi.
En plus des aptitudes de base, notre personnage dispose de capacités d’élan qui se débloquent grâce à l’accomplissement de défis. Lors des phases de combat, chaque coup porté aux adversaires remplit la jauge d’élan. C’est grâce à cette énergie accumulée que nous pouvons déclencher l’une de nos huits attaques spéciales.
Notre personnage peut également étoffer son inventaire d’armes et de tenues à l’aide des ressources abandonnées par les adversaires éliminés ou en trouvant les coffres disséminés dans Gotham. Ces matériaux permettent la confection d’équipement plus puissant et aux capacités particulières. Il est également possible d’associer des mods d’améliorations à nos armes ou tenues afin d’en augmenter les statistiques. Pour les plus exigeants, il est aussi proposé de fusionner les mods pour en créer de nouveaux.
Il y a quand même des ombres au tableau
Même si globalement Gotham Knights est un jeu réussi, il y a toutefois quelques éléments qui ne sont pas au niveau. C’est le cas notamment des déplacements en véhicule. Il n’y a aucune impression de vitesse lorsque nous sommes au guidon de notre Batcycle. Malgré la présence d’un petit filtre tentant de faire illusion, cela ne marche pas.
Ce sentiment est probablement lié au deuxième problème qui est le vide ressenti en explorant le monde ouvert. Il y a peu de circulation et quasiment aucun événement contextuel. La ville de Gotham est certes bien modélisée mais il ne s’y passe pas grand chose en dehors des activités annexes.
Enfin, les phases de combats manquent parfois de punch et paraissent un peu molles. Sans compter la caméra qu’il faut gérer manuellement et l’impossibilité de verrouiller une cible. Ce n’est pas pour autant rédhibitoire mais on regrette que la proposition soit un cran en dessous des standards actuels.
Un multi encore anecdotique
À date, le seul mode multi disponible se résume à de la coopération à deux joueurs. Gotham Knights est un jeu solo qui ne propose au lancement que la possibilité d’inviter un ami à nous prêter main forte pour rétablir l’ordre dans la ville. Les développeurs ont toutefois prévu de nous faire incarner les Knights en collaboration jusqu’à quatre joueurs ainsi qu’un mode “Assauts” dont on ne sait pas grand chose pour l’instant. Cette mise à jour, prévue pour le 29 novembre 2022, devrait prochainement faire l’objet d’une communication plus précise de la part du studio.
Testé sur Xbox Series X et S.
