Test - The Quarry - Promenons-nous dans l’effroi.

«Le loup de la berge rit» , - 1 réaction(s)

Sept années après l’excellent Until Dawn et en parallèle de l’inégal The Dark Pictures Anthology (dont le 4ème épisode arrive en fin d’année), Supermassive Games nous replonge dans l’horreur. Avec The Quarry, son dernier jeu narratif et interactif à la troisième personne, le studio anglais lance la saison estivale : station nautique, colonie de vacances, séduction et mystères sont au cœur de cette nouvelle lettre d’amour au cinéma de genre. Véritable coup de foudre ou simple crush de vacances ?

Un feu de camp, de jeunes gens, un peu d’alcool et un coin perdu…

Le lac a des yeux

Alors que la fin de l’été approche, un groupe de sept animateurs s’apprêtent à quitter la colonie de vacances au sein de laquelle ils ont travaillé ensemble durant deux mois. Malheureusement pour eux, ce départ est finalement retardé d’une journée. Pas de quoi entamer l’enthousiasme de ces adultes en devenir, bien décidés à organiser une ultime petite fête au bord du lac…

Comme ce fut le cas avec les précédents titres du studio anglais, The Quarry s’adresse avant tout aux fans du cinéma de genre. Et que dire si ce n’est que les références sont extrêmement nombreuses. Côté casting tout d’abord, on retrouve David Arquette (Scream), Ted Raimi (frère du réalisateur Sam Raimi), Lance Henriksen (Aliens) ou encore Grace Zabriskie (Twin Peaks).

Le fameux coup de la panne.

À cela s’ajoutent de nombreux clins d’œil à des œuvres cultes parmi lesquelles on peut notamment citer Vendredi 13, Massacre à la tronçonneuse ou encore Evil Dead. En plus d’une violence assez graphique, Supermassive Games ne fait pas l’impasse sur des dialogues parfois assez crus. De quoi rappeler que le titre n’est pas à mettre entre toutes les mains.

Comme ses prédécesseurs, The Quarry vaut avant tout pour son histoire, qui s’adapte à nos choix, et à la mort permanente des personnages jouables. Ainsi, on apprend rapidement qu’il n’y a “pas de mauvais choix, mais des voies plus dangereuses”. Chaque joueuse et joueur peut ainsi assister à des scènes légèrement différentes, voire totalement inédites en incarnant les différents moniteurs. Le jeu parvient souvent à proposer des dilemmes un peu plus fins que le sempiternel manichéisme dont souffre encore trop souvent notre média. De même, en croisant les destins et les temporalités, The Quarry réussit à nous surprendre à de rares occasions.

L’ambiance “teen movies” est bien retranscrite.

On retrouve bien entendu les thématiques chères aux teen movies et slashers des années 80/90 avec de jeunes adultes stéréotypés dont la soif de liberté va être violemment réfrénée par des événements plus ou moins surnaturels. Bien que le récit démarre assez lentement et que l’originalité ne soit pas vraiment au rendez-vous, parcourir ce cauchemar durant une dizaine d’heures et lever le voile sur ses mystères en s’attachant à ses personnages constitue un vrai plaisir. Les plus complétistes peuvent compter quelques heures supplémentaires afin de dénicher l’ensemble des indices et cartes de tarot. Comme ce fut le cas dans Until Dawn, ces dernières nous permettent d’entrevoir certains mauvais choix à venir qui pourraient s’avérer meurtriers.

Malgré tout, on ne peut s’empêcher de pointer du doigt un problème évident de rythme. En effet, durant la dizaine de chapitres que compte The Quarry, le dynamisme des uns jure terriblement avec l’ennui ressenti lors de certaines phases de jeu. On pense notamment à la séquence de la casse automobile ou à de longues scènes cinématiques de plus de dix minutes sans le moindre QTE. Il est également assez désagréable de réaliser que les choix décisifs sont parfois plus nombreux en cinq minutes que lors de l’heure précédente.

De même, et alors que le tout s’inspire tant du 7ème art, la mise en scène apparaît assez souvent convenue. Dernier défaut, et non des moindres, l’angoisse pointe rarement le bout de son nez tout au long de la partie. La faute à une rengaine phase de jeu/scène cinématographique bien trop récurrente et à une suppression pure et simple des quelques “jump scare” qui fonctionnaient pourtant à merveille dans Until Dawn.

“What doesn’t kill you makes you stronger”

À la frontière entre le cinéma et le jeu vidéo, les phases de gameplay à la troisième personne sont bien trop limitées en termes de possibilités et ne se renouvellent pas suffisamment. Seuls quelques QTE bien trop simples viennent parfois faire appel à nos réflexes pour garder toute notre attention lors de scènes cinématiques. Le gros du titre consiste donc à se déplacer dans des couloirs ou environnements fermés avant de déclencher une nouvelle scène non jouable.

Bien que superbement modélisés, les décors n’offrent presque aucune interactivité.

Ce qui nous amène à un autre problème, les caméras fixes sont parfois capricieuses et nos personnages sont terriblement lents… et ce malgré la présence d’un bouton censé nous permettre d’accélérer ! De quoi rendre les phases de déambulation encore plus pénibles.

Au rayon des options intéressantes, on peut citer la coopération locale jusqu’à huit en incarnant chacun un joueur. La coopération en ligne devrait être disponible à partir du 8 juillet et ce en crossplay.

Enfin, les éditions “deluxe” permettent de bénéficier d’un ajout non négligeable : trois vies, soit autant de chances de rejouer une scène en cas de mort de l’un des personnages. Cette option est également déblocable pour tous les joueurs une fois le jeu terminé une première fois.

Le rendu des visages n’a pas d’égal actuellement.

Beauté fatale

Dans sa forme, The Quarry place la barre extrêmement haut. Souvent proche du photoréalisme, les visages sont magnifiés par la gestion de la lumière ! De quoi faire honneur à la performance des acteurs.

Malheureusement, cette prouesse technique fait ressortir quelques soucis et retards de textures. On pense notamment aux cheveux et à l’eau lors de certaines scènes cinématiques.

De même, il est curieux de constater à quel point le titre est parfois beaucoup trop sombre. De quoi se perdre dans ce qui ne semble pourtant être qu’un couloir.

Le tout est aussi beau que sombre.

Concernant le son, le fait de jouer au casque est un plus non négligeable pour profiter de l’ambiance. On salue la qualité des doublages en français. Il est cependant surprenant et fort dommage de ne pas pouvoir accéder à la VO depuis les paramètres. Surtout lorsque l’on nous propose un casting trois étoiles.

Test réalisé sur Xbox Series X (titre optimisé).

Bilan

On a aimé :
  • L’histoire nous tient en haleine durant environ dix heures
  • Les nombreuses références au genre horrifique
  • Les personnages sont aussi énervants qu’attachants
  • Les choix cornéliens et leurs impacts gonflent la rejouabilité
  • La modélisation des visages et de la lumière est impressionnante
On n’a pas aimé :
  • Le gameplay est lent et trop limité
  • L’inégalité du rythme peut agacer
  • Les décors sont parfois trop sombres
  • La VO est absente
Entre chien et loup…

The Quarry est au jeu vidéo ce que la majorité des slashers des années 90 sont au cinéma. Un plaisir coupable qui manque grandement d’originalité. Malgré tout, le dernier titre de Supermassive Games se laisse parcourir avec plaisir : à condition de saisir ses nombreuses références, de faire l’impasse sur un rythme inégal et des phases de gameplay qui n’ont plus aucune raison d’être. Heureusement, son histoire, ses personnages mais surtout son indécente beauté suffisent pour rester aux aguets.

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The Quarry

Genre : Survival Action

Éditeur : 2K Games

Développeur : Supermassive Games

Date de sortie : 10 juin 2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

1 reactions

keysersoze11

23 jui 2022 @ 10:24

Le prologue jouable gratuitement en guise de démo m’a également laissé une impression mitigée en raison des changements de tons brutaux dans les dialogues.

Le test m’évitera de craquer avant une promotion 😉