Test - Tunic - Un bijou brillant d’intelligence

«Le Renard, sur la plage, allongé…» , - 1 réaction(s)

Présenté lors de l’E3 2017, il aura donc fallu 5 ans pour voir le petit renard, héros du jeu, arriver sur nos consoles. Très discret pendant son développement, Tunic est resté mystérieux sur ce qu’il comptait nous proposer. Mais durant l’été dernier, le goupil s’est enfin laissé approcher via une démo accessible à tous, et le charme a tout de suite opéré. À présent disponible dans son entièreté et arrivé avec surprise sur le Xbox Game Pass dès sa sortie, voyons ensemble ce que Tunic a vraiment dans le ventre.

Suivez le guide

Si vous attendiez une narration à toute épreuve, Tunic n’est pas fait pour vous puisqu’il n’en propose pas. Le jeu commence par le réveil du héros sur une plage, et c’est à nous d’explorer les environs pour trouver son prochain objectif. Pour cela, on pourra utiliser les quelques panneaux disposés aux alentours, mais ne comptez pas sur eux pour vous dire explicitement quoi faire. Tunic utilise un ensemble de glyphes inconnus parmi lesquels s’insèrent parfois quelques mots en français.

Mais la lecture des panneaux n’est pas la seule corde à notre arc. Au fil de nos explorations, on tombe aussi sur des pages de manuel. Ces dernières ont une véritable importance, puisqu’elles nous offrent de précieuses données. Cela passe par des informations sur le gameplay en lui-même, avec des détails sur les barres de vie et d’endurance, une explication sur le système d’esquive et leur bon timing par exemple. Certaines pages nous montrent également une carte d’une zone, très utile pour mieux se repérer dans ce monde parfois inhospitalier, tandis que d’autres nous informent sur les types d’ennemis et leurs façons de combattre. Assez rare dans le paysage vidéoludique actuel, ce système est vraiment malin puisqu’il bouleverse nos habitudes. Avec intelligence, le jeu ne nous prend pas par la main, et c’est en étudiant avec minutie chacune des pages de ce manuel que l’on peut déduire où aller et quoi faire. En revanche, soyez prévenus qu’une fois vers la fin de l’aventure, votre réflexion sera mise à dure épreuve. On ne saurait d’ailleurs vous conseillez d’avoir avec vous de quoi noter, et surtout dessiner. Tunic ne se laisse pas dompter facilement.

Un gameplay aux multiples inspirations

Cela n’a échappé à personne lors des différentes présentations et le créateur du jeu Andrew Shouldice nous l’a confirmé il y a peu dans l’interview que nous avons réalisée, Tunic s’inspire de nombreux monuments du jeu vidéo. La plus flagrante inspiration provient bien évidemment de The Legend of Zelda (les premiers épisodes) que l’on retrouve déjà dans l’apparence de notre héros, mais aussi dans la construction du monde qui nous entoure. La comparaison peut même aller jusqu’à la petite animation lorsque l’on ouvre un coffre et récupère son trésor, il ne manque que le jingle.

Mais vous allez vite vous rendre compte qu’un autre genre bien connu a inspiré Andrew Shouldice, il s’agit des Souls de FromSoftware. Armé uniquement d’un bout de bois au début du jeu, un premier constat douloureux se présente aux joueurs : les monstres frappent fort ! Chaque type d’ennemi dispose d’attaques aux patterns différents qu’il va falloir mémoriser pour survivre. En effet, notre renard ne peut pas encaisser beaucoup d’attaques avant de passer l’arme à gauche et la jauge de vie ne remonte pas toute seule. L’unique moyen de se soigner est de boire des potions, qu’il faudra d’abord trouver dans un coffre. L’esquive devient alors une composante qu’il faut rapidement maîtriser et utiliser à bon escient puisque celle-ci consomme une jauge d’endurance. Tunic demeure exigeant dans ses affrontements, et il sera parfois préférable de prendre la fuite afin de revenir au combat après avoir amélioré ses attributs.

Cependant, alors que le débat sur la difficulté des jeux revient régulièrement sur les réseaux sociaux lorsqu’un titre au gameplay exigeant débarque sur nos écrans (Returnal et Elden Ring récemment), Tunic prend le parti de proposer des options d’accessibilité pour permettre au plus grand monde de prendre part à l’aventure. Ainsi, il est possible de rendre notre personnage invincible ou de disposer d’une jauge d’endurance inépuisable. D’aucuns pourraient dire que le jeu perd alors ce qui en fait sa saveur, à notre sens, si cela permet à certains joueurs de prendre du plaisir et de persévérer dans l’aventure, c’est une bonne chose. D’autant plus que le cœur du jeu, finalement, reste le plaisir de l’exploration et les énigmes proposées par Andrew Shouldice.

Un monde plein de secrets

Dès la présentation de Tunic, la direction artistique nous avait immédiatement tapés dans l’œil. Son monde est enchanteur et le choix de la vue en 3D isométrique demeure une excellente idée. Les environnements sont variés et nous emmènent aussi bien dans des lieux boisés que dans des ruines sableuses, en passant par des cavernes ou des cimetières. Chacun d’eux nous offre une ambiance différente, et nous avons été surpris par la qualité des reflets de lumière lors de l’exploration de lieux sombres. Tunic s’accompagne également d’une bande-son plutôt discrète, mais qui s’intègre finalement plutôt bien avec les lieux qui nous sont dépeints.

Toutefois, la grande force du monde de Tunic, c’est assurément son level design. Les perspectives peuvent être trompeuses et il n’est pas rare de trouver un coffre ou même un passage caché derrière un mur. On s’amuse ainsi à essayer de trouver tous ces petits secrets, nous récompensant toujours par la présence d’un ou plusieurs coffres aux récompenses bien utiles pour la suite de l’aventure. Certains éléments du décor, de premier abord très anodins, se révèlent être de véritables indices pour ceux qui prendraient le temps de bien les observer.

Enfin, en progressant dans l’aventure, on se rend compte que Tunic regorge de raccourcis bien cachés permettant de se déplacer plus rapidement entre les différents lieux. Invisibles à ceux qui ne connaissent pas leurs emplacements, ils nous nargueraient presque. Nul doute qu’après la découverte de ces derniers, certains joueurs se feront un plaisir de se lancer dans des speedruns afin d’être le plus rapide à terminer le jeu.

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Le manuel à reconstituer
  • Un level design intelligent
  • C’est joli
  • L’inclusion de chacun avec les options d’accessibilité
On n’a pas aimé :
  • Des énigmes parfois trop compliquées
Aussi rusé qu’un renard

Tunic est un véritable petit bijou. Intelligent, il ne prend pas le joueur par la main et le laisse découvrir où aller et quoi faire en semant quelques indices. Les combats sont exigeants mais justes, et le jeu a la bonne idée de proposer des options d’accessibilité pour permettre au plus grand nombre d’embarquer pour le voyage. En revanche, la difficulté de certaines énigmes pourra en faire abandonner plus d’un, malgré un monde enchanteur au level design maîtrisé.

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Tunic

PEGI 0

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Finji

Développeur : Finji

Date de sortie : 16/03/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One

1 reactions

keysersoze11

Rédaction

21 mar 2022 @ 14:46

Un titre exigeant et qui ne nous prend pas par la main tout comme les premiers Zelda sur NES. Une belle découverte à faire sur le Gamepass