Test - Riders Republic - mi FISE mi raisin

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Dévoilé officiellement en septembre 2020, c’est presque tout juste un an plus tard qu’est disponible Riders Republic. Le jeu développé par Ubisoft Annecy s’est laissé approcher à plusieurs reprises durant son développement et si nous étions globalement satisfaits des premières informations à son sujet, les sensations manette en mains lors de notre dernière preview du mois d’août étaient quant à elles beaucoup moins convaincantes. Voyons si cette version définitive vient corriger le tir.

The Old Republic

Riders Republic, c’est avant tout une promesse, celle de pouvoir s’immerger à fond dans l’univers des sports extrêmes à travers un open world qui regroupe les plus grands parcs nationaux de l’Ouest américain. Zion, Yosemite ou encore Canyonland, représentent un terrain de jeu idéal pour les différentes disciplines du titre. Car si Ubisoft Annecy sortait en 2016 un certain Steep qui se concentrait à l’époque sur le snow, le ski et le vol en wingsuit, Riders Republic propose en plus diverses variantes du vélo allant de la descente au slopestyle en passant par le freeride et la route.

C’est autour de toutes ces disciplines que s’articule l’activité principale du jeu. Le but est de grimper les échelons dans les différentes carrières afin de devenir le rider ultime en participant aux compétitions les plus prestigieuses comme les X-Games ou la Red Bull Rampage. Chaque épreuve complétée rapporte un nombre d’étoiles et dispose également de trois objectifs secondaires afin d’en récolter davantage.

Il peut notamment nous être demandé de rempoter une course sans freiner, réaliser des tricks spécifiques ou battre un temps de référence. Ces étoiles servent à décrocher des sponsors qui proposent quotidiennement plusieurs contrats avec à la clé de l’équipement de qualité. Car oui, Ubisoft oblige, chaque vélo, paire de ski ou snow dispose de ses statistiques et d’un niveau de rareté.

Si tout peut paraître assez peu digeste de prime abord, l’introduction du jeu est plutôt bien amenée et permet de découvrir les endroits clés de la carte. Un hub central baptisé Riders Ridge regroupe plusieurs modules et bien évidement de nombreux joueurs. Car si la carte demeure peuplée de dizaines de bots qui font un peu tout et n’importe quoi, il est aussi possible de rencontrer de nombreux joueurs humains et créer des groupes pour participer aux épreuves et autres activités de ce monde connecté.

Zougouloucata

De manière générale, la progression est assez basique, rappelant celle d’un Forza Horizon dans sa structure, mais avec un système de niveau qui pousse à farmer en boucle les mêmes événements pour acquérir du meilleur matos. Il n’y a pas vraiment de mise en scène et c’est peut-être une bonne chose tant le ton employé durant les rares cinématiques nous met presque mal à l’aise. Les expressions, vannes et autres clichés sont ceux des sports extrêmes d’il y a 20 ans, au moins.

Avec une telle « énergie » dans les dialogues, nous avons souvent l’impression de ne pas être la cible du jeu et ce constat se ressent aussi dans le gameplay. Durant notre seconde preview, nous avions souligné un gameplay arcade qui semblait manquer de relief et ne pas avoir suffisamment de profondeur pour maintenir l’intérêt du joueur sur la durée. C’est bien évidemment toujours le cas dans le jeu final et on ne peut que regretter ce choix de l’hyper-arcade à tout prix.

C’est le vélo qui est le plus touché et souffre en prime de nombreux bugs de collision avec le décor ou le sol sur certaines réceptions. Le grip semble souvent inexistant et la gestion des freinages reste assez calamiteuse. C’est d’autant plus vrai sur les épreuves les plus relevées avec beaucoup de vitesse et de gros virages durant lesquelles ces soucis sautent aux yeux.

Il n’est également pas possible de faire de simples manuals, ceux la même que l’on peut voir dans les nombreux trailers CGI du jeu. Si nous ne demandions évidemment pas une simulation poussée, d’autres titres comme Descenders prouvent qu’il est possible d’offrir une jouabilité accessible avec une courbe de progression satisfaisante et plus de possibilités de gameplay.

Le ski et le snow s’en sortent quant à eux un peu mieux et proposent globalement de bonnes sensations de glisse. Même s’il est plus accessible que celui de Steep, le gameplay permet de s’amuser et laisse moins transparaître les défauts de physique. On note quand-même aussi quelques situations hasardeuses notamment sur les grinds où l’on chute parfois sans raison et bien sûr lors des collisions.

Les sports “air” comme la wingsuit et la rocket-wingsuit ne souffrent pas de ces problèmes, mais proposent peu de sensations. Le constat est globalement le même pour les épreuves Shackdaddy, ces défis mettant en scène des véhicules barrés comme des skis équipés de fusées et autres wingsuits en papier.

De manière générale, on note que l’aspect risque/récompense demeure très en retrait et le peu de technicité du gameplay ne permet pas vraiment de faire la différence durant les courses. Avec la jauge de sprint dans les sports vélo, on aurait notamment pu imaginer récupérer du boost après une figure réussie afin de récompenser l’audace par exemple.

Il reste un système de tricks plutôt efficace et varié selon le type de sport qui demande en revanche un temps d’adaptation pour en saisir toutes les nuances. Les commandes sont néanmoins problématiques et il n’est pas rare de lancer des tricks par inadvertance à vélo puisque les gâchettes pour pédaler et freiner sont également celles qui déclenchent les figures.

Sapé comme Jamy

On le sait, dans ces sports le style compte double, ou presque. Malheureusement, on ne peut pas dire que Riders Republic nous propose de se démarquer des autres joueurs. S’il y a bien une boutique qui sert à acheter des tenues, c’est seulement une poignée d’équipements qui sont proposés et la plupart sont à acheter avec des euros. Quelques tenues à acquérir avec la monnaie du jeu sont renouvelées quotidiennement, mais il s’agit souvent d’équipements peu intéressants. Si nous n’avons rien contre le fait de faire du snow en costume de girafe, il y a selon nous mieux à faire lorsqu’on dispose de toutes les licences des marques les plus prestigieuses du milieu.

En l’état, on se retrouve régulièrement dans les sessions multi à être plusieurs à porter les mêmes fringues. N’espérez pas non plus améliorer vos vélos, planches ou autres avec des équipements de meilleure qualité qui pourraient amener un peu de changement dans le gameplay. On dispose d’une configuration aux attributs fixes et on passe donc la plupart du temps à grinder jusqu’au niveau d’équipement le plus haut.

Tutti Frutti

Parmi les qualités du titre qu’il faut mettre en avant, on trouve les Mass Races, ces courses d’envergure multisports dans lesquelles on se tire la bourre en ligne. Fun à souhait, elles permettent à 64 joueurs (32 sur les consoles old-gen) de s’affronter sur divers tracés et sont toujours aussi plaisantes à jouer.

Malheureusement, elles ressortent aussi les défauts de gameplay du jeu, à commencer par des collisions souvent frustrantes avec les autres joueurs et une lisibilité très mauvaise en début de course. Soulignons également que ces épreuves sont assez déséquilibrées puisque le niveau d’équipement reste déterminant pour espérer se hisser en haut du classement.

Malgré nos quelques dizaines de courses, on garde le sentiment de vite avoir fait le tour des quelques tracés réservés aux Mass Races disponibles. Ce constat est le même pour les modes Free-for-all et Tricks Battle qui, si dans le cas de ce dernier propose un concept sympa de capture de zones en équipe en réalisant des figures, manque cruellement de maps.

Crank It Up

Testé sur Xbox Series X, Riders Republic offre des performances satisfaisantes avec un framerate à 60 FPS globalement stable. Les temps de chargement sont réduits et on profite d’une expérience sans gros temps mort. Durant notre test, nous avons en revanche été confrontés à de nombreux bugs et crashs du jeu allant de l’impossibilité de finir certaines épreuves jusqu’à l’extinction de la console. C’est forcément très frustrant et on espère que des mises à jour viendront vite corriger le tir.

Comme nous l’évoquions lors de notre dernière preview, les animations sont par contre réussies, que ce soit au niveau des tricks ou encore des différentes positions du rider. Graphiquement parlant, le jeu est assez inégal et propose de jolis panoramas selon la région qui contrastent avec des zones moins flatteuses. Mais dans l’ensemble, la carte et sa diversité sont l’un des points forts du titre avec des biomes très différents, beaucoup d’épreuves ainsi que plusieurs secrets à découvrir, en plus de nombreux collectibles.

Il est également possible de créer ses propres défis facilement et de les partager à la communauté. Rangés dans des catégories bien distinctes selon le type d’épreuve et la discipline choisie, ils deviennent un bon moyen de se mesurer aux autres joueurs et on ne peut que saluer la facilité avec laquelle il est possible de créer ses challenges.

L’ambiance sonore fait également bien le job de même que la bande originale avec beaucoup de chansons diverses et variées qui collent bien au thème. On retrouve plusieurs styles musicaux et de nombreux titres régulièrement utilisés dans des vidéos de ride. De Thom Yorke à The Offspring en passant par Petit Biscuit, Plaid ou encore Wiz Khalifa pour ne citer qu’eux, il devrait y en avoir pour tous les goûts.

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • La diversité de la carte
  • Créer ses propres challenges
  • La bande-son
  • La bonne idée des Mass Races...
On n’a pas aimé :
  • ... mais des collisions et une lisibilité à revoir
  • Le gameplay vélo trop arcade
  • La personnalisation en retrait
  • Le ton des dialogues
  • Bugs et crashs divers
Rendez-vous manqué

On ne va pas se mentir, Riders Republic nous a déçus. Si ce n’est pas un mauvais jeu, le titre propose un gameplay globalement trop arcade qui n’arrive pas à maintenir l’intérêt du joueur sur la durée. C’est dommage puisqu’on y retrouve de bonnes idées comme la possibilité de créer ses challenges ou encore les Mass Races, le tout sur un terrain de jeu immense et varié. Avec une jouabilité plus travaillée, un ton beaucoup moins à côté de la plaque et une personnalisation digne de ce nom, nous aurions eu droit à un jeu service suffisamment solide pour faire l’unanimité chez les fans de sports extrêmes.

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Riders Republic

Genre : Sport

Éditeur : Ubisoft

Développeur : Ubisoft Annecy

Date de sortie : 28/10/2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows