Test - RiMS Racing - la simu moto aux trop grandes ambitions ?

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Dévoilé en juillet 2020 lors du Nacon Connect, RiMS Racing, développé par RaceWard, affiche de grandes ambitions et souhaite proposer une simulation moto la plus pointue possible. Marco Ponte, le CEO du studio, évoquait notamment un titre créé par des motards, pour des motards. Voyons si l’envie suffit à s’imposer dans le cœur d’un public intransigeant.

Le rookie de l’année

Dans un secteur dominé par les productions de Milestone, c’est un autre studio italien qui souhaite montrer son savoir-faire en matière de deux roues. Assez éloigné d’un Ride 4 dans l’âme, RiMS utilise le moteur KT Engine hérité de Kylotonn, papas notamment de la série WRC mais aussi TT Isle Of Man ; dont le dernier opus est sorti en 2020.

Au lieu de proposer une expérience entre arcade et simulation avec des centaines de modèles de différentes catégories à disposition, la proposition de RiMS est différente. En effet, c’est seulement 8 motos qui sont disponibles mais l’accent est mis sur la gestion, la customisation et l’amélioration des machines. Ces trois éléments sont au centre du mode carrière. Après avoir choisi notre première monture, créé notre pilote et découvert notre garage, vient le temps des premiers tours de roues sur le circuit de Zolder.

Si plusieurs caméras sont disponibles, on ne peut que vous conseiller la vue casque, immersive à souhait, qui propose notamment une impression de vitesse excellente

Avec plusieurs assistances au pilotage disponibles, le jeu propose une expérience accessible si on le veut mais prend évidemment tout son sens lorsque les aides sont désactivées. On a affaire à un titre rappelant grandement TT Isle Of Man 2 dans ses changements d’angles ainsi que dans la gestion du grip de la roue arrière, mais qui se démarque en revanche sur les freinages et notamment sur la façon d’inscrire le train avant en virage. La moto est globalement assez lourde et l’inertie se fait sentir lorsqu’il faut s’arrêter après une ligne droite à plus de 300 km/h. L’utilisation du frein arrière est aussi efficace et aide par exemple à stabiliser la moto dans les courbes. Si plusieurs caméras sont disponibles, on ne peut que vous conseiller la vue casque, immersive à souhait, qui propose notamment une impression de vitesse excellente en plus de pouvoir profiter au mieux du son de la machine. Notons également qu’il est possible, comme dans les productions Milestone, de modifier le contrôle de traction, l’ABS ou encore la force du frein moteur en course.

L’autre différence majeure concerne l’usure des pièces, les réglages ou encore les différents éléments équipés sur la moto. Du levier de frein à la ligne d’échappement en passant notamment par la selle, les carénages ou encore les ressorts d’amortisseurs pour ne citer qu’eux ; il est possible de désosser complètement la machine pour changer une à une les pièces. L’usure de ces dernières se fait ressentir manette en main et le titre propose d’ailleurs une interface accessible en temps réel pendant la course qui détaille la santé de chaque élément. Plus que la physique elle-même qui reste encore loin d’une vraie simulation type GP Bikes, c’est la façon dont le vieillissement des composants influe sur le gameplay qui constitue le gros du challenge.

Tonnerre mécanique

C’est un domaine intéressant qui est exploré par le jeu et constitue d’ailleurs le point central du mode carrière. On est soucieux de la santé de sa monture qui nous pousse parfois à rouler à l’économie et aussi à pester contre certaines chutes lourdes de conséquences. Car oui, en cas de casse, il faut acheter une nouvelle pièce, démonter celle qui est endommagée, faire attention aux différentes compatibilités entre les éléments et enfin remonter le tout.

Si au début on trouve d’ailleurs assez rigolo de devoir réaliser des sortes de QTE pour démonter chaque boulon, on avoue volontiers que cela devient vite redondant. Heureusement, afin de se soustraire à ces tâches peu stimulantes, il est possible de développer son garage. Des points gagnés en course permettent par exemple d’engager du staff, de débloquer des informations sur les événements à venir ou encore de disposer d’une plage de réglages plus vaste. La gestion et l’évolution de la moto sont malheureusement le seul véritable intérêt de cette aventure qui manque de mise en scène. Soulignons aussi un équilibre assez bancal au niveau des crédits gagnés, du prix et du pourcentage d’usure des pièces. Ceci peut conduire à des situations où on a besoin de pièces neuves, ne serait-ce que pour pouvoir faire la prochaine course, sans avoir les fonds nécessaires. Plusieurs épreuves avec des motos empruntées permettent d’engranger de l’argent sans utiliser son propre matos, mais elles ne suffisent pas toujours à régler ce souci d’équilibrage. On notera aussi la présence d’épreuves très longues de plus de 30 tours et aux récompenses ridicules, ce qui n’arrange pas les choses.

Ce phénomène est aggravé par le fait que les courses ne sont pas des plus passionnantes, la faute à une IA souvent frustrante, qui ne semble pas affectée par l’usure de sa machine. Elle n’est donc pas combative par son comportement mais juste parce qu’elle n’a pas les mêmes pénalités que le joueur. De plus, on ne compte que 10 pilotes sur la grille, ce qui est vraiment léger. Pour trouver un challenge plus équilibré, il faudra sûrement se tourner vers le multijoueur en ligne que nous n’avons malheureusement pas eu l’occasion de tester. Malgré nos nombreuses tentatives, les serveurs sont vides. Notons en revanche qu’un mode multijoueur local en écran splitté est bien de la partie.

Si on retrouve Silverstone, Laguna Seca, Suzuka ou encore le Castellet parmi les circuits sous licence ainsi que quelques tronçons routiers, RiMS Racing ne propose que 15 tracés, ce qui est plutôt léger. Même s’il est vendu “seulement” 49,99 €, d’autres pistes et de nouvelles motos seront proposées en DLC prochainement. Cependant, on doute que beaucoup de joueurs soient enclins à repasser à la caisse pour bénéficier d’un contenu qui aurait dû être présent dans le jeu de base.

Une réalisation datée

Comme nous l’évoquions plus haut, le jeu est développé sous le KT Engine et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça se voit. Visuellement très proche d’un TT Isle Of Man à qui il emprunte d’ailleurs quelques effets par ci et autres animations par là, on a affaire à un titre visuellement assez daté. Pourtant testé sur Xbox Series X, il dispose d’une version dédiée aux nouvelles consoles qui peine à convaincre avec notamment des décors souvent très pauvres. Heureusement, le 60 FPS est de la partie et plutôt stable malgré quelques soucis de tearing sur certaines pistes.

Là où il brille en revanche, c’est sur la partie sonore. Les sons des différentes motos seront en effet facilement reconnaissables par les connaisseurs avec pas mal de détails propres aux différentes architectures moteurs. On note également que le titre est compatible Dolby Atmos ce qui est assez rare pour être souligné.

Bilan

On a aimé :

  • La gestion de la moto
  • Le gameplay immersif en caméra casque
  • Du multi local
  • Le son des motos
  • De nombreuses pièces sous licences

On n’a pas aimé :

  • Visuellement daté
  • IA frustrante
  • Des soucis de tearing
  • Trop peu de contenu
Peut mieux faire

RiMS Racing est loin d’être une mauvaise expérience. Malheureusement, les ambitions étaient grandes, trop peut-être pour le studio RaceWard. Nous avons affaire à un jeu avec de bonnes idées mais une réalisation globalement datée. Le contenu est vraiment trop léger, l’IA est frustrante et les salons multijoueur sont désespérément vides. Il restera au passionné qui voudra quand même découvrir le titre, de bonnes sensations manette en mains, avec notamment une vue casque très immersive, et le plaisir de bricoler sa machine pour en tirer les meilleures performances.

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RiMS Racing

Genre : Courses

Éditeur : Nacon

Développeur : RaceWard Studio

Date de sortie : 19 août 2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows