Test - The Dark Pictures Anthology : Little Hope - L’espoir fait vivre

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Un an après, on est encore un peu chafouin du sel que nous avions dû déverser sur les naufragés de Man of Medan. Les deux pieds pris dans le tapis, Supermassive Games n’avait su renouer avec la réussite de leur précédent jeu d’horreur narratif Until Dawn. Puisque The Dark Pictures est une anthologie, le second conte macabre arrive maintenant sur nos consoles. Avec autant de temps laissé entre les deux opus, c’est là l’occasion pour le studio de rattraper le coche, du moins l’espoir est permis.

Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir

Ah oui, un manoir, on connait bien ça

Le conservateur nous attend, sur l’écran d’accueil, au milieu de sa bibliothèque débordant de livres. Au programme, ce soir ? Une petite histoire d’un village fantôme au troublant passé empreint de sorcellerie. Nous ne vous dévoilerons pas les mystères de cet épisode, vous pouvez donc lire la suite sans crainte. Il faut dire que suivre ce récit est bien plus enthousiasmant que le précédent alors laissons le plus de mystère possible.

C’est ma poupée, ma poupée psyché’

Deux événements servent de point de départ à l’aventure. Tout d’abord, un chauffeur de bus forcé de faire un détour par la ville de Little Hope à cause d’une déviation. La suite est classique pour une histoire d’horreur. Une silhouette sur la route, une embardée périlleuse, le bus se retourne sur le côté. Les passagers sont un peu secoués mais ils se rendent bien vite compte que quelque chose ne tourne pas rond. Le chauffeur a disparu, première chose étrange. Un brouillard épais, second phénomène inexpliqué, les pousse à avancer vers la bourgade abandonnée de Little Hope. Non, ce n’est pas Silent Hill, même si... Ces survivants, nous les avons rencontrés une scène auparavant. Ils étaient tous de la même famille et vivaient dans une grande maison. L’utilisation du passé est de mise puisque toutes ces personnes sont mortes dans un incendie vraisemblablement orchestré par la cadette, une fille adoptée au comportement suspicieux. Qu’est-ce qui relie les deux événements ? Que vient faire Little Hope dans cette histoire ? À vous de le découvrir en faisant les bons choix.

Ma cabane au fond du jardin

La recette de The Dark Pictures ne change pas du précédent opus. Le joueur est amené à contrôler les différents personnages à tour de rôle au gré du scénario. Entre exploration pour trouver des indices et scènes en QTE à réussir, le récit prend forme. Parfois, les décisions et actes amèneront connivence ou désaccord entre les protagonistes et se répercuteront ensuite sur le scénario. Tout est prétexte à déplacer les pions sur le grand échiquier de la vie ou de la mort. Le but, comme toujours, sera d’essayer de sauver tout le monde tout en levant le voile sur les différents mystères. Il faut dire qu’en jouant sur plusieurs époques, Little Hope entretient plusieurs pistes qui laisseront au joueur la liberté de comprendre ou croire ce qu’il veut. Les différents embranchements semblent bien mieux amenés que dans Man of Medan, même s’il reste des réactions un peu étranges par moments. Que personne ne fasse de remarque sur la mort d’un personnage durant la scène suivant son funeste destin déconcerte et sort le joueur du trip qui fonctionnait si bien lorsque tout le monde était sain et sauf. Certains runs pourront paraître bien moins convaincants. Les choix pour autant sont assez logiques si on s’investit un tant soit peu dans le récit. Les relations entre les personnages sont claires et leurs traits de caractère permettent de bien cadrer les réactions attendues. Reste ces satanés QTE qui peuvent sceller le destin d’un personnage si on manque de réflexe. Ils ne sont pourtant pas bien difficiles et sont même indiqués de manière très visible, mais le stress n’aide pas des fois.

C’est pas sorcier

Cette interface est beaucoup trop moche

Est-ce que Little Hope fait peur ? Pas vraiment. On retrouve du classique jump scare, bien malheureusement, mais certains sont tout de même savamment placés et fonctionnent donc bien. Pour le reste, vous pouvez compter sur l’ambiance. Laissant évoluer les personnages dans une nuit brumeuse à travers des chemins en forêt ou des bâtiments abandonnés, Supermassive a pris du temps pour peaufiner son jeu en choisissant judicieusement et soignant ses éclairages mais aussi ses angles de caméra afin de captiver le joueur. Le rendu graphique autant que la mise en scène sont bien plus inspirés que dans Man of Medan et nous nous sommes même surpris à trouver certains plans vraiment très jolis. On sent des inspirations de Silent Hill pour le côté fantomatique de la ville, de Resident Evil dans les intérieurs délabrés et aussi beaucoup de Alan Wake pour ces balades forestières éclairées à la lampe torche. Tant qu’à s’inspirer, autant que cela soit des meilleurs.

Alan Wake 2

La narration est bonne et bien rythmée entre flash-backs, dialogues et moments de tension. Les situations, quant à elles, font preuve de variété même si un peu classiques pour le genre. On accompagne non sans déplaisir nos personnages qui disposent aussi de bien meilleures animations, tant faciales que corporelles. C’est sans compter aussi sur la performance des acteurs, avec en tête l’excellent Will Poulter prêtant ici autant ses traits que sa voix, tandis que le reste du casting est au minimum correct en VO. En VF, c’est un peu moins le cas, le jeu d’acteur étant plus inégal. Reste comme ombre au tableau technique cette interface agressive, mettant en évidence le moindre item interactif pourtant très éloigné du joueur, mais aussi quelques difficultés à contrôler les personnages qui, parfois, restent figés ou ne vont pas dans la bonne direction.

La maison de cire

Le petit plus de l’anthologie, c’est de rendre tout le jeu jouable autant en solo qu’en coopération sur canapé à cinq ou en ligne à deux. En local, on s’échange simplement la manette en fonction des personnages que les joueurs ont décidé d’incarner. Le procédé est simple mais de ce fait, jouer seul ou à plusieurs ne change pas grand-chose à l’aventure en elle-même. Les personnages interagissent beaucoup moins entre eux que dans Man of Medan alors que cela y était astucieusement géré, mais ce qui nous aura chagriné en faisant l’aventure seul, c’est d’avoir l’impression de louper des événements qui se déroulent en parallèle. Une fois les personnages réunis, ils se racontent ce qu’ils ont vécu, nous frustrant ainsi de ne pas avoir joué à la scène. Ce n’est pas pour autant dommageable et on préférera surtout retenir les efforts apportés sur la technique, la narration et la mise en scène, qui font de ce Little Hope un petit jeu agréable à parcourir en deux petites soirées ou un peu plus si on s’amuse à trouver tous les secrets et vivre toutes les situations possibles.

Le coin des chasseurs : Il faudra refaire plusieurs fois le jeu pour essayer de tout collecter et sauver ou tuer tout le monde. Bref, pour les 1000G, il faudra se souvenir de chacun de ses choix pour ne pas les réitérer et explorer chaque branche narrative, rien d’insurmontable en soi.

Bilan

On a aimé :
  • Histoire qui se suit agréablement
  • Bien moins caricatural
  • Techniquement plus convaincant
On n’a pas aimé :
  • Des soucis occasionnels dans les contrôles
  • Quelques enchaînements peu convaincants après certains choix
Mieux qu’une série Netflix

Little Hope porte bien son nom. Loin d’être aussi nanardesque que Man of Medan, ce deuxième volet de l’anthologie The Dark Pictures réussit à capter son audience et fait montre du soin apporté à son développement. Plus beau, plus mystérieux, mieux rythmé, il souffre cependant d’être un peu trop classique et sage pour le sujet qu’il traite. On garde donc l’espoir de voir la prochaine production de Supermassive Games renouer pleinement avec les qualités du studio entraperçues à l’époque de Until Dawn, avec on l’espère un nouvel épisode qui saura profiter de ce regain de vigueur pour nous surprendre autant sur le fond que sur la forme.

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The Dark Pictures : Little Hope

PEGI 0

Genre : Survival Action

Editeur : Bandai Namco

Développeur : Supermassive

Date de sortie : 30/10/2020

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows