Test - Crysis 3

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Depuis le début de la série, les Crysis sont connus pour être des étalons de la splendeur graphique. Des jeux pratiquement conçus dans l’objectif de conclure des partenariats avec les vendeurs de cartes graphiques pour PC qui valent le prix de trois Xbox 360. Ce Crysis 3 ne fait pas exception. Peut-être avez-vous vu tourner le jeu sur des vidéos, sur des PC sur-gonflés : ce n’est pas de cette version adressée à une élite dont on va parler mais bien de celle dédiée à notre bonne vieille Xbox 360.

Le capitalisme, c’est mal

Ville en décrépitude

Un petit résumé des deux premiers épisodes permet de resituer l’action, qui se déroule une vingtaine d’années après l’opus précédent. On nous rappelle donc que les aliens ne sont vraiment pas gentils, et que la technologie de la fameuse nanocombinaison est la seule chose qui fait que le Monde est encore Monde, sauvé par Prophet dans l’épisode 2. Entre temps, le CELL, une de ces terribles multinationales, a pris le contrôle de la technologie extraterrestre pour (attention aux âmes sensibles, leur plan est tellement autre qu’il peut éventuellement sembler absurde) s’assurer le monopole de la production d’énergie, la vendre à prix d’or, et donc devenir très riche. Bon, dans le même temps, du coup, plus personne n’a d’argent, le monde est en ruine, mais pas de soucis, ce sont eux les maîtres de ce monde en décrépitude. Et oui, le super méchant, c’est EDF qui serait devenu fou. Heureusement, la résistance s’organise, et va chercher à libérer Prophet, cryogénisé, afin de sauver le monde.

Vous l’avez deviné, l’histoire est une accumulation de poncifs, empilés dans le désordre. La narration se payant le luxe d’être en plus bien confuse, on décroche très vite pendant les trop nombreuses cinématiques qui essaient de nous convaincre qu’on assiste à une saga passionnante. Il est fréquent qu’on nous serve des histoires-prétextes, c’est juste dommage que dans le cas présent elle soit aussi envahissante ! Si on veut être plus positif, cela permet au joueur d’aller se chercher une bière ou des chips pendant ce temps là.

En plein dans l’oeil

L’avantage de ce scénario est sans doute aussi de rallonger une durée de vie famélique, puisque le jeu se boucle en normal en environ 5-6h. Et pourtant je ne suis pas un rapide dans les FPS.

Tout le gameplay tourne autour de l’armure, qui permet de devenir invisible, de résister aux tirs, de locker les adversaires (même à travers les murs, oui, oui…), de pirater à distance… Le principe est qu’on ressente la puissance de l’armure, et d’une certaine façon c’est trop réussi : celle-ci se recharge très vite, et on n’est pour ainsi dire jamais mis en danger. Comme si cela ne suffisait pas, on pourra manier un arc surpuissant qui permet d’abattre 90% des ennemis en un seul tir, sans remettre en cause le camouflage de l’armure. Tout cela est accessible dès le début du jeu, et au fil des niveaux, on pourra encore devenir de plus en plus puissant (alors que nos ennemis pas vraiment !). Crysis 3, c’est un peu Monsieur Plus. On pourra donc également avoir accès à un arsenal très complet, couvrant tous les types de tirs, et totalement améliorable ! Le système est bien pensé, et franchement agréable, permettant de devenir une sorte de super-héros. Ce déséquilibre rend le jeu peu intéressant et terriblement répétitif : on devient invisible, on scanne la zone pour marquer les cibles, puis on les shoote tranquillement en se planquant de temps à autre pour que l’armure se recharge. En général, histoire de s’amuser un peu, on finit par craquer et par foncer dans le tas.

Le très beau début du jeu

Paradoxalement, le rendu de cette sensation de puissance est vraiment bien fait et assez jouissif. C’est très agréable à jouer, le problème vient « juste » du fait que la difficulté est très mal calibrée, et que le level design pousse à jouer toujours de la même façon. C’est d’autant plus dommage qu’on devine ce qu’aurait pu être le jeu si d’autres choix avaient été faits… Il faut donc jouer dès le départ à un niveau de difficulté élevé, mais même cela ne gomme pas ce défaut d’équilibre. Les ennemis sont plus robustes, ce qui oblige à un peu plus de prudence, et c’est tout. Dans cette configuration, on a alors un jeu qu’on traverse sans passion, mais sans ennui non plus si on excepte les cinématiques, tout du moins au début, avant que la lassitude ne se manifeste.

Graphisme, graphisme, graphisme

La réputation de Crysis vient de ses graphismes, et Crysis 3 est tout à fait dans cette mouvance. Ainsi, même sur notre simple Xbox 360, le rendu est parfois superbe. Je suis sûr que vous avez noté le « parfois ». En effet, si des passages sont somptueux (le début du premier niveau en est un bon exemple), on ne retrouve pas cette qualité sur la totalité du jeu. Ainsi, on n’échappe pas à des environnements banals et sans relief, comme si l’effort n’avait pas été maintenu en permanence. On alterne ainsi des passages qui flattent la rétine avec d’autres nettement moins glorieux, affichant des textures faiblardes et des effets (éclairages, explosions) qui font réaliser qu’Halo 4 est une belle démonstration sur consoles. La fluidité est presque toujours parfaite, et ce même quand beaucoup de choses sont à l’écran. On pourra souligner au passage que la musique est de qualité, épique, souvent plus que ce qu’elle illustre.

Bilan

On a aimé :
  • Parfois très beau
  • Le multi qui a sa propre personnalité
  • La sensation de puissance est bien rendue
On n’a pas aimé :
  • L’IA catastrophique
  • Très banal
  • Beaucoup trop facile et trop court
  • Le scénario de série Z
C’est la Crysis pour tout le monde

On attendait Crysis 3 pour sa réalisation somptueuse, et en fin de compte c’est son multi en ligne qui se révèle être son vrai point fort. Pour le reste, difficile d’être indulgent avec le jeu de Crytek. Parfois les graphismes sont superbes, tout est très fluide, mais cela ne rattrape pas la banalité de l’ensemble, une IA aux fraises, une histoire à dormir debout, et une durée de vie plus que minimaliste. On ressent bien la puissance du héros, et on imagine ce que cela aurait pu donner dans des niveaux poussant à exploiter son armure, contre des adversaires variés qui auraient obligé les joueurs à diversifier leurs approches… A la place, on a un titre qui se traverse sans passion, qui est amusant pendant la première heure, un peu moins l’heure suivante, jusqu’à emmener le joueur vers l’ennui ensuite. Il y avait du potentiel, mais c’est raté.

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Crysis 3

PEGI 16 Langage grossier Violence

Genre : FPS

Éditeur : Electronic Arts

Développeur : Crytek

Date de sortie : 21/02/2013

Prévu sur :

PC Windows

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9 reactions

Raster

13 mar 2013 @ 18:03

Merci pour ce test qui confirme mes quelques doutes sur cette suite douteuse ...

weedasky

13 mar 2013 @ 18:33

triste tous ça ! on attendra de le trouver à 20euros, ça suffira bien...

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alaindc

13 mar 2013 @ 18:38

Et oui, Crysis, c’est le graphisme et rien d’autres. Sur 360, probablement qu’il ne reste pas assez de puissance pour que le processeur gère une meilleure Ai. (en supposant que c’est mieux sur pc)

King of Troll

13 mar 2013 @ 18:41

Trop tard je vais l’avoir dans quelques jours, j’avais déjà des doutes. Apparemment c’est le premier Crysis qui est le meilleur, en plus il est dispo en téléchargement sur le Xbox Live pour pas cher.

daou

13 mar 2013 @ 18:49

Je confirme, le premier est le meilleur de la série !

vehga

13 mar 2013 @ 21:59

Le premier était une vitrine technologique ahurissante, mais pas que. Il avait sut prouver qu’il était plus que ça, un vrai gameplay, de bon niveaux, une bonne ambiance, etc.. Mais là, Crytek a perdu la main .. ou l’envie de faire des jeux plus que de l’argent.

nono

14 mar 2013 @ 11:12

Salut King of troll. Juste pour info si tu l’avais pris en precommande,tu avais le code pour télécharger gratuitement le 1er crysis. Et effectivement c’est le mieux des trois.

spydercochon

15 mar 2013 @ 20:14

Je m’ennuie dès le début, je suppose que c’est pas bon signe ^^

Yoks sama

21 mar 2013 @ 17:08

Toute cet arrogance de crytek pour quoi au final !