Test - Convergence : A League of Legends Story - Erase and Rewind

«Et tu lui dirais quoi, à ton moi du futur ?» , - 3 réaction(s)

Nous voici de retour dans l’univers de League of Legends. Après The Mageseeker le mois dernier, centré sur le personnage de Sylas et nous proposant de parcourir un univers en pixel art doublé d’une aventure digne des grandes épopées d’heroic-fantasy, Riot games a cette fois-ci fait appel au studio Double Stallion pour la mise en scène d’un metroidvania autour de Ekko, le Fractureur de Temps. Pour ce troisième opus de la saga vidéoludique, sous-titrée A League of Legends Story et disponible sur le Xbox Store au prix de 29,99 €, nous restons dans le style Action-RPG, mais dans un univers différent. Dans Convergence, point de monde à la luxuriante verdoyance ni de magie antique, l’action se déroule dans le district de Zaun, bas-fonds sans foi ni loi de la ville de Piltover aux inspirations steam/cyberpunk, dont les décors emblématiques font partie intégrante de la série Arcane. Ekko, notre jeune prodige de la mécanique, possède un dispositif embarquant un cristal Hextech lui permettant de remonter le temps, la Clepsydre-Zéro.

Trois pas en avant, trois pas en arrière…

La cinématique d’introduction prend la forme d’un dessin animé dans un style très américain, nous présentant un accident dans une usine, des méchants qui s’esclaffent et notre héros qui court et qui saute de partout pour nous lancer sans transition dans l’action. La première section du niveau fait office de tutoriel, nous offrant la prise en main de l’attaque à l’aide de notre pelle à tarte version néon, du saut et de l’esquive. La monnaie récupérée sur les ennemis prend la forme d’engrenages, que nous gagnons également en ouvrant certains coffres.

Les potes d’Ekko

Le menu propose, en sus des options variées liées à l’équipement et aux compétences, un codex rassemblant l’ensemble des personnages, lieux, antagonistes et éléments de lore de notre aventure. Encore une fois, un très bon point à l’attention des néophytes comme des spécialistes de l’univers, qui peuvent mieux comprendre les tenants et aboutissants du périple d’Ekko.

Après avoir fait preuve de notre maîtrise du temps en échappant à notre première mort, probablement fort douloureuse en s’élançant sans réfléchir au secours de notre ami Lem, piégé sous des décombres, nous débloquons la compétence de Retour Rapide, (rembobinage temporel de plusieurs secondes à la fois). Celui-ci est pratique lors d’un saut un peu trop hasardeux ou en combat pour se tirer d’une situation épineuse, avant qu’elle n’arrive…

Bienvenue à Zaun

Quelques écrans plus loin, nous expérimentons la Chronofracture, notre furie dévastatrice qui demande cependant un peu de doigté pour être utilisée correctement. Après un petit détour et Lem tiré de son mauvais pas, notre premier objectif scénaristique se dévoile sur une carte apparemment touffue et regorgeant de recoins.

Prince of Zaun : l’Hextech du temps

Malheureusement, c’est en suivant un chemin fort balisé vers la quête d’histoire suivante, quelque peu frustrant compte tenu des possibilités d’exploration qui se dévoilent dès le départ, tout en restant hors de notre portée, que nous nous enfonçons dans les couloirs sombres et glauques de Zaun. D’ailleurs, Ekko nous gratifie parfois d’un “C‘est pas par là… Mais je reviendrai !” face à certaines sections inaccessibles en début de jeu. Lem, très à l’aise dans son rôle de victime, s’étant fait racketter peu de temps avant un gadget que nous lui avions confié, nos pas nous mènent très rapidement à la rencontre de la vindicative punkette qui s’en est emparé. Une petite explication musclée plus tard, doublée du tutoriel concernant les attaques imparables des ennemis, nous récupérons notre Rétrobang, outil fort pratique pour activer des interrupteurs à distance et atteindre les ennemis volants.

Ekko, go ! Retrobang en action !

Dans la foulée, nous mettons la main sur un grappin et des plaques anti-gravité permettant de grinder et de nous suspendre sur de nombreux câbles de couleur jaune. Cette teinte caractérise également la foultitude de pylônes sur lesquels nous nous balançons pour atteindre des plateformes en hauteur ainsi que les revêtements autorisant les wall-jumps à répétition.

De bien sages paroles

Après un petit twist scénaristique contre lequel le docteur Emmet Brown nous mettrait en garde, nous chaussons nos semelles adhésives nous autorisant à courir contre certains murs, maculés de traces de peinture… Là encore, couleur canari : une manière élégante de mettre en évidence les éléments de décor avec lesquels nous pouvons interagir. Plusieurs PNJ nous ouvrent leur boutique de compétences et d’éléments cosmétiques, finissant de débloquer notre éventail de possibilités.

Somewhere in Time

C’est un véritable plaisir de contrôler notre jeune chronomancien à la crête d’albâtre. Si sa vitesse de déplacement ne rivalise pas avec d’autres héros de productions analogues, du fait de l’absence de commande de course ou de ruée, elle est néanmoins largement suffisante pour arpenter les différents quartiers de Zaun sans effet de lassitude et offre en parallèle une meilleure maîtrise lors des combats.

Passage plateformes un peu tendu

Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas notre résistance aux dégâts qui est importante, mais bien notre capacité à remonter le temps sur plusieurs secondes afin d’annuler ou d’esquiver le coup qui aurait dû nous blesser ou même nous tuer. Tant qu’il nous reste de l’énergie pour utiliser la clepsydre, le game over reste loin de nous. Et même dans cette perspective, nous revenons simplement au point de contrôle le plus proche. La pression est alors quasi nulle et nous permet d’expérimenter à loisir les possibilités de notre héros.

La majorité des affrontements s’effectue dans des arènes fermées et il faut user de l’ensemble de nos capacités pour espérer triompher. Les nouveaux ennemis sont parfois présentés comme des mini-boss avant de rejoindre la piétaille traditionnelle une fois leurs schémas d’attaque observés et, nous l’espérons, compris. Mais c’est souvent la multiplication des monstres et projectiles présents à l’écran qui nous incite à rembobiner, en se disant “Non, vraiment, je peux faire mieux que ça !” ou bien “Je pense qu’en allant à gauche, ça passera mieux !”. Il convient d’ailleurs de revenir dans le temps un peu plus loin que nécessaire, sous peine de devoir voir l’histoire se répéter. Nos esquives effectuées au bon moment entraînent une parade, mise en évidence “évidemment” par un effet de ralenti doublé d’un son de gong des plus satisfaisants, nous offrant la possibilité de punir allègrement l’adversaire ainsi sonné.

Le “bong” de la parade

En parallèle de l’avancée finalement très linéaire dans le scénario, Ekko tombe parfois sur des portes menant à des zones de défi spécifiques, situées hors-carte. Il faut terminer l’épreuve d’une seule traite, proposant un mix de plateformes et de combat, afin d’accéder à un coffre renfermant l’un des collectibles du jeu. À d’autres endroits, un facétieux petit robot bondissant nous invite à le suivre lors d’une épreuve chronométrée. Autant de raisons d’explorer pleinement les différents niveaux, quitte à s’éloigner brièvement du trajet initialement balisé.

Personne n’insulte mon tournevis !

Au fil de nos aventures, nous débloquons de nouvelles capacités liées à l’altération du temps, telles que la création d’une zone de ralentissement ou une téléportation fort pratique sur les ennemis, ainsi que sur différents éléments de décor. Ces pouvoirs ouvrent de nouvelles possibilités d’exploration et dynamisent grandement les combats qui, en début de jeu, sont limités à l’esquive et au passage dans le dos des belligérants. Nous pouvons bénéficier d’attaques complémentaires, d’un renvoi de projectiles sur un blocage et d’autres joyeusetés qui, si elles ne constituent pas une révolution, sont quand même fort sympathiques.

Les trésors d’Aximandre

En parallèle, plusieurs types de collectibles peuvent être échangés en ville, soit contre une poignée d’engrenages auprès de Corin, un fabricant de jouets exilé de Piltover, soit contre différentes modifications de la palette de couleur de notre personnage en les rapportant à la sémillante Elie. Enfin, Aximandre, le dernier membre de notre bande de rebelles, nous offre plusieurs augmentations de notre réserve d’utilisation temporelle lorsque nous lui ramenons certains artefacts spécifiques.

Mais c’est aux rares établis, parfois présents en plein milieu des niveaux, que nous bidouillons de précieux gadgets à l’aide des matériaux rares récupérés dans les coffres. Il est possible d’en équiper plusieurs, chacun d’entre eux occupant un ou plusieurs emplacements actifs, ces derniers s’incrémentant à chaque boss majeur vaincu.

Un peu de bidouillage mécanique ?

Les bonus passifs ainsi produits vont de la génération automatique d’énergie pour notre furie à la modification du saut en attaque tournoyante ou à l’ajout de dégâts lors d’un Retour, sans oublier l’indication des différents coffres et collectibles directement sur notre carte. Bien pratique, cette dernière capacité se révèle rapidement indispensable, certains d’entre eux étant fort bien camouflés.

Mon Dieu, cela me ramène en arrière… ou en avant

Visuellement, Double Stallion a mis le paquet et les aventures de Ekko sont particulièrement réjouissantes à l’œil. Le traitement graphique nous offre des protagonistes au look plus enfantins qu’à l’origine et par conséquent plus accessibles pour le plus grand nombre. Les personnages secondaires bénéficient d’un aspect mignon et sympathique, tant dans leur design que leurs animations, et ce, qu’ils fassent partie de la joyeuse bande de rebelles de notre héros ou qu’ils soient des antagonistes “très très méchants”. Les décors ne sont pas en reste puisque Zaun est superbement retranscrite dans des teintes vives et à grands renforts de lumières et de tags, principalement au sein de la zone urbaine. Même le dépotoir local paraît presque joyeux.

Les différents niveaux traversés au cours des huit actes de l’aventure ont chacun leur ambiance, même s’ils auraient gagné à être un peu plus différenciés. Côté ennemis, leur nombre n’est finalement pas très élevé, d’autant plus que les schémas d’attaque sont communs à plusieurs d’entre eux. Nous dénombrons les fantassins classiques de différentes factions ainsi que tout plein de bestioles volantes, mécaniques ou organiques. Ces deux types d’adversaires représentent le gros des troupes, avec quelques unités plus spécifiques et parfois particulièrement difficiles à gérer quand l’environnement de combat est à leur avantage.

L’autre star de Zaun

Côté son, Convergence : A League of Legends Story bénéficie d’une localisation complète dans de nombreuses langues, à la fois textuelle et vocale et permet ainsi de parcourir le titre en toute sérénité. De plus, les dialogues, même s’ils sont à l’occasion un peu mièvres, accompagnent parfaitement l’aventure, offrant même quelques blagues et des échanges parfois acidulés, surtout lors des confrontations majeures.

Humour de geek...

Les musiques sont entraînantes et rythmées, pleinement en accord avec les environnements de Zaun, mais restent dans l’ensemble très classiques. Les options de jeu permettent un remappage complet des touches et proposent une option d’accessibilité colorimétrique. Trois emplacements de sauvegarde sont disponibles et la difficulté est paramétrable “à la carte” à partir des réglages classiques (Équilibrée, Héroïque et Légendaire).

Si nous avons effectué notre aventure dans le mode le plus facile pour les besoins du test, certains affrontements sont parfois particulièrement chaotiques et même, nous pouvons le dire, un tantinet frustrants. Cet épisode s’achève sur une note positive, évitant de tomber dans le piège d’annoncer directement une suite, travers trop souvent observé principalement au cinéma dans le traitement de la thématique des voyages dans le temps.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Les graphismes très dessin animé
  • L’évolution de puissance du personnage bien pensée
  • La maniabilité agréable et accessible
  • Rembobiner le temps est toujours un plaisir
On n’a pas aimé
  • Le côté metroidvania finalement léger
  • La durée de vie trop courte
Le temps n’attend pas

Convergence : A League of Legends Story nous dévoile donc un autre pan important de l’univers, tout en bénéficiant de l’aura de la série Arcane, les lieux et certains personnages principaux étant analogues. Le conflit entre Piltover et Zaun, sur fond de guerre d’influence pour le contrôle de l’Hextech, s’offre ici une nouvelle page d’histoire tout en reprenant les thèmes traditionnels liés aux risques des paradoxes temporels. C’est un réel plaisir de suivre Ekko dans ses pérégrinations, ses combats et ses doutes au fil de cet épisode encore une fois un peu court au vu du prix affiché. Mais le titre tient l’ensemble de ses promesses tant sur le plan technique que du gameplay, moins metroidvania qu’il n’y paraît au premier abord, mais bon jeu d’action 2D, à la fois accessible et complet.

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CONVERGENCE : A League of Legends Story

PEGI 0

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Riot Forge

Développeur : Double Stallion

Date de sortie : 23/05/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

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Slimix1789

22 mai 2023 @ 14:47

Merci pour le test.

Petitz question concernant la durée de vie, elle se situe autour de combien d’heure environs (histoire principale) ? je ne crois pas avoir vu d’élément factuel sur le sujet dans le test sauf erreur :)

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Nerika

Rédaction

22 mai 2023 @ 16:16

Bonjour Slimix1789,

La durée de vie est une donnée relativement subjective. En étant en mode « facile », donc avec les cinq paramètres de difficulté au minimum (Agressivité/nombre des ennemis, agencement des défis, points de vie et charges de Retour temporel) il nous a fallu un peu moins d’une quinzaine d’heures pour arriver à l’épilogue. A cela il convient d’en rajouter éventuellement une poignée (en fonction de notre manière de jouer) pour récupérer les collectibles manquants.

C’est une solution « de facilité » qui permet de profiter de l’histoire en toute tranquillité (ou presque) et de pouvoir réussir certains passages « en mode bourrin ». Cependant, nous ne saurions que trop conseiller à toute personne commençant le titre de se mettre en mode « normal », du moins au début, pour profiter du challenge d’origne et ainsi bénéficier d’une durée de vie étendue.

De plus, à l’attention des chasseurs, le jeu n’étant pas encore officiellement sorti, nous n’avons aucune visibilité sur les succès. Nous ne savons donc pas si certains sont liés à une difficulté précise.

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Slimix1789

22 mai 2023 @ 16:35

Merci beaucoup pour le retour complet :)

C’est subjectif bien sûr mais 15 heure (en mode facile de plus) est pour moi une durée de vie plus que correct :) (je m’attendais au vu de la critique à une histoire de 5-7 heure au vu du prix du jeu).

Je vais peut être le laisser tenter du coup !