Test - Ravenlok - La nouvelle pépite du Gamepass où l’on relance le débat sur la difficulté

«Do you speak English ?» , - 3 réaction(s)

Suite au refus d’Electronic Arts de financer American Mcgee pour son troisième volet des aventures d’Alice avec son titre Asylum, une lueur d’espoir était toujours présente pour les fans de la fillette en robe bleue, de se plonger à nouveau dans l’univers inventé par Lewis Carroll grâce à Ravenlok présenté lors du Xbox and Bethesda Games Showcase 2022. Et pour cette nouvelle descente au pays des merveilles, c’est le studio fondé en 2014 Cococucumber qui s’y colle après nous avoir livré un excellent Echo Generation en 2021. Nous étions donc plus qu’impatients d’être au 4 mai 2023, pour découvrir leur nouvelle pépite directement intégrée au Game Pass ou disponible à l’achat pour 24,99€.

Cette nouvelle aventure dit exit au tour par tour et c’est bien du combat en temps réel qui nous attend, pour le meilleur ou pour le pire ?

Mise à jour du 12/05/2023 « Ravenlok à depuis eu le droit à une mise à jour 1.0.29.0. Cette dernière est plus que bienvenue puisqu’elle permet de profiter de cinq nouvelles langues, dont le français. De plus, elle offre la possibilité de modifier la difficulté depuis l’écran titre parmi trois niveaux, à savoir, facile, normal ou difficile. Finalement, les seuls vrais points noirs du jeu sont donc désormais gommés. »

Article original

La mare de larmes

Accueillis dans le menu principal par un parterre de roses rouges avec en fond une musique mélancolique jouée au piano, l’ambiance est donnée. Le tout est porté par un style graphique hybride du plus bel effet à mi-chemin entre le pixel art et le réalisme, à tel point que nous nous croyons parfois transportés dans un univers fait de LEGO.

L’écran titre donne le ton

Autant aborder le sujet tout de suite, graphiquement c’est à couper le souffle, nous sommes transportés dans les différents tableaux que propose le titre. Que ce soit la forêt champignon avec au loin un aperçu de la maison de la sorcière ou bien devant l’entrée du labyrinthe ou encore face au splendide château de la Reine de Coeur, nous nous arrêtons quasiment à chaque nouveau lieu pour profiter de l’esthétique léchée qui nous est offerte.

Mais plus que cela chaque tableau est magnifié d’une musique absolument splendide, tantôt mélancolique, tantôt héroïque, parfois inquiétante voire fantomatique. Un côté 16 bits dans les sonorités nous fait immédiatement penser à Stranger Things.

C’est d’ailleurs une mélodie rétro qui accompagne nos choix sur l’écran d’accueil car à chaque changement d’onglet retentit un bip identique aux premiers Final Fantasy. Ici en revanche, il ne retentit pas longtemps au vu des choix d’options extrêmement limités.

graphiquement c’est à couper le souffle

Réglage de l’intensité sonore ainsi que celle des vibrations et voilà, c’est tout. L’impossibilité de modifier l’axe de la caméra où le mappage des touches nous surprend largement, mais une fois la partie lancée et un nom libre donné à notre héroïne, ce qui s’avère tout à fait inutile, nous découvrons que la caméra du jeu est en réalité semi-fixe.

Cela nous met déjà la puce à l’oreille quant à l’approche du titre. Cette gestion de la caméra est très simplifiée pour ne pas dire simpliste. Elle se déplace sur rails de droite à gauche et nous suit lorsque nous avançons ou reculons. Finalement la seule influence que l’on peut avoir sur cette dernière est en lui insufflant une légère inclination dans la direction de notre choix.

Les miroirs servent de déplacements rapides

Cela étant dit, il est temps d’avoir quelques échanges avec les membres de notre famille, ce qui pose le contexte moral de notre héroïne. Cette dernière est malheureuse d’avoir quitté la ville et d’être éloignée de ses amis suite au déménagement en cours. S’ensuit un tutoriel durant lequel nous apprenons les bases du gameplay en faisant des allers-retours entre le jardin et la maison jusqu’à finalement trouver un miroir que nous dépoussiérons.

De l’autre côté du miroir et de ce que Ravenlok y trouva

Ravenlok ? Oui Ravenlok car peu importe le nom que nous donnons à la demoiselle aux cheveux noirs de jais, c’est désormais avec ce seul trait physique qu’elle sera reconnue et appelée par les habitants se trouvant de l’autre côté du miroir. Dès nos premiers pas dans la contrée de Dumia nous rencontrons Finn le lapin (parmi tant d’autres) car si le jeu s’inspire du pays des merveilles ils usent et abusent de ce qui en fait la marque de fabrique comme nous l’avons déjà compris lors de notre passage dans la maison dont les murs sont recouverts intégralement d’horloges.

Tic Tac ! Ça doit être sympa de dormir dans le salon

Bref, Finn voit en nous l’accomplissement d’une prophétie annonçant qu’une jeune fille aux cheveux noirs viendra un beau jour libérer le monde de la malédiction lancé par la Méchante Reine et mettre fin à sa tyrannie.

Mais l’œuvre de Carroll n’est sans doute pas la seule à avoir inspiré Cococucumber. Au hasard nous trouvons ainsi des références au mythe polynésien rendu populaire par Vaiana : La légende du bout du monde ou croisons la route d’un savant fou à mis chemin entre Mr Freeze et le Docteur Frankenstein.

Ces dernières inspirations donnent d’ailleurs une tonalité bien plus sombre à un jeu arborant un PEGI 7 et qui dans l’ensemble reste très bon enfant sauf lors de rares occasions tranchant très clairement avec l’ambiance générale.

En parlant d’inspiration, comment ne pas citer Zelda lorsque ce bon vieux Finn nous soumet l’idée de récupérer une épée et un bouclier comme première mission ? Mais nous n’avons même pas le temps de la mener à bien qu’une multitude d’autres quêtes se lancent à la moindre conversation avec un PNJ. Nous ne ferons pas la liste ici mais sachez que tous les protagonistes habituels sont là d’une manière ou d’une autre et plus encore.

Le monde du cœur est fait de lumière !

La quête que nous choisissons de suivre dans le menu pause s’affiche en haut à gauche de l’écran mais bien souvent s’accomplit en avancement simplement dans l’histoire et va la plupart du temps n’être là encore qu’une suite d’allers-retours savamment déguisée et paradoxalement jamais frustrante. De plus, les différents miroirs permettent d’effectuer des déplacements rapides vers le lieu de notre choix à condition de l’avoir découvert au préalable. Le but au final n’est autre que de trouver trois cœurs pour ouvrir la porte du château et vaincre la Méchante Reine.

Les niveaux que nous traversons sont aussi variés et enchanteurs que les ennemis croisés sur la route. Et c’est là que vient le hic, jusque-là complètement charmés par le titre et nous voyant déjà mettre un coup de cœur, c’est la douche froide.

Les niveaux que nous traversons sont aussi variés et enchanteurs

On en a gros

Premièrement rien n’est gratuit, entendre par là que pour débloquer le magasin de potions ou celui de bombes il faut au préalable remplir des quêtes, qui consistent à simplement trouver un certain nombre d’objets bien souvent dans un rayon de moins de dix mètres ou au contraire bien plus loin dans le jeu. Parfois il s’agira de vaincre des vagues d’ennemis en un lieu fixe.

Les panoramas sont magnifiques

Une fois cela fait les magasins disponibles échangent leurs précieux contre de l’argent que l’on trouve en brisant des pots. Sauf que, les pots réapparaissent à chaque changement d’écran et sont souvent disponibles en grand nombre dans les différentes zones. Vous l’avez compris, l’argent est virtuellement illimité, ce qui enlève d’ores et déjà l’intérêt d’économiser les potions de vie ou les bombes.

D’autant plus qu’il ne faut pas spécialement anticiper son trépas puisque le menu rapide permettant d’utiliser nos objets met le jeu en pause, nous laissant tout le loisir d’agir tranquillement.

Si seulement il n’y avait que ça, les premiers combats sont d’une étonnante facilité même sans l’utilisation d’objets c’est également le cas du premier boss, puis du deuxième, puis du troisième… Et cela s’explique très facilement.

Un PNJ nous permet de monter de niveau, jusqu’à un maximum de vingt, avec l’expérience acquise en combattant. Cette expérience monte elle aussi très rapidement et comme pour les pots, les minions réapparaissent quand nous quittons chaque zone et certains nous fournissent une grande quantité d’XP. La montée d’un niveau n’inclut d’ailleurs aucun choix, facilitant encore le tout, car toutes les statistiques de notre personnage montent en même temps, vie, endurance, puissance de nos attaques, etc…

Monter de niveau améliore toutes nos caractéristiques

Car oui pour vaincre nos adversaires, Ravenlok possède tout un panel de possibilités, en plus de marcher, courir ou interagir avec l’environnement lorsqu’une main ou une boîte de dialogue s’affiche, notre héroïne peut également frapper de manière vive et répétée avec son épée, se protéger avec son bouclier, esquiver, lancer des bombes de plus en plus puissantes, se soigner avec des potions ou encore déclencher une capacité spéciale parmi quatre, qui se débloquent d’elles-mêmes au fur et à mesure de la partie.

La puissance de notre protagoniste et le déséquilibre face aux ennemis nous renvoie directement à Dark Souls, sauf que là, le boss c’est nous et l’adversaire la chair à canon. Frapper déstabilise quasiment tout le temps les ennemis, les empêchant de nous attaquer, rendant ainsi le bouclier complètement obsolète. Les attaques spéciales permettent de frapper dans le tas sans réellement avoir de stratégie adaptée à chaque monstre.

Ce qui est vraiment dommage, c’est que les ennemis sont variés et leurs attaques aussi, sans parler des boss qui sont vraiment impressionnants : le studio nous fait vraiment plaisir avec un bestiaire aux petits oignons. L’un des boss les plus marquants n’a en réalité que deux patterns facilement identifiables et utiliser une attaque spéciale nous rend totalement invincibles pendant l’action, il suffit donc de l’enclencher au bon moment pour effectuer un massacre en règle.

Les références sont plus ou moins discrètes

Pour en finir avec le tour des déceptions, il nous faut citer les quelques énigmes d’une facilité égale à celle des combats, certaines téléportations dans des lieux complètement inexpliqués et cassant la progression jusque-là irréprochable ainsi qu’une caméra qui atteint largement ses limites lorsque les ennemis passent dans notre angle mort, devenant ainsi hors de notre portée, mais pas l’inverse.

Le jeu nous propose également un grand moment d’émotion, où Ravenlok nous cite quasiment mot pour mot l’éminent philosophe Dominic Toretto en nous expliquant qu’elle défendra toujours sa famille. Oui, elle parle bien des quelques habitants rencontrés lors de l’aventure et dont les seuls mots échangés avec ces derniers sont des ordres d’aller faire ci ou ça pour leur compte.

Les discussions ne sont d’ailleurs qu’en anglais, le titre ne propose aucune traduction dans une autre langue. Si le niveau demandé est relativement faible, il serait dommage de manquer l’histoire, cette dernière nous surprenant parfois avec des doubles sens intéressants.

Ravenlok nous cite quasiment mot pour mot l’éminent philosophe Dominic Toretto

Du point de vue des succès, il suffit de finir l’aventure qui nous a pris un peu moins de huit heures afin d’en débloquer la quasi-totalité. Les derniers se débloquent très facilement pendant ou après la fin de l’aventure, le plus difficile consistant à trouver les dix-huit collectibles éparpillés dans les niveaux mais très souvent pile sous notre nez.

Nous avons autant aimé regarder, écouter et nous balader dans Ravenlok que nous avons détesté nous battre dans Ravenlok.

Les missions sont nombreuses mais se résolvent souvent d’elles-mêmes

Alors pourquoi, à l’heure où beaucoup de joueurs demandent des niveaux de difficulté au choix dans des jeux réputés exigeants n’y a-t-il pas le choix ici ? Les thèmes sont nombreux, parfois sombres, parfois un peu cucul, mais ce n’aurait pas été grave si l’impression que le jeu n’était adressé qu’aux personnes ne jouant aux jeux vidéo que pour la première fois de leur vie n’était pas affichée avec autant d’évidence. Un mode facile, moyen et difficile réglerait la quasi-totalité de ce que nous reprochons au jeu.

Si en revanche vous voulez vivre une belle expérience sans aucune prise de tête ou partager l’aventure en famille afin de faire découvrir les jeux vidéo abordant des thèmes matures à la manière d’un dessin animé, foncez.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le level design en pixel art à couper le souffle
  • Une bande-son absolument splendide
  • L’univers de Lewis Carroll
  • Le design des ennemis
On n’a pas aimé :
  • La caméra durant certains combats
  • La facilité générale du titre
Tu étais l’élue, tu devais ramener l’équilibre à Dumia

Si Ravenlok ne met pas en scène Alice à proprement parler, nous ne pouvons pourtant pas parler de simple inspiration tant le titre de Cococucumber reprend tous les codes de ce mythe avec brio le saupoudrant d’autres références. Le jeu se veut superbe graphiquement et nous fait voyager par sa bande-son aux petits oignons. Nous serions face à une véritable pépite si la difficulté générale du jeu n’était pas si basse, rendant les combats ennuyeux face à des ennemis au design pourtant inspirés.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

Ravenlok

Genre : Action

Editeur : Cococucumber

Développeur : Cococucumber

Date de sortie : 04/05/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PC Windows

3 reactions

avatar

zorglub

03 mai 2023 @ 17:37

« l’éminent philosophe Dominic Toretto » :’-))

avatar

Dormeur du val

05 mai 2023 @ 14:18

« Vivre une belle expérience sans aucune prise de tête » ? Ce jeu est pour moi. Merci pour le test.

avatar

Goku39

24 mai 2023 @ 21:59

Dommage que les paramètres de langage n’existe pas pour y mettre en français,je voulais tellement essayer ce jeu,C’EST DÉCEVANT 😮‍💨😩😠