Test - The Mageseeker : A League of Legends Story - Viva la Revolución !

«La Ligue des légendes extraordinaires» , - 0 réaction(s)

Pour les ermites indécrottables ou les explorateurs spatiaux qui auraient déserté notre bonne vieille Terre ces dernières années, nous allons brièvement revenir sur le monument tentaculaire qu’est League of Legends. Depuis 2009, celui qui est considéré par beaucoup comme LE jeu d’Arène de Bataille en Ligne (MOBA) n’a cessé de se renouveler et de conquérir de nouveaux territoires. Si sa scène compétitive ne dément pas son succès depuis son lancement, c’est au travers du cross-média que l’univers étendu de Riot Games capte année après année de nouveaux publics : bédéistes avec de nombreuses publications (officielles ou non) comme Lux présenté en association avec Marvel, mélomanes avec des groupes tels que Pentakill et K/DA ou encore ludistes traditionnels avec le très fun Mech VS Minions. Mais la part du lion revient bien entendu à la série Arcane, unanimement saluée depuis l’arrivée de la première saison fin 2021 et qui a amplement démocratisé la licence auprès du grand public.

Oh, le vil copiteur !

Aujourd’hui nous nous intéressons à l’un des cent soixante et quelques héros du casting en particulier. Sylas “le déchaîné”, présent depuis environ quatre ans au sein de la League, est un mage du royaume de Demacia. Il est l’image même du révolté, hargneux à juste titre contre l’ordre établi. Ses lourdes chaînes, vestiges de son incarcération, sont aujourd’hui les armes qui tracent son chemin vers la rédemption.

Joli panorama, mais ce n’est pas Yennefer

Pour cet épisode, le second d’une longue liste à venir sous-titré A League of Legends Story, le studio Digital Sun Games transpose la licence dans un Action-RPG au style graphique très années 90. En donnant vie à notre sexy Gandalf bodybuildé version gros pixels, il suit la ligne directrice qui avait présidé à la création de son roguelite teinté de gestion si particulier Moonlighter en 2018.

Souvenirs avec Lux

Dès l’introduction, le constat est amer pour les amateurs de fantasy : les mages ne sont pas libres dans le royaume de Demacia. Sylas de Liebourg est l’un d’entre eux ; il peut détecter la magie et la répliquer à volonté. Enfant, il essaya de sauver une jeune fille douée de magie en libérant instinctivement son énergie, ce qui lui valut son emprisonnement par l’Ordre des Traqueurs auquel il appartenait. Entravé dans sa cellule par d’imposantes chaînes en pétricite, il réussit quinze ans plus tard à s’échapper en puisant dans le pouvoir latent colossal de son amie Lux, jeune noble jusque-là au-dessus de tout soupçon. Vengeance ou Révolution, tel est le choix qui nous est présenté en début de partie.

Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre !

Sylas émerge de sa geôle, la cité de Demacia est en flammes. Quelques gardes et environnements destructibles font office de tutoriel pour tester nos différentes attaques et mouvements de base : combo de coups rapides au corps à corps et utilisation des chaînes pour les frappes lourdes, se terminant par le fameux coup signature en X ainsi qu’une ruée vers l’avant permettant à la fois d’esquiver et de couvrir de courtes distances sans toucher le sol. Arrivé en haut des remparts, Sylas se délecte de la cité qui brûle. Très rapidement, Garen, le frère de Lux et chevalier émérite du royaume se met en travers de notre chemin et nous accuse de l’assassinat du roi avant de se jeter sur nous. Le combat est fortement déséquilibré et Sylas ne doit son salut qu’à son ancien mentor Killan, qui se précipite à la dernière seconde pour le téléporter loin de son inéluctable défaite.

Garen ne fait pas dans le détail

Nous apprenons ensuite à utiliser nos chaînes de manière ciblée telles un grappin et copier les compétences des ennemis. Bien appréhender les différents types élémentaires est très utile pour nous débarrasser rapidement des mages de feu et de glace mis fort commodément sur notre chemin pour nous montrer l’intérêt de la mécanique. Quelques écrans plus tard, sous les insultes des “moldus” terrifiés croisés en chemin, nous nous glissons hors de la ville en passant par les égouts.

Rencontre avec Leilani, cantinière, mais pas que...

Parmi les réfugiés qui nous accompagnent dans notre fuite, nous faisons la connaissance de Leilani, enchanteresse dissidente au tempérament de meneuse et cuisinière à ses heures perdues. Elle nous invite à rejoindre un petit groupe de rebelles dont elle fait partie et propose de nous conduire à leur base d’opérations qui se situe non loin de là dans un vieux temple abandonné.

Un maillon pour les gouverner tous

La base de la résistance a, en début de partie, tout sauf fière allure. Les statues sont brisées et l’endroit est encombré de gravats, nous interdisant l’accès à certains coffres pourtant prometteurs. Notre première sortie hors des murs du sanctuaire nous mène dans les profondeurs de la Forêt et nous permet de mettre en pratique ce que nous avons appris jusque là.

Ce soir au menu : lézard grillé !

Nous sommes alors confrontés à un mini-boss de glace accompagné de minions de feu qui s’enfuit à mi-combat. C’est tout naturellement que nous libérons un premier groupe de rebelles emprisonnés par les Traqueurs avant de sceller le sort du “glaçon friandise” rencontré précédemment avec l’aide de notre enchanteresse préférée qui nous offre ici notre premier sort permanent (la traditionnelle boule de feu). Notre barre de mana fraîchement acquise se recharge bien entendu en effectuant... des coups au corps à corps.

De retour à la base nous débloquons le premier “magasin” tenu par Leilani, nous permettant de cristalliser les sorts copiés sur les ennemis rencontrés dans une version permanente, classés par type d’élément. Sylas veut se concentrer sur sa quête de vengeance envers le chef des Traqueurs, Eldred. De son côté, Leilani aimerait libérer son mentor, une certaine Kara et notre beau gosse déchaîné se range finalement à son idée.

Les deux “sidekicks” choisis pour la mission en cours

C’est l’occasion de nous présenter la carte de Demacia, bien au centre de notre repaire, sur laquelle les différentes missions disponibles apparaissent. Pour cette première excursion sérieuse dans la bourgade de Tumulépine, nous sommes accompagnés d’un mage fraîchement libéré, le premier de notre armée en devenir. Deux alliés peuvent être ainsi désignés pour nous accompagner à chaque mission et nous apportent des bonus passifs ainsi que des enchaînements supplémentaires correspondant à leur élément.

Une mort certaine. De faibles chances de succès. Mais qu’attendons-nous ?

Les niveaux se suivent et les différentes mécaniques s’affinent au fil de notre progression. D’une poignée d’adversaires aux éléments antinomiques permettant de s’en défaire aisément, nous arrivons rapidement à plusieurs vagues d’ennemis par tableau aux patterns aussi variés que compliqués à gérer en simultané, surtout quand certaines attaques se déclenchent hors de notre vue. La grande majorité des affrontements s’effectue dans des zones bien délimitées et cloisonnées sans autre alternative que de maltraiter allègrement tout ce qui se présente à nous. Patience, technique et doigté sont indispensables pour triompher, tout en ayant des yeux derrière la tête. Il va sans dire que le challenge devient très solide une fois que le jeu estime que nous avons correctement assimilé l’ensemble des bases. Toute tentative de gourmandise étant impitoyablement châtiée, il faut donc jouer judicieusement de l’esquive et du grappin.

Piquer la magie du rouge pour taper sur le bleu et vice versa

Parallèlement, notre campagne de recrutement intensive a besoin de fort peu d’arguments pour convaincre les parias d’hier de nous rejoindre dans notre croisade. C’est ainsi qu’après notre enchanteresse, un forgeron se joint à nous ainsi que d’autres par la suite, atouts indispensables à la réussite d’une armée. Ils se proposent d’améliorer nos différentes caractéristiques contre monnaie sonnante et trébuchante, la seule ressource récupérable ici et là dans les différents niveaux. Chacun d’entre eux partage un lien avec l’un des mages alliés qui nous accompagnent en mission, et c’est en faisant grossir les rangs de notre armée que nous améliorons les compétences de ces derniers.

Le conseil des rebelles au grand complet

Tout comme les coffres et autres collectibles, nous rencontrons parfois, souvent en nous détournant de la route principale, des personnages que nous pouvons inviter à rejoindre la cause. Plus l’armée rebelle est importante, plus les bonus accordés sont puissants et plus les possibilités d’évolution de Sylas s’étendent. Il est d’ailleurs vivement conseillé d’effectuer les missions annexes dès qu’elles se présentent, car elles permettent de recruter de nombreux nouveaux fidèles.

Engagez-vous, ils disaient, vous verrez du pays, ils disaient…

Le parti-pris du pixel-art fonctionnait fort bien pour une licence originale comme Moonlighter, mais est ici clairement une pomme de discorde qui risque de diviser les joueurs connaissant de près ou de loin l’univers de League of Legends.

On a fait peur à la fermière

Sylas est adapté très fidèlement dans cette itération à l’ancienne et est immédiatement reconnaissable. Plutôt bien animé en combat, nous regrettons néanmoins sa relative lourdeur manette en main. De même les personnages annexes et secondaires bénéficient de portraits plutôt sympathiques et d’animations dénotant d’un grand souci du détail lors de certaines scènes de l’histoire.

Nos aventures nous amènent dans des décors toujours réalisés avec soin, mais souffrant d’une certaine redondance, surtout lors des premières heures de jeu. Outre dans les différents villages et villes, nous combattons principalement au milieu d’environnements sylvestres ainsi qu’au cœur même des casernes-prisons à l’opulence tape-à-l’œil de l’Ordre des Traqueurs. C’est particulièrement vrai pour les missions annexes qui ne brillent pas par leur originalité et laissent un arrière-goût de copier-coller. Le constat est le même concernant le bestiaire qui atteint un peu trop rapidement ses limites. Les combats de boss sont particulièrement épiques, mais nous regrettons néanmoins la réutilisation peut-être excessive de certains d’entre eux, là encore lors des niveaux secondaires. En revanche, les bruitages et la bande son collent parfaitement à l’ambiance et l’univers du titre, avec des moments particulièrement épiques.

Cette main a quelque chose à nous dire…

The Mageseeker : A League of Legends Story est, de plus, fort généreux dans la présentation de nos compagnons, du royaume de Demacia en général et de l’histoire de Sylas en particulier. Les dialogues entre les différents protagonistes sont nombreux et permettent de bien comprendre les relations complexes qui se sont tissées. Les notes et autres livres à ramasser un peu partout offrent tous un petit bout de lore savamment présenté, le tout étant consultable à tout moment au sein de l’onglet encyclopédique du menu. Il nous propose bien entendu le bestiaire du jeu à remplir ainsi que les différents tutoriels. Le niveau de challenge proposé peut également être modifié à tout moment avec des préréglages traditionnels ainsi qu’à l’aide d’ajustements plus précis des dégâts et de la résistance de Sylas et des ennemis.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le fort beau pixel-art
  • Le système de combat complet
  • La narration riche et maîtrisée
  • Les combats de boss épiques
On n’a pas aimé :
  • La réutilisation excessive de certains éléments de gameplay
Les gens apprennent à aimer leurs chaînes.

The Mageseeker : A League of Legends Story est une surprise à bien des égards. En adoptant le style pixel art, Digital Sun Games nous présente l’histoire de Sylas sous l’angle d’une “genèse miraculeusement retrouvée” du phénomène vidéoludique qui l’a inspirée. En embrassant les écueils inhérents à ces choix techniques, nous accompagnons avec grand plaisir notre rebelle déchaîné dans ses combats, tant physiques qu’idéologiques. Tout est là : un gameplay sans fioritures mais non sans panache, une difficulté réglable adaptée à tous et un scénario riche qui devrait contenter les fans comme les néophytes. Nous regrettons cependant la répétitivité de certaines phases de jeu, qui auraient mérité un peu plus d’attention.

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The Mageseeker : A League of Legends Story

PEGI 12

Genre : Action RPG

Éditeur : Riot Forge

Développeur : Digital Sun

Date de sortie : 18/04/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch