Test - Formula Retro Racing World Tour - Une richesse mal placée

«Nostalgie quand tu nous tiens…» , - 0 réaction(s)

Le studio Repixel8 a voulu rendre hommage au célèbre Virtua Racing de Sega lorsqu’il nous a gratifié du très humble Formula Retro Racing. Quel joueur des années quatre vingt dix n’a pas été subjugué en passant devant une borne d’arcade estampillée V.R.? Qui n’a pas un jour rêvé de prendre place à côté de Cyril Drevet pour le défier sur le plateau de Televisator2 ? Visiblement la corde sensible des joueurs nostalgiques a vibré car il s’est classé dans le top dix des jeux indépendants dans le magazine Forbes en 2020. Le test de la rédaction était quant à lui mitigé et mettait en lumière plusieurs faiblesses. Avec ce nouvel opus, sous-titré World Tour, les développeurs ont-ils revu leur copie ?

Une proposition généreuse

Après une courte vidéo d’ouverture qui donne envie de se lancer sur l’asphalte sans attendre, nous arrivons au menu. Nous constatons alors qu’en plus des modes arcade, Eliminator et essais libres déjà présents dans le premier opus, un championnat fait son apparition. Pour satisfaire notre curiosité nous faisons le choix de commencer notre découverte par celui-ci. Nous constatons alors à regret que le mode championnat n’en a que le nom puisqu’il n’est en fait qu’un mode multijoueurs local permettant à quatre pilotes de salon de se défier sur les dix huits circuits proposés. Bien entendu pour accéder à l’ensemble de ceux-ci il faudra d’abord les débloquer en cumulant suffisamment de points lors de nos parties.

Un peu déçus, nous décidons de revenir en arrière pour nous réconforter dans le mode arcade. Comme pour le championnat, tous les circuits ne sont pas accessibles de suite. Chaque course permet de cumuler des points distribués en fonction de la difficulté choisie et de notre classement. Les paliers n’étant pas très élevés, l’ensemble des parcours est rapidement accessible. Une fois le terrain de jeu sélectionné, nous avons le choix entre deux types de véhicules. World tour propose en effet de prendre le volant de véhicule de course en plus des formules 1 mais nous y reviendrons plus tard. Place ensuite à la customisation de notre auto. Bien que cela n’ait aucun effet en jeu, nous avons le choix du type de carrosserie et de la couleur de notre bolide. Nous voilà fin prêt pour prendre le départ (lancé) de la course. La suite est très classique car nous démarrons de la dernière position et nous devons remonter le classement aux fils des tours tout en passant les check point avant la fin du compteur.

Après un passage rapide dans le mode essais libres qui propose sans surprise de perfectionner notre conduite en cumulant les tours sans fin, intéressons-nous au mode Eliminator. Le challenge est simple dans sa proposition mais bien moins dans sa réalisation. Pour triompher, il faut boucler trente tours de circuit sans descendre en dessous de la dixième place du classement. Pour pimenter le défi, la vitesse des concurrents augmente après chaque passage sous la bannière à damier.

Avec deux classes de véhicules, quatre modes de jeu, dix-huit circuits et trois niveaux de difficulté, Formula Retro Racing World Tour aligne sur la grille de départ un nombre incalculable d’heures de jeu.

Malheureusement cela ne suffit pas

Alors oui le studio a enrichi sa proposition en termes de contenu mais il n’a fait aucun effort sur le reste. L’intelligence artificielle n’a pas été corrigée et les concurrents font toujours autant d’écarts brutaux sans raison et viennent vous percuter. Ce qui nous conduit à aborder la physique des collisions qui est moins réaliste que dans un jeu des années quatre vingt dix. Le retrogaming a certes le vent en poupe mais cela ne doit pas conduire à tout se permettre non plus.

La musique est toujours aussi insupportable. Il n’y a que trois courtes pistes différentes qui se répètent en boucle durant les courses. Terminer un Eliminator sans perdre la raison est un vrai défi en soi. Autant couper ce cache misère pour pouvoir profiter pleinement de la pauvreté des bruitages qui ne sont même pas à la hauteur de la légende à qui ce titre veut rendre hommage.

On se demande aussi pourquoi avoir supprimé la vue capot pour la remplacer par une vue poste de conduite ? Non seulement elle n’a aucun intérêt graphique, puisqu’on n’est pas en présence d’un titre photoréaliste, mais en plus la zone d’affichage est trop impactée. Nous préférons dans ces conditions rester sur une vue extérieure pour que cela reste jouable.

Proposer deux classes de véhicule pourrait être considéré comme un vrai plus. Malheureusement le nouveau type de conduite se résume à drifter automatiquement dans chaque virage. Il n’y a aucun plaisir manette en main même en mode automatique. De plus, on constate au fil du temps que plusieurs circuits n’ont pas été imaginés pour cette classe de véhicule et il est impossible d’obtenir un classement honorable malgré des trajectoires parfaites. Si avec cette proposition les développeurs ont voulu nous renvoyer à nos premiers tours de roues sur Ridge Racer c’est complètement raté.

On garde malgré tout le sourire

Même si le titre est loin d’être parfait, nous avons apprécié la qualité de sa 3D low poly très lumineuse et colorée qui nous rappelle nos jeunes années. La gestion des dégâts avec une jauge qui se remplit à chaque accrochage est aussi un élément de gameplay intéressant. La présence d’un classement mondial ravira certainement les scoreurs. Nous réservons toutefois le titre à un usage homéopathique en cas de crise de nostalgie. Il est également le partenaire idéal pour les soirées entre membres de la génération X qui veulent se défier sur écran splité.

Enfin, pour les chasseurs de succès le jeu est un candidat idéal car les 1000G sont facilement obtenus en moins de deux heures. Il faudra toutefois rester à l’affût d’une promotion car avec un prix de 19,99€ le placement tarifaire est bien trop élevé Testé sur Xbox Series X (Optimisé)

Bilan

On a aimé :
  • La 3D low poly qui comble notre besoin de nostalgie
  • Les courses jusqu’à quatre joueurs en local
On n’a pas aimé :
  • L’I.A. toujours aussi incohérente
  • La bande son toujours aussi maigre et horripilante
  • Un positionnement tarifaire trop haut
Le retrogamer n’est pas un pigeon

Avec deux classes de véhicules, quatre modes de jeu, dix-huit circuits et trois niveaux de difficulté, Formula Retro Racing World Tour est un titre généreux sur le papier. Ses défauts viennent cependant ternir cette proposition. La bande son est pauvre et horripilante, la physique des collisions n’a fait l’objet d’aucune attention et l’I.A. se comporte étrangement. De plus son prix est bien trop élevé pour la proposition finale.

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Formula Retro Racing World Tour

PEGI 3

Genre : Courses

Editeur : Repixel8

Développeur Repixel8 / CGA Studio Games

Date de sortie 31/03/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch