Test - Wanted Dead - Un hack’n slash qui rend hommage aux années 90 ?

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Team Ninja et plus particulièrement une partie de l’équipe ayant travaillé sur Ninja Gaiden nous propose aujourd’hui un nouveau projet qui détonne totalement avec leur style de production habituel. Wanted Dead est un titre voulant rendre hommage aux jeux des années 90. Le titre mélange le style TPS cover-shooter et des combats au corps à corps de type hack’n slash avec un système de combos bien sanglants, le tout dans un univers cyberpunk.

Un simple prétexte

L’aventure commence par poser les bases de notre environnement. Nous sommes dans un univers futuriste qui présente une société régie par les puissants et la technologie ainsi que le niveau social des individus.

Nous incarnons Hannah Stone, lieutenante de police aux méthodes fracassantes qui lors d’une intervention sur un braquage d’une grosse entreprise devient mêlée à une plus large affaire gouvernementale mêlant la pègre de Hong Kong.

Le scénario et l’intrigue se divisent en deux parties, la première centrée sur l’histoire principale, qui pour le coup est totalement anecdotique, puis la seconde sur le développement personnel d’Hannah ainsi que de l’univers du jeu.

Le scénario est ultra-classique et propose un enchaînement d’interventions pour stopper la pègre, avec des rebondissements téléphonés comme dans tous les polars, des retournements de situation, des trahisons et nous devenons finalement la cible à abattre. Clairement là pour poser simplement un contexte et donner du sens aux différentes missions, il ne faut pas en attendre davantage sur ce point.

En revanche, le développement personnel d’Hannah et de son histoire est plutôt intéressant. Entre les différentes missions, nous apprenons à la connaître via les multiples échanges que nous avons avec les membres de son unité, mais également en découvrant son passé. Hannah est une personne tourmentée et nous le comprenons très rapidement au vu de son caractère. C’est via des flashbacks joliment mis en scène tel un animé japonais que le développement du protagoniste se dévoile à nous.

L’univers cyberpunk est rapidement présenté au début du jeu, expliquant de manière expéditive les différents contextes de la société et enjeux internationaux. De toute évidence, Wanted Dead mise toute son expérience sur son gameplay.

Malheureusement, le jeu se complaît, en tous points, dans le cliché et le déjà-vu. En cause, la volonté de proposer un hommage au jeu de la sixième génération.

Laissons le passé être le passé

À première vue, si Wanted Dead nous intéresse, c’est davantage pour sa promesse d’un bon gameplay hybride slasher/shooter rendant hommage aux jeux des années 90.

Pour le coup, la promesse est tenue pour le côté nostalgie de la vieille époque. Dès la prise en main, nous avons l’impression que l’on retourne des années en arrière. Est-ce un bon point ? Tout dépend de nos attentes !

Il faut tout d’abord bien comprendre que Wanted Dead propose une expérience old school à tous les niveaux. Loin de nous l’idée de détruire un jeu gratuitement, mais il faut être averti que Wanted Dead est la pire expérience qui nous ait été donnée de tester. Si vous n’êtes pas sensible aux jeux “à l’ancienne”, si le rétro gaming n’est pas votre credo, si vous n’êtes pas nostalgique de la Dreamcast, PS2 et de la Xbox, alors passez votre chemin.

La prise en main est ultra-fastidieuse. Les déplacements de notre personnage ne répondent pas au doigt et à l’œil et le principe de TPS cover-shooter ne fonctionne absolument pas. Il souffre entre autres d’un souci de caméra et de ciblage pour se mettre à couvert. Le système de tir est difficile à prendre en main, à cause d’un manque d’aide à la visée et de la vue caméra à l’épaule trop proche du personnage. Un temps d’adaptation s’impose donc pour profiter de l’expérience shooter.

La partie audio n’est pas meilleure. Il y a un mixage entre les techniques d’enregistrement d’aujourd’hui et une expérience audio de vingt ans d’âge, pour un résultat déroutant. Les effets sonores sont tout à fait classiques pour un jeu de tir, mais à cela vient s’ajouter une touche rétro ici et là. Par exemple, il y a apparemment un seul doubleur qui illustre le trépas de nos ennemis avec une unique piste audio, donc si l’on tue quatre ennemis à la suite, on entend à l’unisson le même râle d’agonie. Idem pour certains effets liés aux combats rapprochés, lors d’un duel au katana (qui nécessite une bonne dose de concentration), paf, un son rétro qui sort de nulle part lorsque l’ennemi esquive ou lance une arme, pourquoi ?

Cependant, le studio n’a pas pris la décision de faire un jeu totalement old school. Un peu comme s’il avait cherché à répondre à un cahier des charges où l’on propose une expérience next-gen (nous y reviendrons dans la partie technique) mais où l’on ajoute des éléments rétro sans réelle cohérence avec le style global du titre.

Hack’n slash baby !

À contrario, là où le jeu excelle, c’est sur le combat rapproché. La prise en main est tout aussi rugueuse, il faut apprendre à exécuter différents combos au katana, parer au bon moment, contre-attaquer pour faire d’importants dégâts et surtout enchaîner les cinquante coups de grâce joliment orchestrés. Il faut par conséquent obligatoirement passer par la phase d’entraînement pour maîtriser la complexité des affrontements. Une fois en mission, nos adversaires ne nous font pas de cadeau et il faut le plus souvent savoir appréhender de multiples ennemis à la fois.

Même si le jeu propose les classiques modes de difficulté, l’expérience générale est globalement ardue, Team Ninja oblige. Il y a du challenge et certains passages doivent être recommencés à plusieurs reprises pour enfin les réussir.

C’est là qu’intervient la montée en puissance de notre personnage qui nous facilite grandement la vie. Au fil de l’aventure, nous développons différentes compétences. La défense pour augmenter nos points de vie et le système de parades, l’utilitaire pour débloquer de nouveaux objets de jet (grenades, grenades incendiaires, potions de soins) et enfin les incontournables compétences d’attaque.

Ces dernières sont, selon nous, les compétences à améliorer en priorité. Elles permettent entre autres de varier les occasions d’effectuer des coups de grâce pour exécuter nos opposants le plus rapidement possible. Au début, ces “finishers” peuvent se déclencher lorsqu’un adversaire est assommé. En déverrouillant certaines compétences, nous pouvons faciliter les découpes des membres de nos ennemis, les jambes et les bras, et par la suite déverrouiller des coups de grâce répondant à ce contexte. Plus nous tranchons des membres et plus, nous pouvons enchaîner les mises à mort rapidement.

Vers la moitié du jeu, le gameplay au corps à corps révèle tout son potentiel (au détriment de l’aspect cover-shooter à oublier) et propose une très bonne montée en puissance de notre protagoniste, ce qui fluidifie les combats et propose une superbe dynamique de gameplay où arrêter de multiplier les combos peut parfois être synonyme de mort.

L’intermission

Wanted Dead ne propose pas à proprement parler de quêtes annexes, mais plutôt des minis-jeux. Si vous êtes allergique à ces mécaniques classiques des jeux japonais, cela risque d’être un mauvais moment à passer. Nous avons différentes séquences qui nous sont imposées dans l’intrigue principale et qui par la suite sont disponibles de manière optionnelle, nous laissant la liberté d’y rejouer (ou pas) et de nous améliorer.

Nous avons donc les classiques séries de QTE de karaoké, de danse, d’engloutissement de nourriture et de gacha. Malheureusement (pour nous), ce sont des phases obligatoires pour avancer dans l’intrigue entre deux missions.

Les intermissions se déroulent lors du retour au commissariat et nous permettent de développer, si on le souhaite, le lore du jeu en récoltant différents documents (qui octroient également de l’expérience), mais surtout de découvrir l’histoire d’Hannah Stone et de son équipe. Ce ne sont pas des phases de gameplay obligatoires, libre à nous de nous préoccuper seulement de nos missions et du démembrement de nos ennemis. Par conséquent, même si le développement de notre protagoniste reste intéressant, nous pouvons ressentir que cet aspect est, tout comme l’intrigue principale, mis au second plan.

La partie visuelle est parfaitement réalisée, peu de bugs, peu d’aspect graphique douteux. Le jeu est beau et surtout fluide pour s’adapter au dynamisme des combats. En revanche, l’aspect old school n’est jamais bien loin. Pour on ne sait quelle raison, les textes de l’interface ainsi que notre compteur de munitions utilisent une police pixel rétro du plus mauvais effet. Cela renforce encore le parti-pris non assumé entre next-gen et old school.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Les combats au corps-à-corps
  • La montée en puissance
  • Les coups de grâce
On n’a pas aimé :
  • Le mix technique des générations parfois gênant
  • La partie cover-shooter
  • Les minis-jeux
  • Un jeu qui se cherche
Un jeu maladroit

Il faut bien comprendre que Wanted Dead propose une expérience à l’ancienne à tous les niveaux. La partie shooter n’est pas aboutie contrairement à l’aspect corps à corps bien plus maîtrisé. On ressent à bien des égards le manque de justesse entre jeu next-gen et old school et que le développement a dû répondre à un certain cahier des charges, ce qui n’a absolument pas su nous séduire. Il faut être averti que Wanted Dead propose une expérience pour les joueurs dont le rétro gaming est le credo. Si vous êtes nostalgiques de l’époque de la Dreamcast, PS2 et de la Xbox, foncez, sinon passez votre chemin, cela risque d’être douloureux.

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Wanted : Dead

Genre : Action

Editeur : Soleil Ltd.

Développeur : 110 Industries

Date de sortie : 14 février 2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows

2 reactions

lacrasse

15 fév 2023 @ 09:30

C’est bien ce qu’on voit dans le gameplay,ça sent le vieux ...

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Rantanplan

15 fév 2023 @ 14:57

Ce n’est pas « Une lettre d’amour AAA à la sixième génération de consoles » mais plutôt « Une insulte à la neuvième génération de consoles ».

Il va rapidement se retrouver dans les bacs BONNES AFFAIRES à 20 balles, car à 60/80€ : la pilule ne passera pas. Regardez ce que Nintendo propose avec Metroid Prime Remastered, vendu 39€. Ça c’est un VRAI hommage aux jeux de sixième génération !