Test - Jitsu Squad - On fait appel à qui pour combattre les méchants ?

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Le projet de Jitsu Squad a été lancé en 2016 par une petite équipe néerlandaise de fondus de jeux de combat qui allait devenir deux ans plus tard Tanuki Creative Studio. Début 2021, le jeu déjà bien avancé a bénéficié d’une campagne en financement participatif qui a été un joli succès ainsi qu’une nomination en finale aux Game Makers Awards dans la catégorie du jeu le plus attendu de l’année. Les possesseurs de PC ont mis la main sur le titre en début d’année et c’est maintenant à nous autres consoleux de maltraiter nos manettes et nos ennemis dans ce beat’em all à la fois ultra mignon et complètement excessif en tous points. Le titre nous est proposé au prix de 29,99 € sur le Xbox Store.

Une pièce et ça repart

Jitsu Squad fleure bon les obscures salles d’arcade des années 90. Il ne lui manque que les démos de niveaux qui se lancent au bout de quelques dizaines de secondes sur l’écran-titre et le “Insert Coin” caractéristique. Tous les codes des beat’em all de l’époque sont là, pour le plus grand plaisir de ceux qui ont usé leurs doigts et maltraité des joysticks sur Captain Commando, Sengoku ou la pléthore de titres qui leur ressemblait de près ou de loin.

Comme à l’époque, on vous dit

Dès la sélection des personnages, cette magie de l’arcade revient du fond des âges raviver nos émois vidéoludiques que nous avons sans doute expérimentés à notre adolescence. Pour nous qui cherchions dans la poche arrière de notre jean cette satanée dernière pièce de cinq francs pour nous donner quelques chances supplémentaires de mettre la pâtée à Sodom, il est difficile de ne pas être nostalgique.

Le scénario de Jitsu Squad tient sur un timbre-poste, comme d’habitude. Le grand méchant, un vil sorcier répondant au nom d’Origami a asservi les âmes des héros de l’ancien temps afin de leur faire récupérer une statuette qui lui permettrait d’acquérir la puissance d’un dieu.

La team au complet avec Maître Ramen

Seuls nos quatre personnages ont été partiellement libérés de cette malédiction par Maître Ramen, un vieux hibou coiffé d’un wok, et sont prêts à tout pour mettre fin à ses plans machiavéliques, à grands coups de katana dans sa margoulette. Mais avant ce “patte-à-face” épique, ils doivent parcourir les différentes planètes composant le jeu.

Petits mais costauds

Commençons par la réalisation graphique si particulière du titre. Du château hanté en passant par une île qui fleure bon la piraterie, sans oublier les bas-fonds d’une ville moderne (et son élévateur, bien entendu), tous les environnements emblématiques et historiques du genre sont passés à la moulinette d’une direction artistique résolument kawaii aux couleurs éclatantes. Cerise sur le gâteau, ils sont littéralement bourrés de caméos à chaque écran. Nous ne nous demandons même pas comment le Vic Viper de la série des Gradius s’est crashé au milieu du village avec ses Options, ou pourquoi l’un des minions ennemis s’est déguisé en Freddie Mercury version “I want to break free”. On sourit, ou on rit même franchement et l’on apprécie le souci du détail.

Je vous jure, c’était un accident

Les sbires du maître du Mal sont principalement des démons grimaçants dans un pur style asiatique, mais les ennemis spécifiques à chaque niveau permettent de varier les plaisirs et les stratégies. La majorité bénéficie d’un traitement graphique en mode Super Deformed : leur tête énorme est souvent très expressive et il n’est pas rare de voir leurs yeux sortir de leurs orbites et leur bouche se tordre de manière grotesque lorsque nous leur assénons quelques coups bien sentis.

Jitsu Squad nous présente des protagonistes qui ne feraient pas (trop) tâche sur une photo de famille des Tiny Toons, surtout Miss Baby, la kunoichi du groupe. Les autres héros ne sont pas en reste et s’inspirent allègrement des titres fétiches des membres du studio. Lorsque nous remarquons un détail ou une référence, il est certain que la démarche est sans aucun doute complètement assumée. Prenons Hero Yamagiwa, le chef du quatuor.

J’ai déjà vu cette attaque quelque part… Captain Kidd ?

Si son look de tanuki s’inscrit complètement dans la thématique du jeu, nous nous demandons vraiment si Rocket des Gardiens de la Galaxie a postulé au casting. Nous notons également que son accoutrement azur n’est pas sans rappeler la tenue de ce bon vieux Galford de Samurai Spirits, écharpe rouge flottant au vent et épaulettes à l’appui. Tout comme son imposante créativité capillaire que ne renierait pas un autre personnage principal du même titre, Haohmaru. Et que dire de son attaque en l’air qui le fait tournoyer tel un certain hérisson… Cependant, même si ces très nombreux hommages à peine déguisés ravissent les vieux de la vieille, il n’est pas nécessaire de les connaître pour apprécier le titanesque travail graphique et d’animation dont bénéficie le titre.

Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes

La prise en main de nos compagnons de baston est simple et aisée, avec un ajout progressif de coups spéciaux particulièrement puissants et de furies à la débauche graphique au diapason de leur puissance. Ils sont faciles à réaliser et se débloquent au fil des niveaux et des rouleaux d’expérience ramassés. Le système de combo est simple à comprendre, puisqu’il suffit de faire une courte pause au milieu de notre enchaînement pour pouvoir boucler sur des variantes plus puissantes.

On sait très bien comment ça va se finir…

Si la bourrinitude la plus primaire est de mise lors de nos premières parties, encouragée par l’absence de limitation des “juggles”, les boss principalement nous rappellent de manière très énergique qu’une parade fait partie de notre panel de mouvements (et qu’elle embraye automatiquement sur un contre quand elle est exécutée avec le bon timing).

Il est vivement conseillé pour varier les plaisirs de destruction de ramasser des armes spécifiques à chaque personnage, leur utilisation limitée pouvant être étendue via des fioles trouvées dans les nombreux éléments destructibles du jeu. Des plats plus ou moins exotiques sont bien entendu présents pour remonter notre barre de vie, parmi lesquels les inaltérables pommes et poulets rôtis. La dernière spécificité du titre réside dans les attaques de soutien. À certains moments précis du jeu, un badge peut être ramassé comme n’importe quel autre objet. Nous faisons alors instantanément appel à un personnage complètement délirant qui effectue une attaque ultime particulièrement dévastatrice. Quelques rares backers de la campagne de financement participatif ont ainsi chacun contribué au design de ces éléments, l’un d’entre eux étant Maximilian Dood, youtubeur spécialisé dans le VS Fighting qui, modélisé avec le kimono emblématique de Ken Masters, nous gratifie ici d’un Shinku Hadōken XXL.

Des zombis, des flingues, mais ce n’est pas ce que vous pensez

C’est tellement bon que c’est trop court

À la fin de chaque niveau, un tableau de score résume notre performance et permet surtout de chambrer éventuellement les autres joueurs, embrayant parfois sur un bonus stage nous rappelant fortement une épreuve analogue mais méconnue de Street Fighter II, les tonneaux étant remplacés par… des makis géants. Il faut un peu plus de deux heures pour boucler une partie complète en solo, la liste de succès demandant de réaliser quelques actions un peu techniques ou des combos importants, ainsi que de finir le jeu avec les quatre personnages.

Jitsu Squad VS Caveman Ninja

Leur gameplay est légèrement différencié, rendant les membres de l’équipe évidemment complémentaires en mode coopération. Hero est le plus équilibré, Baby se concentre sur les attaques à distance (et le changement de costume à chaque coup donné), Jazz favorise le multi-hit et les enchaînements aériens, enfin Aros nous démontre toute la délicatesse du berserker viking.

Le plaisir est immédiat manette en main, l’impression de puissance grisante et nous maîtrisons progressivement les subtilités du titre. L’humour et les références ne se cantonnent pas à la partie visuelle et les dialogues entre les niveaux sont autant d’occasions de placer un trait d’esprit, une vanne pourrie ou une allusion plus ou moins claire (Je vois des dinosaures, ne me dis pas qu’il y a aussi des cadillacs ?). Le jeu est doublé en anglais uniquement mais la localisation des textes peut être modifiée dans les options, pour une version FR apparemment réalisée à la va-vite, certaines répliques n’étant tout simplement pas traduites.

Plaisir sadique

Dans tous les cas, ces séquences sont anecdotiques et c’est l’action effrénée qui est au centre du titre. La variété des environnements et des ennemis évite la routine que l’on déplorait souvent sur nombre de beat’em all à l’ancienne. Les boss sont bien entendu uniques et à l’exception du rival de l’un des héros, ne souffrent d’aucun recyclage. Cette diversité se retrouve dans les compositions musicales, entraînantes et bien punchy à certains moments, parfois même chantées, mais collant toujours à l’action et aux décors.

Le multijoueur est uniquement en coopération locale mais il est dommage de ne bénéficier que d’une seule sauvegarde automatique, qui ne permet pas de lancer une session “pour le fun” sans écraser la laborieuse progression d’une précédente partie en difficulté maximale. Tanuki Creative Studio nous présente ici un beat’em all de qualité qui déborde d’amour, de passion et de culture geek. Moins technique qu’un VS Fighting mais plus défoulatoire qu’un party game, il représente un excellent choix pour animer les soirées entre amis.

Testé sur Xbox One et Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Une action sans temps mort
  • La direction artistique déjantée
  • Simple à prendre en main
  • Les caméos à outrance
  • Des niveaux et ennemis variés
On n’a pas aimé :
  • Une seule sauvegarde automatique
  • Un multijoueur uniquement local
  • Une traduction française partielle
  • Pas de leaderboard
Here comes the Pain Train

Jitsu Squad est un concentré de ce que l’arcade proposait de mieux dans les années 90, remis bien entendu au goût du jour d’un point de vue technique. Ne vous laissez cependant pas abuser par son design adorable, les expressions comiques de ses personnages et les clins d’œil tellement nombreux que l’on s’arrête simplement pour apprécier la mise en scène parfois discrète d’un easter egg. L’escouade n’est pas là pour plaisanter mais pour trancher et découper son chemin à travers ses ennemis. Et à plusieurs, c’est toujours meilleur.

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Jitsu Squad

PEGI 16 Violence

Genre : Action/Beat them up

Editeur : ININ Games

Développeur : Tanuki Creative Studio

Date de sortie : 9 decembre 2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch