Test - The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me - En-quête paranormale

«Une bonne histoire qui souffre techniquement» , - 0 réaction(s)

Supermassive Games continue son anthologie d’horreur avec The Devil in Me, faisant suite à Man of Medan, Little Hope et House of Ashes. Si vous ne connaissez pas encore la série des Dark Pictures, celle-ci rend hommage aux slashers et autres films d’horreur de série B sous la forme de jeux narratifs sur un rythme de parution annuelle.

L’appât du gain

L’histoire de cet épisode démarre au dix-neuvième siècle, lorsqu’un jeune couple en pleine lune de miel se retrouve coincé dans un hôtel où sévit un serial killer façon SAW. On vous passe les détails les plus explicites, mais sachez que ce sympathique couple ne fait pas long feu. Derrière ce crime sadique se cache H.H.Holmes, le premier tueur en série des États-Unis, qui aura l’occasion de reproduire ses actes à maintes reprises avant d’être finalement arrêté et exécuté.

Retour au présent, nous faisons la connaissance de l’équipe d’une émission de télévision spécialisée dans les reportages de ce genre d’investigations sinistres, façon Enquêtes impossibles avec Pierre Bellemare.

Une proposition de tournage leur est envoyée par un mystérieux philanthrope qui les invite à explorer sa réplique, à l’identique, du ’Château des meurtres’, construit sur une île et uniquement accessible via un ferry privé. L’occasion est trop tentante, d’autant plus qu’ils sont clairement en manque d’audimat.

Le ton série B d’horreur est d’ailleurs toujours autant assumé

Inutile de vous faire un dessin, notre équipe se jette droit dans la gueule du loup et nous sommes clairement face à une histoire prétexte afin de mettre nos nerfs à l’épreuve. Le ton série B d’horreur est d’ailleurs toujours autant assumé, avec tous les stéréotypes du genre : panne de batterie du téléphone lorsque les personnages arrivent au manoir, groupe qui se sépare en entendant un bruit, lumière qui se coupe, etc.

Sympathy for the devil

Heureusement,contrairement à Little Hope, le groupe de cet opus est relativement attachant. L’équipe technique se compose de Kate (interprétée par Jessie Buckley) la présentatrice de l’émission qui se prend pour une star de la télévision, Charles le réalisateur prêt à tout pour réussir le ‘money shot’, Jamie la rebelle au grand cœur, Erin la grande timide et Mark le courageux de la bande.

Bref, notre petit groupe hétéroclite se complète bien et on évite les stéréotypes trop classiques typiques de ce genre de production.

Une belle mise en place de leurs relations est d’ailleurs présente, on se prend au jeu et on se surprend à éprouver de la sympathie pour eux, ce qui n’est pas plus mal au vu des épreuves qu’ils vont endurer. Comme dans les autres épisodes de la saga Dark Pictures, c’est à nous de faire en sorte que nos cinq personnages réussissent à survivre aux épreuves qui les attendent, ou pas. Nous regrettons simplement qu’encore une fois les décisions importantes se fassent à travers les QTE des cinématiques, souvent sur un choix binaire à effectuer et non pas lorsque nous nous déplaçons librement.

Le technique fait peur

Malheureusement, même si cette présentation de nos personnages et de leurs liens reste une bonne idée, le début du jeu souffre d’un gros problème de rythme. Le premier tiers de l’aventure se résume principalement à l’exploration de l’île, ce qui n’apporte absolument rien du point de vue des mécaniques de jeu tant les déplacements et les animations sont lourds. Les lacunes techniques et la rigidité du gameplay nous renvoient directement dix ans en arrière.

Par exemple, les animations de nos personnages sont très accentuées, presque caricaturales. Au point où certaines expressions du visage paraissent surnaturelles, à la frontière entre le bizarre et le tic facial.

Difficile aussi d’ignorer l’ensemble des problèmes techniques, que ce soit le clipping, l’aliasing, le framerate qui joue au yoyo, le tearing, etc. On a la totale. Et bien que l’anthologie Dark Pictures ne jouisse pas du même budget que d’autres grosses productions de Supermassive Games, tel que le récent The Quarry, on est sur l’un des jeux de la saga les moins bien finis.

Quelques soucis de faux raccords sont également présents, on sent que le jeu lance un des scripts prédéfinis à l’embouchure d’un de nos choix sans pour autant que la liaison soit montrée. Il en résulte un manque de fluidité dans l’enchaînement des plans.

Quant à la musique, celle-ci habille les scènes et accentue grossièrement l’atmosphère du moment, manquant souvent de subtilité. On en arrive à deviner les intentions des personnages avant même leurs actions simplement en fonction de l’accompagnement musical. Un coup de violon strident ? C’est sans doute un méchant. Une petite ballade au piano ? Nous sommes en présence d’un moment touchant.

Plus de films, moins d’interactions

Passé ce gros manque de finitions et une fois dans le cœur même du jeu, c’est-à-dire dans l’action et la survie, la proposition de The Devil in Me atteint ce que l’anthologie a fait de mieux. La tension est palpable, le tueur omniprésent dont le sadisme va de pair avec sa créativité morbide nous glace le sang et nous donne envie de continuer afin de découvrir le dénouement de l’histoire. Résolument plus gore, cette itération est un bon nanar d’horreur comme on les aime. Dommage qu’il soit entaché par le reste de son habillage.

Rien de révolutionnaire à l’horizon pour une proposition qui reste en retard voir même en décalage avec le reste de l’industrie

Une des nouveautés de cet épisode est la présence d’un inventaire, ce qui nous permet de stocker et d’utiliser différents objets en fonction de la situation. On peut par exemple sortir un briquet ou une lampe de poche pour éclairer un endroit sombre, ou utiliser une clef pour ouvrir la serrure adéquate.

Rien de révolutionnaire à l’horizon pour une proposition qui reste en retard voire même en décalage avec le reste de l’industrie. Cette volonté de donner du corps et d’accentuer les phases d’ “exploration” dessert le reste du titre, puisque l’expérience n’est jamais aussi prenante que dans ses cinématiques interactives.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Un groupe de personnages intéressant
  • L’intrigue, qui donne envie de connaitre la fin
  • Bien gore et bien kitch
On n’a pas aimé :
  • Rempli de bugs
  • Début de l’aventure très lent
  • Certaines animations complètement aux fraises
  • Les phases d’exploration, à oublier
  • Le risque est uniquement présent lors des choix des QTE
Clap de fin pour la saison 1

Et un de plus ! Ne cherchant pas à réinventer la formule des précédents jeux de son anthologie, The Devil in Me est le plaisir coupable annuel des amateurs du genre. Portée par un casting relativement intéressant et une intrigue prenante, cette itération reste dans la continuité de ce que sait faire la série. Malheureusement, pas de quoi s’extasier non plus tant le jeu est criblé de bugs et de problèmes techniques, au point où on en arrive à préférer les scènes de dialogues aux moments manettes en main.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

The Dark Pictures : The Devil in Me

Genre : Survival Action

Editeur : Bandai Namco

Développeur : Supermassive

Date de sortie : 18/11/2022