Test - Soulstice - Loin derrière Devil May Cry ?

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Sousltice est développé par le modeste Reply Game Studio, ayant produit jusqu’à maintenant que deux titres AA : un RPG puis un jeu VR. C’est donc un nouveau coup d’essai pour ce jeune studio qui se lance aujourd’hui sur les plates-bandes des beat them all.

Une histoire de famille

La narration tient une place importante dans Sousltice. Suite à une longue guerre qui dura plusieurs siècles entre des démons et un mystérieux ordre religieux que l’on nomme l’Ordre de la Lame cendrée, la paix dans le monde fut rétablie. Mais le mal subsiste, et contraint l’Ordre à constituer des guerriers que l’on appelle des Chimères afin d’affronter les dernières troupes démoniaques. Nous incarnons un duo dynamique, mais instable, composé de la chimère Briar, un guerrier lié par la magie à sa sœur fantomatique Lute. Ce duo complémentaire peut affronter les nombreux démons tant sur le plan physique qu’astral, mais cette étrange union cache un mystère qui relie l’Ordre de la Lame cendrée avec l’apparition des démons dans ce monde.

Nous commençons l’aventure par une mission plutôt classique. Une faille démoniaque a été repérée près de la ville d’Ilden et nous devons venir en aide aux villageois, puis épauler d’autres chimères plus aguerries. On comprend très vite que Briar est peu estimé dans l’Ordre et que nous devons redoubler d’efforts afin d’être reconnu en tant que Chimère. Malheureusement, la faille de démons est bien plus importante que prévu. Nos équipiers semblent avoir été vaincus, les démons ont totalement ravagé la région et tout laisse présager du retour imminent d’une nouvelle invasion. Notre aventure peut véritablement commencer.

Côté mise en scène, Sousltice arrive à mettre en valeur l’histoire qu’il nous propose, avec les conversations de la fratrie, entrecoupées de cinématiques annonçant des moments importants de l’aventure, des combats de boss rythmés ou bien de simples dialogues étoffant le lore du jeu.

En veux-tu, en voilà

Concernant la partie gameplay, rappelons-le, Sousltice est un beat’em all, et de ce côté le cahier des charges est bien rempli.

Sousltice maintient un rythme régulier dès le début, augmentant progressivement la difficulté et nous montrant les ficelles du métier à travers des tutoriels qui apparaissent par intermittence pour expliquer un nouveau mécanisme. La conception des niveaux reste linéaire, mais propose un juste milieu entre exploration, puzzles environnementaux et combats. Au départ, Briar n’utilise que deux des sept armes disponibles  : l’épée comme arme principale, idéale pour les attaques légères, puis le marteau de guerre en arme secondaire, qui déclenche des frappes beaucoup plus lourdes. Par la suite, un arc, des gants de combat, un fouet et deux autres armes viendront compléter notre arsenal. Nous pouvons changer d’armes à la volée afin d’enchainer les combos et équiper une arme en adéquation avec les situations et ennemis que nous affrontons.

Ce sera à nous de gérer les deux personnages simultanément. Briar maîtrise les attaques et combos de mêlée, tandis que Lute contrôle le champ de bataille avec ses aptitudes surnaturelles.

Lute maîtrise deux pouvoirs, les champs d’évocation et de bannissement. En appuyant sur la bonne gâchette, celle-ci émet un champ de magie bleue (évocation) ou rouge (bannissement), qui peut dévoiler les objets magiques de la même couleur. Si cela mène à de petits passages d’exploration pour trouver des zones secrètes, c’est surtout lors des combats que cela devient le plus utile, car plusieurs ennemis ne sont réceptifs qu’à un style de magie. À l’aide de Lute, nous devons activer le champ correspondant afin de pouvoir réaliser des dégâts, mais cela augmente en contrepartie une jauge d’Entropie. Si cette dernière atteint le maximum, le lien fraternel est rompu et Lute se dissout temporairement dans l’éther. Il faut alors attendre quelques secondes pour la voir réapparaître, nous laissant alors seul face aux ennemis que nous ne pouvons plus attaquer.

Lors des affrontements, Briar et Lute combattent donc en harmonie. Plus nous combinons les attaques et défenses des deux, plus une jaune d’unité grimpe. Après l’enchaînement de plusieurs combos et une fois la barre d’unité au maximum, il sera alors possible de lancer une attaque dévastatrice nommée attaque synergie.

Chacune des armes de Briar et chacun des pouvoirs de Lute peuvent être améliorés. Chaque arme dispose de sept à huit compétences et les pouvoirs de Lute se déclinent en trois branches : attaque, défense et champ astral.

Lute propose un vrai arbre de compétences qui permet de personnaliser notre style de jeu et de choisir le type de comportement qu’elle adoptera en fonction des situations. Même si Briar et Lute ne sont qu’une seule et même personne, Lute n’est pas vraiment contrôlable et joue un rôle de soutien que nous pouvons parfois solliciter manuellement. Toutefois, elle réagira le plus souvent aux situations en fonction des compétences qu’on lui aura attribuées. Par exemple, se focaliser sur les ennemis mineurs au lieu des majeurs, prioriser la défense au lieu de l’attaque ou encore effectuer de préférence un type d’attaque.

Malgré ce choix conséquent, il est en revanche assez compliqué de maîtriser l’ensemble des mécaniques de gameplay. Il faut alors un certain temps pour tout assimiler afin de pouvoir briller lors des nombreux combats que nous avons, puisque la difficulté du jeu est bien au rendez-vous.

Que serait un beat’em all sans son aspect de scoring ?

Chaque combat s’ensuit d’une notation nous poussant constamment à faire mieux. La note prend en compte les combos, les objets de soin utilisés, la durée du combat et enfin les variantes d’attaque que nous avons effectuées.

Parce que oui, il faut impérativement varier les attaques en fonction du type d’ennemis que nous affrontons. Le bestiaire demeure bien rempli et au fil de l’aventure, plusieurs types d’ennemis sont introduits petit à petit. Progressivement, nous combattons un, puis deux, puis trois, quatre, et même cinq types d’ennemis différents, nous obligeant de ce fait à toujours nous adapter.

Le revers de la médaille

Comme souligné auparavant, le cahier des charges est plus que respecté et pourrait ravir les amateurs du genre, mais le tableau se noircit rapidement. Le jeu souffre d’un souci technique qui selon nous gâche l’expérience du jeu : Sousltice ne propose pas une caméra libre, mais bien une caméra fixe avec des angles de vue biscornus. Il est trop souvent difficile de se repérer au niveau de la spatialisation de notre personnage. Parfois, nous pensons attaquer un ennemi, mais nous frappons à côté parce qu’il est difficile d’évaluer les distances, il en est d’autant plus difficile pour les ennemis aériens où l’on saute n’importe comment pour essayer de les toucher.

Pire, le système de ciblage entre en collision avec les décors et réduit considérablement le champ d’action de la caméra. Certes, on s’y habitue, mais cela devient réellement très compliqué et parfois très frustrant de jouer dans ces conditions. Les phases de plateforme ne sont pas en reste. On a souvent l’impression de sauter au-dessus de l’obstacle, mais on saute finalement dans le vide. Le jeu est clairement pensé pour évoluer dans des zones ouvertes. Malheureusement, les premiers niveaux se déroulent en intérieur et les suivants n’ont quasiment pas de zones ouvertes.

Autre point, la direction artistique est générique au possible. Plusieurs niveaux ont simplement des assets copiés/collés donnant beaucoup trop souvent une impression de déjà vu et de tourner en rond alors qu’on avance bien dans la bonne direction. Après un combat, il nous est trop fréquemment arrivé de se poser la question si nous devions continuer dans tel ou tel dire “faux couloir” puisque tout se ressemble.

Nous évoquons volontairement la notion de faux couloir, puisque le titre est entièrement constitué de murs invisibles dignes des années 90. Les débuts du jeu sont une réelle suite de frustrations jusqu’au moment où l’on comprend ce à quoi nous avons affaire. Les développeurs se jouent même de nous avec leur gestion de la caméra, puisque certains passages secrets sont hors-champ. Nous devons forcer le chemin d’un champ de caméra pour avoir une chance d’accéder à une zone afin de trouver l’item qui augmentera notre barre de vie.

Concernant l’aspect graphique, le jeu est plutôt agréable à l’œil sans pour autant faire des merveilles. Ce sera une affaire de goût puisque Sousltice offre des décors plutôt réalistes, mais avec des personnages en cell shading dénotant avec la cohérence globale du titre…

Test réalisé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le système de combat
  • La narration
  • Un cahier des charges fourni
  • Le système de progression
On n’a pas aimé :
  • La caméra
  • Le level design
  • Le chara design
Un premier essai encourageant

Soulstice propose une aventure complète et ne lésine pas sur les moyens concernant le gameplay et la narration. Il y a une vraie personnalisation dans l’approche des combats et le style que l’on veut adopter. La progression et la sensation de puissance grandissante sont bien présentes. En revanche, nous n’avons pas réussi à passer au-dessus des problèmes de caméra et des lacunes de level design qui ont gâché notre expérience de jeu. Nous pouvons conseiller Sousltice aux fans absolus de beat them all qui pourront sans aucun doute faire abstraction des défauts qui nous ont posé problème.

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Soulstice

Genre : Action RPG

Editeur : Modus Games

Développeur : Reply Game Studios

Date de sortie : 2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S