Test - Midnight Fight Express - Le nouvel âge d’or des beat them up

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Les beat them up semblent avoir le vent en poupe ces derniers temps. Ce type de jeu, qui a connu son âge d’or à la fin des années 80, était jusqu’à présent un peu boudé par les joueurs. Devenu presque une niche, les récents succès de Street of Rage 4 et TMNT : Shredder’s revenge ont remis le genre sur le devant de la scène. L’intégration de ces derniers dans le Xbox Game Pass a peut-être contribué à l’engouement des joueurs. Midnight Fight Express surfe lui aussi sur cette vague avec une disponibilité depuis le 23 août 2022 dans le Game Pass console et PC. Le titre édité par Humble Games a été développé presque intègralement par un jeune polonais du nom de Jacob Dzwinel. Son premier projet d’ampleur sera-t-il au niveau des exigences actuelles des joueurs ?

C’est l’histoire d’un gars…

Le scénario d’un beat them up n’est généralement pas ce sur quoi on s’attarde avant de lancer une partie. Midnight Fight Express nous prend à contre-pied sur ce terrain. Le titre offre en effet une vraie histoire dont l’intrigue est plutôt bien ficelée. Notre aventure débute alors que nous nous trouvons en salle d’interrogatoire avec un binôme d’enquêteurs qui nous la joue méchant flic et gentil flic. À ce stade, nous savons peu de chose sur ce qui nous a conduits en ce lieu.

Les phases de jeu sont en fait des flashbacks retraçant les événements antérieurs à notre arrestation. Nous comprenons alors que nous incarnons Babyface, un ancien membre de la pègre qui a perdu tout souvenir de ses actions criminelles. Notre passé nous rattrape lorsqu’un drone se présente à notre porte pour nous demander de l’aide afin d’empêcher que la criminalité ne contrôle totalement la ville. Nous devons agir vite car au lever du jour il sera trop tard.

Toute ressemblance avec les blockbusters hollywoodiens n’est bien sûr pas fortuite. Le titre est bourré de références plus ou moins évidentes à l’univers du cinéma et du jeu vidéo. Si cette inspiration ne nous épargne aucun stéréotype, l’histoire tient la route, même dans ses phases les plus “déjantées”. Il faut cependant avoir à l’esprit que le récit ne se veut pas réaliste. Pas plus que lorsque Bruce Willis sauve le monde en moins de 58 minutes…

3D dans le rétro

Ce qui a le plus mis à mal les beat them up, c’est le passage à la 3D. Peu de licences ont réussi à franchir ce cap à l’époque. C’est probablement pour cela que les derniers titres ont misé sur le 2.5D ou le pixel art pour réussir à convaincre de nouveau. Jacob Dzwinel nous surprend là encore avec son choix d’un jeu développé en 3D isométrique. C’est un parti pris audacieux qui ne laisse aucune marge d’erreur au gameplay et à l’animation mais nous y reviendrons plus tard.

Le level design offre des environnements variés et cohérents. Outre les rues de la ville, nous traversons les égouts, les tunnels du métro, un bar et bien d’autres lieux divers et variés. Ce n’est pas moins de 40 niveaux originaux qui nous sont proposés. Même s’ils sont tous très linéaires, l’intégration de phases de conduite coupe court à toute monotonie. La diversité conséquente des adversaires enfonce également le clou.

Graphiquement Midnight Fight Express n’est pas au niveau des standards, mais sa direction artistique n’en demande pas plus pour que ça prenne. Le travail d’animation lors des phases de combat est d’une telle qualité que l’immersion devient totale malgré l’aspect graphique. Il faut d’ailleurs ajouter à cette subtile recette une bande-son électro “cyberpunkée” et des bruitages qui font mal à la mâchoire lorsqu’une dent vole à l’écran.

Programme chargé

Même s’il ne faut pas plus de 10 heures pour venir à bout des 40 niveaux du jeu, c’est en réalité plusieurs dizaines d’heures qui seront nécessaires pour compléter le titre à 100%. Chaque stage propose l’accomplissement de défis afin de débloquer des éléments de personnalisation. La recherche de collectibles au sein des niveaux est aussi au menu. Et ce n’est que le sommet de l’iceberg car l’intégration d’un classement mondial fait la part belle aux amateurs de scoring.

En effet, à chaque fin de stage nous avons droit au classique calcul du score de niveau donnant lieu ensuite à un classement entre F et S. Ici, tout est important pour nous permettre d’atteindre le meilleur résultat possible. Les combos et le chrono sont bien entendus primordiaux, mais le calcul tient également compte de la diversité des éliminations et du temps mort durant les combats. Pour atteindre les sommets du classement, il nous faut donc maîtriser toutes les mécaniques du jeu et faire preuve de style. La classe S, ça se mérite.

Que se soit pour débloquer les plus de 150 articles de tenue, les différents skins de personnage ou pour viser le 1000G, la tâche s’annonce conséquente.

Ouvert à tous

Bien que Midnight Fight Express peut être exigeant, il n’est pas pour autant élitiste. Venir à bout du jeu en difficulté normale (la plus faible proposée) demande un peu de maîtrise mais n’est pas insurmontable. Le nombre de vies est illimité et chaque mort nous ramène au dernier checkpoint du niveau. En apprenant de ses erreurs, on finit par avancer.

Pour les plus motivés, deux autres niveaux de difficulté sont également proposés dont l’un qui nous oblige à terminer un niveau sans aucun checkpoint. Pour les moins aguerris, un mode de difficulté entièrement personnalisable est prévu. Il est possible de choisir entre autres le niveau de points de vie, le niveau d’agressivité des adversaires ou le niveau d’aide à la visée. Petit plus, le niveau de difficulté est révisable entre chaque stage, des fois que nous nous serions un peu enflammés au départ.

Le titre offre également quelques options appréciables tel que le mapping des commandes, le masquage de l’ATH ou la suppression des effets sanglants.

J’ai dépensé sans compter

Tout comme le célèbre propriétaire du Jurassic Park, Jacob Dzwinel a visiblement dépensé sans compter pour nous offrir un gameplay riche et généreux. Un tutoriel en introduit les bases qui sont à ce stade assez classiques. Une attaque faible, une attaque puissante, une parade, la possibilité de se déplacer rapidement et de ramasser des objets pouvant servir d’arme. C’est toutefois l’occasion de se familiariser avec l’ATH qui permet d’avoir un œil sur notre niveau de santé, sur l’état de l’arme que nous avons en main mais aussi sur notre jauge de focus et notre jauge de rage. Chacun de nos coups portés à l’adversaire remplit ces deux dernières jauges, qui pour l’une permet de déceler des objets utiles en pressant LT et pour l’autre de déclencher automatiquement un état second qui augmente la puissance de nos attaques.

Ce n’est qu’une fois arrivé dans le hub du jeu que l’on entraperçoit la richesse des mécaniques de gameplay. Chaque stage complété octroie un point que nous pouvons utiliser pour développer 6 arbres distincts de compétences. À nous de choisir s’il est préférable d’étoffer notre panoplie de coups fatals, de parades ou maîtriser l’art de la saisie. Ce n’est pas moins de 40 améliorations qui viennent étoffer la diversité du gameplay et la possibilité de variations d’enchaînements ou d’éliminations.

Cela fait beaucoup de choses à maîtriser, mais le développeur a eu la bonne idée d’inclure dans le hub un mode nommé “Terrain de jeu”. Véritable bac à sable, il est possible de tout paramétrer, tel que le type et le nombre d’adversaires ou la variété des armes. Une fois lancé, nous pouvons nous approprier nos nouvelles compétences dans un environnement VR à la Metal Gear Solid.

Reste à savoir si la promesse n’est pas que poudre aux yeux. Autant le dire simplement, le recours à la motion capture pour l’animation des combattants et des adversaires saute aux yeux. Les coups et les parades s’enchaînent sans fausse note. L’animation ne souffre d’aucun défaut lors des combats. Seule ombre au tableau, les animations de la mort de notre personnage ou de ses interactions avec le décor n’ont malheureusement pas fait l’objet du même soin. C’est dommage de s’être pris les pieds dans le tapis à ce niveau là.

Ce menu intermissionnel permet également de personnaliser l’apparence de notre personnage grâce aux effets débloqués par l’accomplissement des défis ou en dépensant l’argent perçu à chaque fin de stage. Enfin, cette interface donne accès aux statistiques du jeu et à notre progression vers le 100%.

Très bien mais peut mieux faire

Même si le sentiment global que nous laisse le titre reste très agréable, il n’est pas pour autant exempt de tout reproche. Choix artistique ou économique, le titre ne propose pas de doublage audio et le rythme est parfois mis à mal par la lecture des dialogues utiles à la compréhension de l’histoire. Pour une fois qu’on a un scénario dans un beat them up, c’est dommage que cela mette à mal le rythme.

Nous avons également rencontré des bugs lors d’interactions ou de collisions avec le décor qui nous ont obligés à redémarrer le niveau. C’est d’autant plus frustrant lorsque cela arrive en fin de stage. L’intégration d’un mode photo permet au moins d’immortaliser ces moments.

La traduction présente quelques erreurs flagrantes comme l’inversion entre les effets vestimentaires du haut et du bas du corps. Elle manque peut-être aussi de discernement dans la localisation. À titre personnel, nous préférons parcourir “Newtown City” que “La cité ville nouvelle”.

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • La diversité des adversaires
  • La bande-son entraînante
  • Le scénario et l’humour parfois décalés
  • La richesse du gameplay
  • La durée de vie pour les complétistes
On n’a pas aimé :
  • Les quelques bugs bloquants
  • Les fenêtres de dialogues qui cassent le rythme
  • Les animations hors combat moins travaillées
Presque un sans faute

Malgré un niveau graphique qui peut sembler daté de prime abord, Midnight Fight Express est un très bon beat them up. Construit comme un blockbuster hollywoodien, il propose un scénario cohérent dont le rythme monte en puissance tout au long de l’aventure. Emporté par des musiques électro très “cyberpunk” et par des phases de combat parfaitement animées, le joueur pourrait être en immersion totale. Malheureusement, la présence de fenêtres de dialogues entre chaque vague d’adversaires casse un peu le rythme. On lui pardonnera cependant ses quelques erreurs de traduction et ses rares bugs. Sa disponibilité day one dans le Game Pass (Xbox et PC) est également un atout non négligeable.

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Midnight Fight Express

Genre : Action/Beat them up

Editeur : Humble Games

Développeur : Jacob Dzwinel

Date de sortie : 23 août 2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

3 reactions

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alaindc

30 aoû 2022 @ 13:09

J’avais raté sa sortie....et votre test m’a permis de voir que je vais aimer ce jeu, en plus gratuit dans le game pass.

keysersoze11

30 aoû 2022 @ 13:41

Bon game à vous alors alaindc 😉

copel

14 déc 2022 @ 15:13

Un bon moment. Ça défoule ! Manque simplement un mode coop online qui aurait pu être top. Sans le gamepass je serai passé à côté. Vraiment sympa !