Test - Saints Row - Un reboot défoulant quoique trop sage

«The Saints are back» , - 3 réaction(s)

Souvent comparée à la série Grand Theft Auto, la licence Saints Row a su tirer son épingle du jeu avec un esprit plus loufoque et un gameplay plus arcade. La recette a plutôt bien fonctionné, en témoignent les bons retours de la presse et du public pour le troisième épisode. Mais les développeurs de chez Volition sont ensuite tombés dans le piège de la surenchère avec Saints Row IV et l’accueil s’est montré un peu plus mitigé. Silence radio ensuite jusqu’en 2019 et l’annonce que Volition travaille bien sur un nouvel épisode canonique de la licence. Et nous voici aujourd’hui avec l’opus sobrement nommé Saints Row, faisant office de reboot de la série.

Petit gangster deviendra grand

Oubliez donc les villes de Stilwater et Steelport, ce nouvel opus prend place dans un tout nouveau lieu fictif aux inspirations du Nouveau Mexique baptisé Santo Ileso. Oubliez également les personnages de Johnny Gat, Shaundi ou encore Pierce, ce reboot de la licence fait place nette.

Ce qui ne change pas en revanche c’est la possibilité de créer son personnage de toutes pièces avec de nombreuses options de personnalisation. Sexe, taille, corpulence, forme du visage, cheveux, pilosité, etc. Il y a de quoi satisfaire les envies de la plupart des joueurs tant les possibilités sont nombreuses. Nous pouvons également exporter ou importer des personnages créés par d’autres joueurs et certains se sont bien amusés avec la démo Boss Factory disponible gratuitement depuis le mois de juin. Sammy de Scooby-Doo, Walter White de Breaking Bad, The Rock et même Carlo le calamar, on trouve des créations assez bluffantes.

Notez qu’il est possible à tout moment du jeu de modifier l’apparence de notre Boss, qu’il s’agisse d’un simple changement vestimentaire ou d’un passage au bistouri pour modifier son physique (sexe compris). Si le choix de tenues est assez restreint au début de l’aventure, faire du shopping dans les nombreuses boutiques de la ville permet d’agrandir sa garde-robe.

Avec ce reboot, les équipes de Volition ont décidé de nous faire découvrir une toute nouvelle équipe de personnages. Cette bande de joyeux lurons, proches amis de notre personnage, se compose d’un trio charismatique et complémentaire. Neenah, une pilote hors pair, fait partie du gang des Panteros. Kevin alias Kev est un as des gaufres, mais également un membre des Idoles. Enfin Eli, le cerveau du groupe, s’adonne régulièrement à sa passion pour le jeu de rôle grandeur nature (GN). On aurait pu penser qu’il serait difficile de faire de l’ombre aux personnages déjà connus de la licence. Mais on adopte facilement cette nouvelle équipe, ces Saints en herbe sont attachants et plutôt bien écrits.

Si au début de l’histoire, chacun démarre dans l’un des gangs présents à Santo Ileso (notre personnage travaille pour Marshall, une armée privée faisant partie des factions du jeu), des péripéties vont vite arriver à notre folle équipe et mener à leur volonté de monter leur propre gang : les Saints. Va s’ensuivre une suite de missions afin de faire grossir ce nouveau gang, en lui apportant une identité, des membres, des fonds et surtout de l’influence. Cette progression est d’ailleurs visible avec la prolifération des tenues et véhicules aux couleurs des Saints, à savoir le violet iconique de la licence, mais aussi par l’afflux d’hommes de main qui viennent peupler notre quartier général. En ligne droite, comptez une douzaine d’heures pour venir à bout du scénario. C’est assez court, d’autant que la progression des Saints se montre un peu trop rapide par moments. Par contre, certaines suites de missions sont vraiment réussies et bourrées d’humour comme les quêtes des Poussiéreux, vous plongeant dans un GN post-apocalyptique.

Du contenu à gogo

Venir à bout du scénario ne sera pas votre seul objectif. Lors de l’aventure, vous serez introduits au système d’entreprises illégales. Nécessaires pour obtenir la domination des Saints sur la ville, elles requièrent au préalable une certaine somme pour être construites. En récompense, ces dernières génèrent ensuite des revenus que l’on peut réinjecter dans la fondation de nouvelles entreprises.

Une fois l’histoire terminée, vous verrez une nouvelle quête dans votre journal, vous demandant de construire les 14 entreprises disponibles pour finalement bâtir la tour des Saints. Mais attention, cela demande du temps. Soucieux de vous proposer un test le plus complet possible, nous avons été au bout de cet objectif après plus d’une dizaine d’heures supplémentaires et voir si le jeu en valait la chandelle. Heureusement, la récompense était plutôt satisfaisante : de nouvelles tenues, de nouveaux véhicules et une seconde fin, disons musicale, pour terminer l’aventure façon Saints Row. Dommage de ne pas y avoir glissé un petit clin d’œil aux anciens épisodes avec l’apparition d’un personnage connu, l’occasion s’y serait bien prêtée.

Pour développer chaque entreprise, le jeu nous propose des missions différentes, dont certaines parleront aux aficionados de la licence comme les Chaos ou Fraude à l’assurance. On retrouve donc 14 types d’activités liées aux entreprises auxquels on peut également ajouter une ribambelle d’occupations annexes. La ville se décompose en 15 quartiers, chacun rempli d’un certain nombre d’objectifs que l’on pourra accomplir afin de valider à 100 % chaque partie de la ville. Rien de fort original de ce point de vue, c’est une mécanique déjà bien usée dans l’industrie. C’est peut-être là le plus grand défaut de ce nouvel opus, il reste finalement assez générique dans sa construction, sans vraiment chercher à dépasser le modèle déjà présent en 2013.

Mais en tout cas, on ne pourra pas reprocher au jeu un manque de contenu. Comptez finalement une bonne quarantaine d’heures pour terminer ce Saints Row de fond en comble.

Notez que l’ensemble du contenu, aussi bien les missions principales que les activités annexes, est jouable en coopération en ligne. On peut rejoindre ou quitter la partie d’un ami à tout moment très simplement. En revanche, lors de notre test, nous avons constaté quelques soucis techniques : lags, ralentissements ou encore décalages entre les deux joueurs qui ne voyaient pas les mêmes choses.

Mon boss, mon arme, ma voiture

On vous en parlait en début de ce test, la personnalisation de notre personnage est une composante importante du jeu, tant cette dernière offre de possibilités. Mais il en est de même avec les armes et les véhicules.

Concernant notre armement, il demeure plus ou moins varié avec des pistolets, des fusils à pompe, des mitraillettes, des fusils de sniper, des lance-roquettes et enfin des armes de corps-à-corps. Chacune peut s’améliorer moyennant finances, mais elles peuvent surtout être customisées. Couleur, matériau, motif, ici aussi les choix sont nombreux. Libre à vous de rester sobre ou de semer la mort avec une arme multicolore ou enrobée d’une texture “viande”.

On retrouve peu ou prou les mêmes choses pour la personnalisation des véhicules. Leur variété est un bon point. Dans les airs, sur l’eau, à deux ou quatre roues, les moyens de locomotion sont nombreux et on compte une quantité non négligeable de modèles disponibles.

Enfin, que ce soit pour les armes ou les véhicules, chaque modèle dispose d’un défi spécifique (faire X tirs dans la tête, réaliser X tonneaux, etc.) dont la réussite permet de débloquer une amélioration.

On demande Michael Bay à la réal’

Et le gameplay dans tout ça ? Et bien comme dans les anciens épisodes, ce dernier est résolument typé arcade. Notre personnage peut sprinter, sauter, escalader, exécuter des roulades, s’accroupir puis tirer sur ses adversaires (l’ordre importe peu), le tout s’enchaînant sans temps mort. Pas de grosse nouveauté pour la série dans le moveset de notre personnage au final, on aurait bien apprécié un système de couverture notamment, ne serait-ce que pour temporiser lors de certains affrontements et se soigner.

C’est d’ailleurs tout le contraire qui nous est proposé ici. Afin de se soigner en combat, il est nécessaire de déclencher un finisher sur un ennemi, exécutable uniquement au corps-à-corps et requérant donc de se jeter dans la mêlée. Nous avons adoré les différentes animations de ces attaques, brutales tout en étant décalées, du pur Saints Row.

Il est également possible d’utiliser différentes compétences obtenues lorsque notre personnage monte de niveau. Aucun arbre de talents ici, les compétences débloquées sont les mêmes pour tout le monde. Parmi ces dernières, on pourra noter la grenade humaine, consistant à glisser une grenade dans le pantalon du premier ennemi croisant notre chemin pour ensuite le projeter avec force vers ses collègues restés en arrière. Explosion garantie, surtout si un véhicule se trouve à proximité.

Les explosions sont d’ailleurs un élément qui va vous accompagner tout au long de votre aventure. Tout est prétexte à des déflagrations en tout genre. Les véhicules explosent assez rapidement, permettant de mieux déloger les petits malins qui se pensaient à l’abri. De plus, le jeu place régulièrement sur notre chemin des éléments explosifs ou électriques à détruire pour infliger des dommages collatéraux aux adversaires proches. Les affrontements deviennent très souvent des séquences diablement défoulantes, où l’on prend un plaisir coupable à faire exploser tout ce qui nous entoure puis courir placer une élimination au corps-à-corps spectaculaire. C’est arcade, c’est fun et c’est là le plus important !

On retrouve aussi ce sentiment au volant des véhicules. La conduite est également arcade, permettant des dérapages aussi bien avec un break familial, qu’une supercar ou un bus. Au volant, on dispose également de la faculté d’exécuter des chocs latéraux aux autres véhicules. Rien de tel pour des courses-poursuites endiablées avec la police ou les autres factions et des déluges d’explosions et de tôles froissées. Il est également possible de se défouler en tant que passager en s’allongeant sur le toit de la voiture afin de faire pleuvoir les balles sur nos poursuivants.

Reboot vers le passé

En revanche, si le fun est bien présent, quelques ombres viennent noircir le tableau. Techniquement, ce nouveau Saints Row souffre parfois de certains ralentissements plutôt handicapants. De plus, et ce même si le titre arbore volontairement une direction artistique cartoonesque, il n’en reste pas moins assez inégal sur sa qualité visuelle. Il propose certains panoramas chatoyants et agréables à l’œil, comme par exemple la zone des casinos en pleine nuit, mais il nous offre également quelques lieux fades et des textures parfois datés.

Heureusement, la ville de Santo Ileso reste agréable à parcourir de par son organisation et sa variété. Quartier pauvre, industriel, résidentiel ou quartier des affaires sans oublier le désert, la carte regorge d’environnements plaisants à découvrir.

Côté audio, nous bénéficions d’un large choix de pistes sur les différentes stations de radio disponibles. Il y en a pour tous les goûts : rap, RnB, classique, électro, latino, rock ou encore métal. À titre personnel, c’est ce dernier genre qui nous a particulièrement intéressés, et nous avons été agréablement surpris de retrouver le label Nuclear Blast comme représentant et des artistes comme Hatebreed par exemple.

Enfin, il est possible de choisir parmi 8 doubleurs (4 hommes et 4 femmes) pour notre boss et l’ensemble des dialogues sont couverts. C’est un travail qui nous a semblé nécessaire de souligner, d’autant que celui-ci est de qualité. Attention cependant, il faudra se contenter d’une VOSTFR, le titre ne proposant pas de VF.

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • C’est fun
  • La ville de Santo Ileso
  • Les quêtes des Poussiéreux
  • Une grosse personnalisation
On n’a pas aimé :
  • Un scénario trop court
  • Des soucis techniques
Un reboot timide

Avec ce reboot, les développeurs de Volition nous offrent un titre diablement fun où l’on prend un malin plaisir, à pied ou au volant, à faire tout exploser autour de soi. Les nouveaux personnages mis en scène sont attachants et nous font oublier les anciens. Malgré certaines suites de quêtes réussies, le scénario reste trop court. On apprécie néanmoins la grande variété de contenu proposé, qu’il s’agisse d’activités secondaires ou d’une personnalisation très poussée de notre personnage, nos armes et nos véhicules. Ce Saints Row est un bon jeu, il est défoulant, mais il reste sur ses acquis et ne cherche malheureusement pas à prendre suffisamment de risques pour véritablement s’imposer comme un cador du genre.

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Saints Row

Genre : GTA-Like

Éditeur : Deep Silver

Développeur : Volition

Date de sortie : 23/08/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

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EverFish

23 aoû 2022 @ 09:47

Moi qui avait apprécié les 2 premiers. C’est dommage que leur moteur soit resté dans l’ancienne génération et que les développeurs n’aient pas exploité leurs idées jusqu’au bout. Ça sera donc sans moi, trop de jeux à terminer et beaucoup d’autres à arriver.

poulette73

23 aoû 2022 @ 12:49

Merci pour ce test et les avis. B-)

Je reste sur mon ressenti pour avoir été hyper déçu du précédent Saints Row : ça reste dans la même veine (même si techniquement il peut paraitre un cran au-dessus) car j’ai trouvé le gameplay vraiment indigeste.

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Frankconserve

26 aoû 2022 @ 07:05

Il va falloir penser un jour à sortir des jeux qui sortent du lot car ce nouveau Saints row n’a rien à faire sur une console newgen.