La bataille qui oppose Microsoft, Sony et les différents organismes examinant le rachat d’Activision Blizzard continue. Alors que nous approchons la fin d’année 2022, Brad Smith, président de Microsoft, s’est exprimé dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal pour défendre ses intérêts.
Microsoft confirme son offre à Sony pour Call of Duty
Le point le plus important soulevé par les différents organismes en charge de la validation du rachat est l’exploitation de la franchise Call of Duty et les craintes de Sony que celle-ci devienne exclusive aux plateformes Xbox.
Le principal risque anticoncurrentiel potentiel que Sony soulève est que Microsoft cesse de rendre « Call of Duty » disponible sur PlayStation. Mais cela serait économiquement irrationnel. Une part essentielle des revenus d’Activision Blizzard pour « Call of Duty » provient des ventes de jeux PlayStation. Compte tenu de la popularité du cross-play, cela serait également désastreux pour la franchise « Call of Duty » et pour la Xbox elle-même, en aliénant des millions de joueurs.
Microsoft a alors confirmé avoir fait une offre à Sony, proposant un contrat de 10 ans pour que chaque nouveau jeu Call of Duty soit disponible sur PlayStation le même jour que sa sortie sur Xbox :
C’est pourquoi nous avons proposé à Sony un contrat de 10 ans pour que chaque nouveau jeu « Call of Duty » soit disponible sur PlayStation le jour même de sa sortie sur Xbox. Nous sommes disposés à offrir le même engagement à d’autres plates-formes et à le rendre juridiquement applicable par les autorités de réglementation aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l’Union européenne.
Intégrer le marché du mobile grâce au Xbox Cloud Gaming
Soucieux de voir la FTC empêcher le rachat d’Activision Blizzard, la firme évoque devoir relever de nombreux défis dans l’industrie du jeu pour être compétitive avec Sony et Nintendo, notamment grâce au Xbox Cloud Gaming.
Brad Smith fait également référence au Xbox Cloud Gaming, à savoir l’offre de Microsoft dédiée au jeu dans le Cloud depuis n’importe quel écran, dont le mobile. Cette offre est aujourd’hui accessible via l’abonnement Xbox Game Pass Ultimate, mais il ne serait pas impossible que Microsoft en fasse un abonnement à part entière.
L’acquisition d’Activision Blizzard permettrait à Microsoft de rivaliser avec ces entreprises grâce à une innovation qui profiterait aux consommateurs. Alors que les consommateurs modernes peuvent diffuser des vidéos ou de la musique sur plusieurs appareils grâce à des abonnements peu coûteux, de nombreux jeux ne peuvent souvent être achetés et téléchargés individuellement que sur un seul appareil.
Microsoft veut changer cela en offrant aux consommateurs la possibilité de s’abonner à un service de jeux dans le cloud qui leur permet de diffuser une variété de jeux sur plusieurs appareils pour un prix raisonnable. Ce service profiterait également aux développeurs en leur permettant d’atteindre un public beaucoup plus large.
Plus de jeux dans le Game pass et le Xbox Cloud Gaming
Brad Smith poursuit son argumentation en affirmant que Microsoft ne dispose pas actuellement d’assez de jeux pour développer ses services comme le Xbox Cloud Gaming ou le Xbox Game Pass, et que le rachat permettrait de proposer une bibliothèque plus complète sur mobiles, consoles et PC.
Microsoft a besoin d’une bibliothèque complète de jeux populaires et, en l’état actuel des choses, nous n’en avons tout simplement pas assez. C’est là que l’acquisition entre en jeu. Activision Blizzard propose des jeux populaires pour mobiles, PC et consoles, dont « Candy Crush », « World of Warcraft » et « Call of Duty ».
Si nous ne sommes pas certains que cette tribune offerte à Microsoft dans le Wall Street Journal aura un quelconque impact sur la décision de la FTC ou de toute autre instance, elle témoigne en revanche des craintes sérieuses de Microsoft concernant le risque que ce rachat ne soit pas approuvé.
Rappelons que très récemment, nous apprenions que la FTC pourrait finalement se montrer favorable au rachat et que la décision était attendue pour janvier. La Commission européenne devrait également rendre son verdict en janvier 2023 suite à son enquête approfondie lancée le 8 novembre dernier.
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