La guerre qui oppose Sony et Microsoft autour du rachat d’Activision Blizzard s’est intensifiée. Ces derniers jours, plusieurs documents furent rendus publics dans le cadre de l’enquête des autorités britanniques. La CMA s’inquiète toujours de l’impact qu’aurait le rachat sur la concurrence qu’est en mesure d’opposer Sony à Microsoft, et l’enquête permet aujourd’hui de glaner quelques informations sur la prochaine génération de consoles.
Le poids de Call of Duty lors de l’achat d’une nouvelle console
La franchise Call of Duty fait débat depuis des mois et le fait que Microsoft en devienne le propriétaire potentiel suscite de nombreuses questions. Selon les régulateurs, c’est avant tout au moment de choisir une nouvelle console que l’impact d’une exclusivité de Call of Duty serait le plus fort :
Cet impact risque de se faire sentir, surtout au moment du lancement de la prochaine génération de consoles, où les joueurs prennent de nouvelles décisions quant à la console à acheter
Dans sa réponse à la CMA, Microsoft a affirmé que la prochaine génération de consoles n’arriverait pas avant plusieurs années, évoquant une sortie envisagée au plus tôt à l’automne 2028.
Microsoft et Activision ne contestent pas le fait qu’une partie des joueurs sont susceptibles de réévaluer leur possession de consoles au début d’une nouvelle génération
Mais ils notent également que c’est un événement qui ne se produit que tous les huit ans environ. La prochaine génération de consoles ne devrait pas sortir avant l’automne 2028 au plus tôt.
Sony a peur de perdre Call of Duty à la sortie de la PS6
Comme on le sait, Microsoft a proposé à Sony un accord assurant la sortie de Call of Duty sur PlayStation jusqu’en 2027. Le géant japonais évoque cependant le fait qu’au moment de sortir sa prochaine console, qu’on imagine sans mal être la PS6, il aura perdu Call of Duty et d’autres jeux Activision, nuisant grandement à sa compétitivité :
Microsoft a proposé de continuer à rendre les jeux d’Activision disponibles sur PlayStation uniquement jusqu’en 2027 (Microsoft, paragraphe 3.27). De même, dans des commentaires publics du 26 octobre, Microsoft a déclaré qu’il prévoyait de proposer Call of Duty sur PlayStation uniquement « aussi longtemps que cela sera aura du sens ». Une période allant jusqu’en 2027 - ou une autre période (peut-être plus courte) que Microsoft détermine unilatéralement comme « logique » est tout à fait inadéquat. Au moment où SIE lancera la prochaine génération de sa console PlayStation (ce qui devrait se produire aux alentours de [confidentiel]), elle aura perdu l’accès à Call of Duty et aux autres titres d’Activision, ce qui la rendrait extrêmement vulnérable au changement de constructeur par les consommateurs et à la dégradation subséquente de sa compétitivité
Sony aura le temps de s’adapter selon Microsoft
Face à ces craintes, Microsoft estime de son côté que Sony a « plus que le temps d’adapter sa stratégie commerciale », comme il l’indique à la CMA Britannique :
Si Sony était effectivement inquiet d’une hypothétique rétention de contenu d’Activision, il aurait au moins six ans pour préparer une réponse compétitive à temps pour le lancement de la prochaine génération de console.
Le japonais n’est évidemment pas de cet avis et a indiqué que même en supposant qu’il avait les ressources nécessaires pour développer un challenger à Call of Duty, cela prendrait de nombreuses années et des milliards de dollars.
Dernièrement, nous apprenions que Microsoft a proposé à Sony un accord de 10 ans pour la franchise Call of Duty. On ne sait cependant pas si cet accord fut accepté puisque la firme japonaise a refusé de commenter cette offre.
Il va sans dire que le feuilleton qu’anime les deux géants est loin d’être terminé et que nous devrions avoir de nouveaux éléments prochainement. Pour rappel, le Royaume-Uni rendra son verdict concernant le rachat en mars 2023 tandis que la FTC pourrait se prononcer prochainement. De son côté, l’Union Européenne annonçait le lancement de son enquête début octobre.