Microsoft x Activision : les dessous d’un rachat éclair

«Deux mois de négociations intenses» le 19 janvier 2022 @ 17:052022-01-19T18:27:19+01:00" - 0 réaction(s)

Cela fait maintenant un jour que le monde a pris connaissance du rachat d’Activision Blizzard et les informations inédites ne cessent de tomber, que ce soit sur les coulisses de la transaction ou sur l’impact que cette dernière aura sur l’industrie du jeu vidéo et les joueurs. Aujourd’hui, c’est un article de Bloomberg qui dévoile les dessous du rachat par Microsoft dans un contexte marqué par la crise majeure traversée par Activision Blizzard.

Des allégations de harcèlement sexuel qui ont précipité la chute d’Activision Blizzard

Difficile de passer outre les affaires de harcèlement sexuel et le contexte malsain qui planent sur l’entreprise depuis plus de 8 mois. Au fil des semaines, nous avons suivi l’avancée de ces affaires à travers des articles réguliers que vous pouvez d’ailleurs retrouver en bas de cette page. La crise sociale traversée par Activision Blizzard et ses employés occupe une place majeure dans ce rachat et dans les objectifs de Microsoft qui va en prendre la tête. Les informations suivantes proviennent de cet article de Bloomberg et de sources propres à nos confrères.

Au cours de l’automne 2021, alors que Activision Blizzard est déjà ébranlé par une contestation grandissante et des témoignages de plus en plus nombreux, la direction de Microsoft suggère à Phil Spencer de contacter Bobby Kotick, alors en grande difficulté.

L’objectif était de soutenir ce partenaire clé et historique tout en montrant son implication vis-à-vis du traitement des femmes et des problèmes de sexisme chez Activision Blizzard. L’autre objectif implicite de Phil Spencer à travers cette action était de s’assurer une bonne place pour faire une offre le moment venu. Dans le même temps, Phil Spencer rappelait son souhait de faire de nouvelles acquisitions et d’agrandir le groupe Xbox.

C’est l’enquête menée par le Wall Street Journal, dévoilant des allégations de viol dans l’un des studios de l’éditeur de jeux et le fait que Kotick était au courant de ces affaires, qui a précipité la chute d’Activision Blizzard auprès du public et de la bourse.

Suite à cela, Phil Spencer et la direction de Microsoft Xbox ont déclaré vouloir « évaluer tous les aspects de leur relation avec Activision Blizzard et procéder à des ajustements proactifs continus ». D’autres partenaires (non nommés) ont tenu les mêmes propos, mais ont appelé Kotick à se retirer. Phil Spencer a également déclaré avoir été « perturbé et profondément troublé par les événements et les actions horribles » d’Activision. Phil Spencer a par ailleurs confirmé à CNBC que les discussions de rachat avec Activision étaient devenues sérieuses en fin d’année 2021, le deal a donc été conclu très rapidement.

Bobby Kotick visait d’autres repreneurs potentiels

C’est dans une interview accordée hier à Bloomberg que Bobby Kotick a affirmé que l’accord conclu avec Xbox n’avait rien à voir avec les controverses récentes liées à Activision ou la pression exercée sur lui en tant que PDG. Même si le cœur n’était peut-être pas fondé sur ces problématiques, il est pourtant certain qu’elles ont eu un rôle déterminant dans l’évolution des négociations avec Xbox et les autres acteurs du marché, comme le dévoilent les deux sources internes de Bloomberg.

Nous évoquons en effet d’autres acteurs, car lorsque l’action d’Activision Blizzard a chuté de 15 % en décembre et que le rachat est devenu une option réelle, Bobby Kotick et son conseil d’administration n’étaient pas convaincus du bien-fondé d’un accord avec Microsoft. Dans cette dynamique, la direction d’Activision a contacté d’autres repreneurs potentiels et notamment Meta Platforms Inc., la société mère de Facebook, ainsi qu’une autre grande entreprise non citée.

Néanmoins, aucune de ces entreprises tierces n’a été intéressée par le rachat d’Activision Blizzard, même si cela aurait pu avoir du sens quant à l’eldorado que représente l’industrie vidéoludique pour les GAFA. D’après ces mêmes sources, la crise sociale et les accusations ciblant Kotick et son groupe ont rebuté plusieurs repreneurs potentiels, laissant ainsi le champ libre à Microsoft.

Ce début d’année 2022 a également été marqué par le rachat de Zynga par Take-Two dans un deal à hauteur de 12,7 milliards de dollars et Microsoft aurait également réfléchi à cette acquisition pour finalement laisser la place à Take-Two. On comprend désormais les raisons de Phil Spencer avec la confirmation de ce deal avec Activision Blizzard.

Même si l’essentiel des négociations reste secret, on sait néanmoins que Phil Spencer a été le chef d’orchestre de ce rachat. Lui qui avait déjà réussi à négocier l’acquisition de Mojang en 2014, puis de Zenimax Studios en 2020, recrée l’événement en plaçant Activision Blizzard sous la houlette de Microsoft en 2022.

Cette transaction aura sûrement des répercussions majeures sur l’industrie vidéoludique dans les mois à venir et nous vous décrypterons l’évolution du rachat dans d’autres articles. D’ici là, vous pouvez retrouver tous les articles concernent l’acquisition de Activision Blizzard par Xbox ci-dessous.

Nos articles sur le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft

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