Test - The Persistence, ou quand mourir une fois ne suffit pas !

«Debout les campeurs, et haut les cœurs !» , - 0 réaction(s)

Ad Astra, First Man, Surviving Mars, Deliver Us The Moon… Que ce soit au cinéma ou dans les jeux vidéo, l’espace revient en force ces dernières années. Serait-ce parce que notre belle planète bleue est en train de crever que l’on se surprend à rêver d’exploration spatiale ? Ou plus simplement car les stations orbitales abandonnées représentent une source d’inspiration inépuisable pour les amateurs de flippance ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, The Persistence ne déroge pas à la règle. Sorti en 2018 sur d’autres plateformes, le jeu de Firesprite propose une expérience en réalité virtuelle qui combine les mécaniques du rogue-lite avec celles du survival. Le voici maintenant fraîchement adapté sur Xbox One, la VR en moins. Notre test va donc essayer de répondre à la question que toi, lecteur avide de sensations fortes, te pose : est-ce que ça marche toujours aussi bien sans casque devant les yeux ?

Plutôt Braque... Vasarely

RESISTE, PROUVE QUE TU PERSISTES

Ce sont les horaires de la ligne 13 ça, monsieur !

The Persistence est le nom d’un vaisseau spatial à la pointe de la technologie, parti en mission de colonisation avec à son bord une palanquée de scientifiques. Manque de bol, de mystérieuses anomalies techniques ont décimé la quasi totalité de l’équipage, les transformant au passage en zombies et laissant l’appareil dériver dangereusement vers un trou noir. Ne manque plus que l’huissier de justice qui sonne à la porte. Fort heureusement, comme toutes les I.A. à la mode sont désormais autonomes (“Nan mais allô quoi ? T’es une I.A et t’es pas autonome ?”), la conscience de l’un des membres de l’équipe a pu être sauvegardée et transférée dans le corps d’un clone. Ce clone, vous l’aurez deviné, c’est nous. Notre mission sera donc de nous frayer un passage à travers les meutes de mutants afin de rafistoler le vaisseau. Un postulat de départ somme toute classique, mais qui fait toujours son petit effet, pour peu que l’on soit sensible au genre.

Rentrons dans le vif du sujet en abordant directement la dimension rogue-lite du soft, car elle a un impact indéniable sur le level design et sur l’ambiance. Comme dit précédemment, on dirige un clone possédant la conscience d’un membre de l’équipage. Cette opération pouvant être répétée ad vitam æternam, chaque mort nous renverra à la case départ doté d’une nouvelle enveloppe charnelle, mais destitué de toutes les ressources amassées jusqu’alors. S’ajoute à ce handicap une génération procédurale des différents niveaux du vaisseau, qui accentue l’aspect labyrinthique des corridors du Persistence. Pour espérer survivre un peu plus loin à chaque fois, il faudra trouver des moyens de se défendre un peu plus efficacement. Ça tombe bien car le vaisseau est ponctué de distributeurs d’armes, grenades et autres gadgets expérimentaux. Ici, pas besoin de petite monnaie ou de jeton de caddie. On échange des cellules souches que l’on peut ramasser un peu partout ou prélever directement sur les ennemis (plus lucratif mais aussi plus risqué). D’autres éléments d’achat sont également à amasser pour améliorer les stats de notre personnage. Seulement, une fois mort, on perd littéralement tout notre équipement, en plus de retourner à la case départ, sans toucher 20.000 francs.

Il a frit, il a rien compris

On doit donc looter comme un méga dingue lors de la prochaine réapparition pour mieux appréhender les nouveaux emplacements des ennemis et des pièges. Certes, ce cycle de vie et de mort est la base même du rogue-lite, mais avoir la possibilité de retrouver le cadavre de son précédent clone afin de récupérer tout ou même une partie de son équipement aurait été appréciable, sans pour autant rendre le jeu plus facile. Même si le fait d’arpenter des couloirs qui se ressemblent presque tous est un parti pris évident pour augmenter l’angoisse du joueur, la lassitude finit par s’installer à mesure que l’on remarque des pièces identiques, n’offrant des variations de direction artistique qu’à de rares moments scriptés.

ÇA M’VR !

Je te voiiiiiiis

Lors des premières heures de jeu, le combo survival en vue FPS et rogue-lite punitif fonctionne plutôt bien. Bien que le moteur ne puisse pas faire de miracle avec les petits 5 Go d’install (genre, la modélisation des personnages, raides comme des piquets lustrés à l’amidon), le rendu est propre avec de beaux effets de lumière et quelques panoramas colorés, à défaut d’être originaux. Le travail sur le sound design est également à souligner. Craquements métalliques, grognements des ennemis au loin, bip bip et bloup bloup électroniques… L’ambiance est travaillée et participe grandement au sentiment d’être immergé dans un tombeau spatial à la dérive. La peur est également de mise lorsqu’on rencontre un nouveau type de mutant qui nous force à trouver le meilleur moyen de s’en débarrasser, ou de le contourner.

Seulement là où le bât blesse, c’est que The Persistence est un titre qui a été initialement pensé pour la VR, et ça se ressent grandement ; à commencer par le gameplay. Si la globalité des commandes est similaire à 99% des FPS actuels, la différence notable est que pour ramasser des objets, ouvrir des casiers ou tapoter sur des claviers d’ordinateur, on doit simplement diriger notre regard vers l’objet ou la hitbox en question. Le problème est qu’une fois celle-ci mise en surbrillance, le personnage effectue automatiquement l’action, sans possibilité d’annulation. Ça ne pose pas de souci d’encombrement de l’inventaire vu que celui-ci est illimité, mais il arrive parfois que des casiers soient piégés et qu’on l’active par mégarde en passant dessus en pleine phase de loot. Et comme c’est la fête du loot partout et tout le temps, c’est vite gavant de se manger une explosion en pleine gueule alors qu’on avait repéré le danger. Gavant aussi de ne pas pouvoir courir pour échapper à la mort, qui peut arriver très vite après quelques coups de tatane, ou de mourir électrocuté en marchant sur une dalle électrifiée alors que les ennemis y sont insensibles. Impossible également de viser plus précisément avec les armes, alors que la hitbox est assez capricieuse.

Feignasses !

Mais le plus gros problème est que, amputée de la réalité virtuelle, l’ambiance du jeu perd beaucoup de sa dimension oppressante. On imagine aisément l’angoisse que l’on peut ressentir dans ce dédale de couloirs blancs prisonnier de son casque VR ; alors qu’en jouant devant un écran, on se rend très vite compte des grosses ficelles utilisées pour nous faire sursauter (un tuyau qui pète, une dalle qui se détache du plafond…), surtout que ces jumpscares sont toujours placés aux mêmes endroits du décor.

C’EST LA MATIERE NOIRE

Je sens une connexion entre nous

Malgré le manque de folie générale du titre de Firesprite, l’arsenal permet de s’amuser un peu avec la matière noire. Quitte à se faire aspirer par un trou noir, autant que ça serve un peu ! En plus de son collecteur de cellules souches, Zimri a la capacité de se téléporter à quelques mètres ou d’afficher momentanément la position des ennemis grâce à sa jauge de matière noire. Celle-ci est assez limitée, on ne peut donc pas en abuser en zigzaguant à volonté ; d’autant plus que certaines zones (souvent très dangereuses) sont équipées de bloqueurs de matière noire. À force d’amasser des ressources à échanger aux distributeurs, et si on ne crève pas en quelques minutes (ce qui peut arriver plus vite qu’on ne le croit), on peut se constituer un joli petit arsenal qui ferait passer celui de Duke Nukem pour une trousse à maquillage. Matraque, lance, couteau de combat, pétoires et grenades en tous genres sont complétés par de nombreux gadgets (ralentissement du temps, mode berserk, invisibilité…). D’ailleurs, certains objets se brisent au bout de plusieurs utilisations, ce qui rend les affrontements un peu plus tactiques qu’il n’y paraît. On peut également dépenser des points d’amélioration pour upgrader les armes pour les rendre plus résistantes, afin de conserver un peu de la progression accumulée après la mort.

C’est sans aucun doute l’originalité de l’équipement et la diversité de ses effets qui nous donnent envie de persévérer et de réparer tous les éléments du vaisseau, au terme d’une aventure qui peut se terminer en quelques heures si on est un PGM du rogue-lite, mais bien plus si on a moins l’habitude du genre.

Le coin des chasseurs : 43 succès aux objectifs plutôt classiques (objectifs de mission, nombre de loot à atteindre, nombre d’ennemis à tuer d’une certaine manière…) pour atteindre le total de 1000G du jeu.

Bilan

On a aimé :
  • L’ambiance du vaisseau
  • La belle variété d’armes disponibles
  • L’aspect survival rogue-lite...
On n’a pas aimé :
  • ... un peu trop punitif par moments
  • Trop classique sans la VR
  • La maniabilité trop raide
Port du casque obligatoire !

Initialement développé pour la VR, il était inévitable que The Persistence perde de sa superbe dans cette adaptation. Doté d’une réalisation trop classique et usant de mécaniques de peur un peu vieillottes, le titre n’est néanmoins pas dépourvu d’atouts. Le mélange entre survival-horror et rogue-lite peut séduire les amateurs du genre, ainsi que le fun que procurent les nombreuses armes amusantes à utiliser. Cela peut suffire à nous combler, pour peu que l’on n’ait pas peur de mourir encore… Et encore.

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The Persistence

PEGI 0

Genre : Survival Action

Éditeur : Perp Games

Développeur : Firesprite Games

Date de sortie : 21/05/2020

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch