Après deux ans d’absence, la licence Ride revient sur le devant de la scène avec Ride 3 ; celui que l’on surnomme souvent le “Forza de la moto” a pris son temps. En effet, si Milestonne enchaîne les sorties annuelles avec MotoGP, MXGP ou encore Supercross, Ride lui, semble bénéficier d’un traitement différent. Fortes du passage à l’Unreal Engine 4 depuis deux ans, les productions du studio milanais jouent maintenant dans la cour des grands, et on espère bien que RIDE suivra le même chemin !
Soit bielle et tais-toi
C’est un peu fébrile que nous avons lancé Ride 3. Il faut dire qu’à part Tourist Trophy sur Playstation 2, les amateurs de moto n’ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent en dehors des jeux sous licence officielle tel que MotoGP. Pour ceux qui l’ignorent, Ride n’est pas un jeu basé sur un championnat spécifique, c’est un Forza Motorsport sur deux roues qui donne la possibilité aux joueurs de piloter tout type de moto dans des disciplines différentes (à l’exception du motocross, genre bien à part) sur, cette année, une trentaine de pistes officielles mais aussi fictives inspirées des plus prestigieuses courses de la planète. La comparaison avec Forza s’arrêtait malheureusement là puisqu’il n’avait jamais su briller sur sa partie graphique ou technique. La première surprise que réserve donc Ride 3 c’est le choix de deux modes graphiques (uniquement sur Xbox One X) : qualité ou performance. Il est donc (enfin !) possible de jouer en 60 fps, ce qui, pour un jeu de course, est très appréciable ! Dès les premiers tours de roues on remarque forcément immédiatement les changements que ce soit en terme de fluidité, réactivité et même, dans une certaine mesure, de netteté. Il faut en revanche avouer que la qualité graphique en prend quand même un coup. L’aliasing est plus prononcé et l’image moins “claire” qu’en mode qualité, ce dernier tournant à une résolution supérieure à 1080p, sans plus de détails disponibles. Malgré tout le jeu se laisse regarder sans problème et un gros effort a également été fourni sur les différents environnements. Bien qu’assez inégales, certaines pistes comme Macau de nuit avec un sol détrempé et des lumières à tout va valent le détour, surtout avec un HDR du plus bel effet qui vient rehausser les hautes lumières. Comme d’habitude Milestone apporte un soin tout particulier aux motos et c’est un régal de les observer avec un tel niveau de détail. Les bords de pistes en revanche sont parfois bien vides, avec des objets grossiers et des textures assez pauvres, mais on a tout de même affaire à un rendu global cohérent et plutôt satisfaisant sur Xbox One X.
Sans surprise, la carrière se déroule toujours plus ou moins de la même façon. Présentée sous forme de magazine dans un loft bourré de références aux deux roues, il faut gagner des étoiles afin de gravir les échelons au guidon de motos accessibles pour finir avec des bêtes de compétition sur les pistes les plus prestigieuses de la planète. On ne va pas se mentir, l’intérêt est assez limité et on ne fait qu’enchaîner “bêtement” les courses, mais ça reste du même acabit que ce que l’on retrouve dans des titres similaires à quatre roues et les premiers opus. Il faut cependant souligner que les amoureux de belles bécanes seront comblés par la répartition des épreuves touchant à presque tout type de catégorie. Du café racer au supermotard en passant par les hypersport, les anciennes gloires à moteur deux temps ou concepts électriques dernier cri, il y en a pour tous les goûts. Bien sûr les classiques time attack ou course rapide sont toujours de la partie et le multijoueur (uniquement) en ligne promet d’offrir de belles bagarres. Malheureusement, quelques couacs subsistent encore et toujours sur la partie online comme l’absence de salon, devoir recréer la partie pour changer de catégorie de moto, des bugs d’animations ou encore de son... On se répète mais les soucis autour du multijoueur en ligne sont légion sur toutes les licences du studio et cela devient vraiment pénible. On note en revanche une nouvelle fois la présence de défis hebdomadaires idéals pour se tirer la bourre en contre la montre contre les joueurs du monde entier sur des pistes et motos imposées.
Je veux tes vêtements, tes bottes et ta moto...
Si Ride 3 se veut bien entendu “réaliste” avec toujours de nombreuses aides au pilotage paramétrables (trajectoires, contrôle de traction, transmission... ), l’expérience globale reste tout de même très accessible et ne devrait pas rebuter les néophytes. Avec plus de 230 motos réparties sur 27 constructeurs, on se surprend à découvrir que même les bécanes de petites cylindrées peuvent s’avérer très joueuses et donner quelques bonnes sensations, ce qui n’était pas le cas des précédents opus. De manière générale, les motos sont plus vivantes, prennent des tours, bougent au freinage et cabrent davantage à la réaccélération. Par rapport à Ride 2, le jeu des suspensions a gagné en crédibilité, on ressent mieux les différentes aspérités des pistes et les gros freinages appuyés demandent plus de dextérité. Le poids et l’inertie de chaque type de moto sont plutôt bien retranscrits même si un retour de vibration dans les gâchettes n’aurait pas été de refus. Les joueurs les plus aguerris regretteront sûrement une approche encore un poil trop accessible, mais les évolutions sont bien là. La partie sonore a elle aussi gagné en crédibilité avec des sons de motos, la plupart du temps, convaincants. Nos adversaires quant à eux sont beaucoup plus compétiteurs que dans le passé, et dans le même temps les collisions semblent avoir joui de quelques retouches afin d’être moins aléatoires et punitives pour le joueur.
Forcément la personnalisation est toujours de la partie. Qu’elles soient esthétiques ou mécaniques, de nombreuses pièces permettent d’améliorer les performances ou le look des machines. Le pilote est également personnalisable avec des équipements différents selon les disciplines choisies. Jusqu’ici on reste en terrain connu. La grosse nouveautée en revanche est l’éditeur de livrées qui, à la manière de celui des Forza, permet de peindre/appliquer des stickers sur ses bolides et de les partager avec la communauté. Par contre le module de création souffre de pas mal de soucis d’ergonomie et aurait mérité un coup de polish supplémentaire. Il n’est pas rare de voir des calques se poser sur les mauvaises parties, de galérer à retailler/incliner des symboles, et il est impossible de copier/coller un côté sur l’autre. Pour finir, on regrette aussi de voir que l’éditeur de style de pilotage est beaucoup moins complet qu’il l’était dans Ride 1 & 2. En effet, c’était excellent de pouvoir modifier l’intégralité des animations du pilote (angle de sortie des coudes, des genoux, de la tête…) pour avoir un style de pilotage unique, dommage !