Relégué au rang de guest star avec les lapins crétins, Rayman revient enfin sur le devant de la scène ! Il était au départ question d’un jeu en épisodes téléchargeables, mais il faut croire que le projet a pris de l’ampleur, car c’est bien un jeu vendu en boîte qui pointe le bout de son nez. Si Rayman est bien ancré dans la mémoire des vieux joueurs, qui l’ont découvert il y a bien longtemps de cela, pour les plus jeunes ce sera peut-être un premier contact. Espérons qu’il sera probant !
T’empêche tout le monde de dormir
Il y a une chose que Rayman et ses amis aiment faire, c’est la sieste. Et une sieste bruyante qui se transforme en une cacophonie de ronflements et autres bruits insupportables pour les habitants des sous-sols caverneux de cet univers. Puisque personne ne semble réagir quand la mégère locale tape de son balai les racines de l’arbre ronfleur, c’est décidé, ce sera une invasion ! Les gentilles fées sont capturées, et les ténèbres vont s’abattre sur le monde de Rayman ! Sauf que bien entendu, Rayman et ses amis ne sont pas du genre à se laisser faire, et ils vont baffer tous ces méchants pas beaux jusqu’à les repousser dans leur glauque sous-sol…
Si ça c’est pas du scénario ! La cinématique de départ est hilarante, colorée, dynamique, et est l’exact illustration du contenu du jeu. Ici, on ne se prend pas la tête avec une histoire compliquée, avec des explications tordues : il faut franchir tous les niveaux, ramasser des bonus brillants (les lums) et puis…Et puis c’est tout. Et ça va très bien comme ça. Le jeu ne s’embarrasse pas de détails et impose avec une facilité déconcertante un univers chatoyant et plein de vie, traversant diverses thématiques (jungle, musique, chaud-froid, eau…) découpées chacune en une petite dizaine de niveaux, eux-mêmes proposant des lieux variés. Non seulement le voyage est long, mais on ne s’y ennuie pas une seule seconde. S’il faut compter une grosse douzaine d’heures pour arriver au bout, c’est bien plus de temps qu’il faudra pour ramasser tous les bonus et pour accéder au niveau final (ce que le rédacteur de ce test n’a pas encore réussi à faire).
Si la majeure partie du temps c’est la plate-forme qui est mise à l’honneur, des séances de shoot’m up dignes de Parodius ou des courses contre le scrolling viendront s’inviter pour éviter toute chance à la monotonie de s’installer.
Il n’y a pas de multiples options dans le menu, juste le mode histoire et tous les niveaux débloqués accessibles, avec la possibilité pour trois autres joueurs de rejoindre la partie quand ils le veulent. A plusieurs, la caméra s’éloignera quand les joueurs ne sont pas assez proches, et on pourra s’entraider pour atteindre des lieux difficilement accessibles. On pourra même (et surtout) se sauver les uns les autres en cas de problème. Le jeu à plusieurs devient vite un vrai bazar, hyper énergique et franchement drôle. Si à deux on peut encore jouer sérieusement, à quatre c’est le délire et les crises de rire qui s’invitent plus que les objectifs à remplir. Il est juste dommage que le jeu à plusieurs soit forcément offline : une petite option pour jouer en ligne aurait été un plus.
Parfait pour tout le monde
La progression dans le jeu a été étudiée avec un talent qu’on aimerait voir plus souvent dans les jeux vidéo. Notre personnage n’a pas de vies limitées, ce qui n’empêche pas le challenge d’être bien présent. Le jeu reste toujours accessible, et le joueur « moyen » arrivera toujours après plusieurs essais à passer au niveau suivant. Par contre, celui qui veut vraiment nettoyer le jeu et attraper tous les bonus nécessaires pour terminer 100% des niveaux devra faire preuve d’une sacrée dextérité. Les pièces de la mort à attraper portent ainsi bien leur nom, tellement il sera fréquent de passer de vie à trépas en tentant de les atteindre. On ne peut pas choisir de niveau de difficulté, et ce n’est pas grave du tout : c’est le joueur, par la façon dont il jouera, qui le déterminera lui-même.