Quoi de plus normal que le concept barré des jeux Lego s’attaque à un autre concept barré, celui de Pirates des Caraïbes, film inspiré d’une attraction d’un parc Disney ? Dans cette adaptation legoludique, ce sont les quatre films qui sont passés au crible, suivant les pas de Jack Sparrow et de ses acolytes.
Capitaine Jack Sparrow
Pour chaque film, cinq niveaux proposent de revivre les événements les plus marquants avec toujours la même recette : une dose d’énigmes, une dose de plate-forme, une dose de baston. Comme d’habitude, l’adaptation est excellente, et quand on connaît les films, on retrouve avec plaisir les principales scènes, agrémentées d’une bonne rasade d’un humour qui fait souvent mouche. Les nombreux personnages sont parfaitement caractérisés, et on les reconnaît en un clin d’œil (la démarche de Jack Sparrow est criante de vérité). Chaque niveau doit être traversé en mode « histoire » pour débloquer les suivants, et peut ensuite être rejoué en mode libre afin d’en découvrir tous les secrets plus ou moins tordus. La durée de vie est conséquente : une bonne douzaine d’heures pour boucler le mode histoire, et nettement plus pour terminer le jeu à 100%.
C’est à partir de Port Royal qu’on accède aux niveaux, ce lieu étant également celui où on pourra débloquer des personnages et avoir accès à divers bonus, au fur et à mesure de l’aventure et de sa progression. En effet, de nouvelles zones se débloquent régulièrement au gré du nombre de briques jaunes gagnées en jeu. Si vous êtes un habitué des jeux Lego, cette description doit vous sembler bien familière…Et pour cause, car au final c’est exactement la même chose que d’habitude. C’est d’ailleurs là qu’est le problème.
Pas de Fontaine de Jouvence
Et oui, la sensation d’avoir déjà joué plusieurs fois à ce jeu se fait ressentir très vite. Naturellement, on s’amuse bien à tout détruire dans des gerbes de pièces, mais la lassitude pointe le bout de son nez après seulement quelques niveaux. Il faut dire que la multiplication des énigmes artificielles obligeant à des allers-retours dans les niveaux y est pour beaucoup, mais c’est surtout le fait qu’il n’y a rien de nouveau dans ce jeu Lego. Les quelques tentatives d’inédit sont loin de suffire à donner le change. Jack utilise une boussole pour trouver des objets, et de temps en temps on dirige un canon pour détruire quelques objectifs : voilà les seules nouveautés…Un peu maigre. Lego Pirates des Caraïbes donne la sensation que le concept Lego tourne en rond, d’autant plus que ce qu’on peut reprocher à ces jeux depuis des années est toujours là. Il n’y a toujours pas de caméra libre, et surtout la précision des sauts continue d’être plus que discutable. Depuis le temps que ce problème existe, cela aurait été une bonne idée de s’en préoccuper. Le sujet n’aide pas vraiment non plus à la variété. Des pirates, c’est synonyme de : ville portuaire, bateaux, plages et grottes. Les décors sont du coup vite répétitifs, n’offrant pas la variété qu’on a pu avoir dans un Lego Star Wars ou un Lego Batman. Ce n’est pas un scandale à jouer, cela reste globalement très bien fait, avec un level design de qualité. Malgré les points négatifs évoqués, pour peu qu’on y joue à petites doses, le jeu reste amusant (à deux en coop en particulier), surtout (et seulement ?) pour ceux qui sont fans des jeux Lego et/ou des films Pirates des Caraïbes.
Aussi inégal que les films
A l’écran, il est surprenant de constater que les graphismes sont très inégaux. Certains niveaux sont réellement splendides, bénéficiant de jolies ambiances, d’éclairages travaillés, et d’un très bon goût, alors que d’autres se distinguent par une réalisation sommaire. A croire que le temps a manqué pour maintenir le même niveau de qualité tout du long.
Techniquement, si on met de côté l’inconstance graphique, on a le droit à un titre propre, plutôt bien réalisé. En même temps c’est un peu la moindre des choses pour un jeu qui fatigue pas beaucoup une console comme la Xbox 360. Par contre, et c’est l’avantage d’être un jeu à licence, la musique en provenance directe des films est somptueuse et reste imprimée dans la tête longtemps après que la console soit éteinte.