Dire qu’on n’attendait rien de Hunted the demon’s Forge serait presque un euphémisme tant le jeu semblait ne rien présenter de follement excitant. Et pourtant, essayer de transposer Gears of War dans un univers médiéval fantastique pouvait éveiller la curiosité à défaut de nourrir notre impatience. On pouvait même craindre le pire tant les deux univers semblaient totalement incompatibles. Après avoir parcouru le prologue de Hunted je peux vous dire que beaucoup de joueurs vont être à deux doigts de jeter le DVD du jeu par la fenêtre. Mais parfois il est de bon ton de persévérer.
Je vais jouer à ça moi ?!
Certains jeux mettent du temps à captiver les joueurs, à dévoiler toutes leurs qualités. Les impatients jettent l’éponge très rapidement et assènent leur jugement inquisiteur dès les premières minutes. Un peu comme si vous passiez à côté de la femme de votre vie juste pour un morceau de salade collé entre deux dents. Dans la vie, il faut persévérer, il faut savoir gratter et savoir regarder derrière les premières impressions qui ne sont pas toujours les bonnes.
On pourrait décerner à Hunted la palme d’or du « Prologue qui tue », de la plus grosse feuille de salade entre les dents. En effet, le chapitre de mise en bouche de ce jeu possède tout ce qu’il faut pour dégoûter un joueur normalement constitué de continuer. On a rarement vu cela, et on espère que Bethesda ne mettra pas en ligne une démo du jeu reprenant ces premiers pas catastrophiques. Dès le début Hunted nous offre un condensé de ses défauts, une direction artistique pas toujours heureuse, des décors génériques, une technique défaillante un peu défaillante, des textures sans éclairage dynamique, un doublage français totalement à côté de la plaque et des combats brouillons loin de l’intensité d’un Gears.
Et loin d’atténuer ces premières impressions, le début de l’histoire est pour le moins ridicule et capilo-tracté, le tout desservi, il est vrai, par un doublage français à la ramasse. Jugez en par vous-même : Caddoc, un gros barbare caricatural, et E’lara, une jeune elfe toute fine mais forte en gueule, sont deux mercenaires en quête de richesse et d’argent facile. Depuis quelques jours Caddoc rêve d’une étrange femme. E’lara met en doute sa sobriété jusqu’à l’apparition de cette femme qui leur promet puissance et or. Pour cela ils n’auront qu’à récolter d’étranges cristaux et les lui ramener. Là il ne faut pas sortir des hautes écoles pour se douter qu’elle cache bien son jeu et que le duo va rencontrer de gros ennuis et le joueur un gros ennui. Et pourtant...
Gears of War au pays des hobbits
Voilà comment on pourrait résumer en quelques mots Hunted the Demon’s Forge tant les petits gars de InXile Entertainment ont pioché dans le jeu phare d’Epic. On retrouve en effet le système de couverture, le duo improbable (qui se paye le luxe ici d’avoir une touche féminine), la course caméra à l’épaule, les roulades et certains tics de l’ambiance sonore -très réussie au demeurant, dans la veine de l’OST du Seigneur des Anneaux-. Hunted, tout comme son illustre mentor est fait pour être joué en binôme, il prend tout son intérêt dans ce mode. Et on ne va pas s’en plaindre.
Hunted, tout comme Gears of War est un jeu d’action à la troisième personne, sauf que là en lieu et place de vos armes à feu vous disposez d’un arc, d’une épée et d’un bouclier. E’lara et Caddoc ayant un physique radicalement différent l’un de l’autre, leurs aptitudes le sont aussi. E’lara privilégiera les attaques à distance avec son grand arc, tandis que Caddoc lui préférera le face à face sanglant. Les attaques spéciales sont adaptés à ces approches, de ce fait la coopération s’avère primordiale dans certains passages.
Seul, il vous sera possible d’alterner entre les deux protagonistes au début de chaque chapitre ou par l’intermédiaire d’un cristal violet croisé dans certains endroits. Cela permet de varier les plaisirs et d’appréhender de façon plus efficace certaines batailles. Vous aurez l’occasion de vous heurter à des énigmes où chaque joueur devra réaliser une action spécifique. En solo un seul bouton suffira à donner les ordres adéquats à votre partenaire.