Voici le nouvel opus de cette série populaire qui continue sa mue jeu après jeu. Colin McRae n’est plus sur la boite, et avec la disparition de son nom c’est également la disparition d’une époque pour la franchise, tant celle-ci a changé. Si on pouvait pressentir l’orientation prise après DiRT 3, cela fait plus que se confirmer. A n’en pas douter, il y aura des satisfaits et des déçus !
Adieu aux spéciales
Ce n’est pas l’interface qui va changer nos habitudes, puisque comme à l’accoutumée on choisira son nom et surtout son surnom, histoire de subir les remarques un peu lourdes du commentateur. Certaines permettent au mauvais goût de s’exprimer pleinement, avec par exemple un « coquine » qui est un surnom donnant des commentaires assez amusants en course. Une fois le code livré avec le jeu neuf entré pour avoir le privilège de jouer en ligne, on débarquera sur un menu offrant l’habituelle carrière, le jeu en ligne ou bien l’accès direct au gymkhana transfuge de l’épisode précédent. On pourra également tenter de battre les défis envoyés par nos amis ayant le jeu.
C’est accompagné par une musique rock assourdissante qu’on va découvrir ce que le jeu peut offrir en s’attaquant à cette fameuse carrière. Composée de quatre étapes, chacune étant blindée de courses et correspondant à un niveau de difficulté, elle brille par un aspect impersonnel rappelant fortement celle de GRID. Une succession d’épreuves sans relation entre elles, de plus en plus difficiles, les suivantes se débloquant en fonction des performances en piste. Pour éviter la lassitude, Showdown s’appuie sur une grande variété de modes de jeu. Il y a les courses simples, d’autres qui s’apparentent à du Destruction Derby, il faut parfois envoyer dans le vide les adversaires sur des pistes surélevées, avec des variations possibles pratiquement à chaque fois. Du coup, les épreuves de gymkhana semblent sortir un peu de nulle part en demandant des performances de pilotage alors que la majeure partie du temps on se concentrera surtout sur le froissage de tôle.
Et non, dans cette liste il n’y a pas de rallye. Même pas une petite spéciale vite fait en passant. La page est tournée, DiRT n’a plus rien à voir avec le rallye, et on n’aura plus le droit d’écouter notre copilote nous donner des indications en pleine course. Showdown, c’est avant tout du stock car, de la défonce de pare-chocs, de l’explosion de portière. C’est même le but premier du jeu, bien au-delà de la nécessité de développer sa connaissance des circuits. Ce qu’il faut savoir faire, c’est détruire les autres voitures et épargner la nôtre. L’IA ne s’en privera pas, étant très agressive en piste. Il est ainsi très fréquent de gagner ou de perdre de nombreuses places en course au gré d’un carambolage évité ou pas. Les nostalgiques du mythique Destruction Derby s’y retrouveront sans doute, car il faut reconnaître qu’il y a quelque chose de jouissif (régressif diront certains) à tout casser sans aucune pitié. Le rythme est donc effréné, les courses violentes et intenses… mais répétitives. Malgré la variété d’épreuves proposées, on en revient finalement toujours à de la destruction de voiture plus qu’à de la course. C’est d’ailleurs pour ça que le gymkhana semble si peu à sa place ! Une fois de temps en temps il faut faire preuve de talent avec le volant, ce qui semble totalement déconnecté du reste. Bien que l’ensemble soit plutôt bien fait, c’est bien la lassitude qui prend le dessus dans la carrière, victime d’un gameplay trop simpliste (on va y revenir) qui ne donne pas envie de s’impliquer plus que pour quelques courses. C’est la limite de l’arcade : si on s’amuse bien, c’est seulement le temps de deux-trois tours de piste de temps en temps. La possibilité de s’amuser sur les deux zones de gymkhana n’y changera pas grand-chose, ce ne sont pas là les points forts de ce Showdown.
Petits accidents entre amis
Si l’aspect immédiat et brutal des courses montre vite ses limites en carrière, à plusieurs cela devient un avantage formidable. A deux en écran splitté, il y a déjà largement de quoi s’amuser, mais c’est bien entendu en ligne que le jeu fait preuve d’un fun et d’une efficacité exemplaire. On peut jouer à n’importe quel mode de jeu, mais les plus amusants (défoulants ?) sont naturellement ceux où il est capital de se rentrer dedans et de réduire en miettes ses opposants. Celui où il faut faire basculer ses adversaires dans le vide est à ce titre particulièrement drôle. On oublie alors très vite le manque de profondeur du jeu pour se laisser emporter par des crises de rire avec des séances de jeu qu’on peut enregistrer et diffuser sur Youtube. Le concept même fait que les insultes fleurissent très vite entre les joueurs, et les voitures sont assez résistantes pour qu’on ait toujours la possibilité de se venger avant la fin de l’épreuve. Cet acharnement entre les joueurs laisse un suspense permanent, la situation pouvant très bien se retourner à votre avantage si vos opposants décident de se ruiner les uns les autres en vous oubliant ! Les as du volant ont bien entendu l’avantage, mais même les débutants ont leur chance de remporter les courses, ou tout du moins de bien y figurer. Et même le dernier, très en retard sur les autres, aura toujours un rôle à jouer dans des circuits favorisant les intersections. Personne n’est là pour conduire « propre », et la règle est qu’il n’y a pas de règles. La bonne humeur règne en maître dans le jeu en ligne, sans prise de tête, et sans personne qui se prend trop au sérieux. C’est une vraie réussite, le jeu en ligne tirant profit de la simplicité du gameplay du jeu.