Test - Damnation

«Le test Oldie Maudit» , - 1 réaction(s)

S’il y a une chose qui caractérise Damnation, ce sont bien ses ambitions. C’est bien simple, il y a dans ce jeu une véritable compilation de tout ce qui se fait de mieux. J’imagine sans peine la première réunion de préparation. Il y en a un qui a dû dire qu’il avait adoré Gears of War. Et hop, on va faire un jeu avec un système de couverture où on flingue des ennemis qui eux aussi aiment se planquer. Un autre est manifestement très amateur de Tomb Raider, et s’est dit que ce serait bien qu’on puisse escalader tout ce qui se présente. Enfin, un troisième qui ne joue qu’avec des amis a probablement exigé que le jeu soit avant tout conçu pour la coopération. On met tout ça dans un récipient, on remue bien fort, abracadabra, Damnation pointe le bout de son nez.

Que du bon donne-t-il du bon ?

D’autres ont déjà eu la même idée, tout du moins en ce qui concerne le mélange entre la jouabilité de Gears of War et celle de Tomb Raider, et cela a donné Uncharted sur PS3, dont le deuxième opus est une belle réussite. Dans le cas présent, Damnation se montre encore plus ambitieux en se situant dans un univers original, dans la plus pure tradition du steam-punk (ou retro-SF, comme vous voulez). Il a fallu créer un monde à part entière, et une histoire originale pour l’illustrer. C’est donc à une époque incertaine que se déroule l’action, illustrée par une cinématique nous montrant l’avènement d’un ennemi désireux de conquérir le monde en s’appuyant sur une technologie manifestement supérieure et surpuissante. Vos alliés se font balayer sans efforts…mais c’est sans compter sur vous et votre acolyte ! Vous arrivez sur votre moto, enchaînez les acrobaties et, armé de votre flingue, vous réduisez en cendres les méchants. Quand on voit à quel point votre camp est démuni, heureusement qu’il vous a, sinon il n’aurait plus qu’à rendre les armes sans lutter. Pendant toute l’histoire, vous allez œuvrer pour lutter contre cette cruelle armée dirigée par des gens…euh…bhin…cruels aussi, tant qu’à faire, en vous rendant dans des lieux stratégiques où vous pourrez porter des coups fatals à l’adversaire. L’histoire du jeu, la mise en scène (dans les cinématiques ou pendant le jeu), et le design général du monde sont les premiers échecs de Damnation.

Que l’histoire ne soit pas originale est une chose, on en a l’habitude dans beaucoup de jeux, mais qu’elle soit racontée sans passion en est une autre. On ne s’attache pas aux personnages principaux, et pour tout dire on se fout un peu des enjeux exposés. Même remarque pour le design de cet univers, qui promet beaucoup, et qui offre peu, la faute à un level-design mal conçu et à des décors sans âme.

Copier n’est pas jouer

On sent bien qu’il y a une volonté de recherche dans le look des personnages principaux (le héros avec un chapeau de cow-boy, l’héroïne avec…pas grand-chose sur le dos) et dans certains décors, mais l’impression générale est surtout que ce n’est pas maîtrisé. Tout cela ressemble à un beau bordel d’influences mises bout à bout et sans cohérence. Il y a du western, de la SF, du médiéval, et pas de liant entre tout ça. Le pire est encore pour les ennemis, qui ne ressemblent à rien. Bon, OK, mais c’est peut-être bien fun à jouer quand même. Et bien non, ça ne l’est pas. La maniabilité souffre d’un problème important, probablement lié à une préquelle qui ne nous est pas racontée : il semblerait que pour une raison qu’on ne connaîtra jamais, les deux héros se soient introduits un manche à balais dans le fondement. Forcément, cela a une incidence non-négligeable sur leurs déplacements. Si vous êtes un habitué des deux jeux ayant servi d’inspiration à Damnation, cela va vous faire tout drôle. Que c’est laborieux dans les déplacements, dans les couvertures ou dans les esquives ! Et ce n’est pas mieux pendant les séances de grimpette. N’espérez pas sauter comme Spider-Man d’un mur à l’autre, vous serez avant tout cantonné à un chemin pré-établi et vous déplacerez comme un poids lourd pataud. C’est de toute façon l’ensemble de l’animation qui est fastidieuse… En même temps, c’est à l’avenant avec les graphismes proposés qui, comme pour le reste, souffrent d’une ambition trop importante. Le premier niveau est symptomatique : un grand bâtiment, mais dont les murs trop identiques ne permettent pas de correctement discerner les reliefs et la profondeur. Plus de simplicité aurait permis d’obtenir un meilleur résultat. Les personnages souffrent tout autant du graphisme (comme si la présence du manche à balais n’était pas un supplice suffisant !), en particulier l’héroïne, habillée comme une bombe sexuelle, mais ayant autant de charme que Philippe Gildas avec des seins tout carrés. Heureusement que la bande sonore est là. Ah, bhin non, elle non plus n’est pas au niveau. Les acteurs peu convaincus ne remonteront pas le niveau de bruitages quelconques.

Bilan

On a aimé :
  • La jaquette est sympa
On n’a pas aimé :
  • Mal réalisé
  • Peu jouable
  • S’éparpille dans tous les sens
Enfer et Damnation

En fin de compte, la principale qualité de Damnation est de permettre de mieux se rendre compte à quel point ses jeux modèles Gears of War et Tomb Raider sont de bons jeux. Non, ce n’est pas évident de proposer un jeu beau, fluide, bien mis en valeur, et surtout très jouable. Damnation souffre de l’ampleur de ses ambitions démesurées : à vouloir offrir trop de choses, il n’en offre aucune d’un bon niveau. Seul le jeu en coopération, décent, sauve le jeu d’un zéro pointé.

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Damnation

Genre : Action

Editeur : Codemasters

Développeur : Blue Omega Entertainment

Date de sortie : 22/05/09

1 reactions

Billou

Rédaction

24 nov 2009 @ 16:04

Oh la purge !

Le test m’a bien fait marrer en tout cas, surtout l’histoire des seins carrés de Philippe Gildas ou avoisinant ! =D