Les jeux vidéo, c’est un loisir sain qui aide à l’épanouissement de l’enfant. Il affûte ses réflexes, focalise son attention, améliore sa coordination et peut même l’aider à développer des relations sociales à travers le jeu en ligne. Ouais. Mais c’est aussi un défouloir pour les grands, un loisir où on prend plaisir à faire n’importe quoi, où on peut laisser libre court à ses instincts les plus primaires et brutaux de la façon la plus basique au monde. Bref, un truc de bourrins. Pas de doutes, Bulletstorm fait partie de cette deuxième catégorie de jeux. Mieux, il l’assume à 100%.
Pas de chance…pour eux
Dans un jeu de ce genre, rien de tel que d’incarner un homme, un vrai. Bref, un bidasse de première classe, vaguement militaire, totalement mercenaire, sans le moindre scrupule.
C’est le cas de Gray, voguant dans l’espace avec son acolyte Ishi Sato, en quête de vengeance contre leur ancien maître. Pas de chance, la vengeance devra attendre, leur vaisseau s’écrasant sur la planète Stygia, une petite planète qui représente l’antithèse parfaite d’une destination touristique. Ici, tout n’est que villes détruites arpentées par des fous furieux dont le seul but dans la vie est de charcler tout ce qui passe à leur portée. Pire, tout ici invite à la mort. La flore est agressive, la quantité d’objets qui n’attendent que d’exploser et qui traînent dans le décor dépasse toutes les probabilités les plus farfelues, et l’environnement lui-même est une invitation à l’empalement, à l’électrocution où à la combustion pas vraiment spontanée.
On en vient à se demander comment il est possible qu’il reste encore des survivants sur cette planète, mais une chose est sûre, après le passage de Gray et de son copain, il y en aura nettement moins. Ce ne sont pas vraiment des gens avec qui il faut déconner, et les vilains vont vite l’apprendre à leurs dépens. Nos mercenaires ont un sens de la survie très aiguisé, et feront tout pour s’en sortir… Armé d’un fouet électromagnétique qui permet d’attraper et de lancer tout ce qui passe, de pétoires qui foutraient la trouille à Chuck Norris, et d’un art du coup dans la tronche Hulkiesque, Gray ne manque pas d’atouts pour abattre ses adversaires. Et surtout, il adore ça.
Cette présentation du jeu vous a donné l’impression d’un concept crétin et violent cherchant à flatter les bas instincts ? Alors c’est qu’elle est bien rédigée, car c’est exactement ça. Ici, il n’est à aucun moment question de chercher une excuse ou un alibi : le but est de fournir le produit le plus bourrin possible, le plus énergique, le plus trépidant. Prière de laisser la civilisation (et son cerveau) au vestiaire.
Si Bulletstorm se prenait au sérieux, ce serait dramatique, mais comme on est à fond dans l’ultra, comme par miracle, tout cela fonctionne à merveille. Derrière ce qui peut sembler être un énième jeu de shoot se cache un concept incroyablement fun et politiquement incorrect. Tuer, oui, mais tuer avec style. Les mises à mort s’accompagnent de ralentis donnant l’occasion de tenter les enchaînements les plus audacieux. Lancer un adversaire en l’air, lui tirer dessus en plein vol, l’attirer au corps à corps pour le projeter d’un coup de pied de Titan, faire s’écrouler un plafond sur lui, l’envoyer dans tout ce qui peut être plus ou moins pointu…Les moyens de tuer sont légion, et plus on varie, plus on gagne de points. Histoire de souligner le côté ultra du concept, chaque mise à mort donne lieu à un message nommant le type de mort donnée, certains étant particulièrement amusants. Bref, aussi paradoxal que ça puisse sembler, tuer n’a jamais été aussi fun et drôle.