Preview - Towerborne - Stoïc invente le beat them all looter familial

«Et reprend l’accès anticipé payant avant un modèle free-to-play…» , - 1 réaction(s)

Towerborne est la nouvelle aventure du studio américain Stoïc à l’origine de Banner Saga. Adieu les RPG tactiques dépressifs et bonjour au jeu-service familial ! Désormais, c’est sous la bannière des Xbox Game Studios que les Texans reviennent avec un action-RPG multijoueur à l’ambiance lumineuse et qui se veut inclusif. L’idée pour les développeurs est d’offrir «  une proposition cool où tout le monde peut se retrouver  ». Il nous a été accordé un accès en avant-première au titre, avant l’accès anticipé disponible pour le grand public. Prenons les précautions d’usage pour la suite de cet article puisque, du fait de son statut d’accès anticipé, des changements importants peuvent être apportés au cours des prochaines semaines et ne plus avoir de rapport avec notre expérience.

Le bon goût

Avec son look extrêmement coloré, Towerborne s’est fait remarquer parmi les futures sorties de Microsoft. Très cartoon dans l’esprit, notamment pour ses personnages, il rappelle certains classiques. Les environnements ne sont pas en reste et, en s’attardant sur les décors, on distingue qu’ils semblent peints avec de minuscules touches de couleur à la manière des impressionnistes, en particulier les éléments en lien avec la végétation. Enfin, les tableaux offrent une vraie perspective et, même si l’on a affaire à un jeu d’action à défilement horizontal en quasi-2D, par moments, l’illusion opère et l’on se plaît à croire qu’on pourrait explorer le fin fond du décor . Bref, c’est bien réalisé et c’est joli tout plein.

Il suffit de s’attarder sur l’éditeur de personnages pour s’en convaincre. Celui-ci nous livre une version très complète de ce qui est d’usage et il y en a pour toutes les fantaisies ou presque. Au menu : oreilles pointues, barbes touffues, bobos à afficher fièrement, il y a de quoi faire ! Même en optant pour un look improbable, il fait des miracles et arrive à intégrer particulièrement bien notre avatar dans le monde créé par Stoïc. Autre point très positif, tout au long du jeu, il est possible de refaire une beauté à volonté à son avatar.

Quand je dis qu’on peut créer le personnage de ses rêves

À ce stade, il n’y a finalement que la corpulence et la taille du personnage qui ne sont pas modifiables, ce qui ne nous surprend guère compte tenu des problématiques de gamedesign que cela génère. Nous y revenons plus tard dans l’article, mais une personnalisation de notre avatar encore plus poussée est possible avec, à la clé, une boutique de cosmétiques.

Le mur Maria et le Bataillon d’exploration

L’histoire de Towerbone nous plonge dans un monde médiéval fantastique où l’humanité est soudainement attaquée par des hordes de monstres. Passons sur le fait que l’humanité a eu la bonne idée de se regrouper dans une unique mégalopole, “la cité des nombres”, facilitant sa chute. Cela vous rappelle quelque chose ? Vous connaissez l’Attaque des Titans ? Bienvenue dans l’Attaque des Monstres !

Mais c’est le dernier Zelda

En lieu et place de bâtir des murs pour s’isoler des affreux, les réfugiés se sont rassemblés dans une mystérieuse tour, le Beffroi, qui devient donc le dernier bastion de l’humanité. Nous incarnons un champion tout droit revenu du monde des esprits et, en compagnie des autres champions, nous sommes, bien entendu, les seuls à pouvoir régler la situation et résoudre les énigmes de cet univers. Voilà pour le pitch…

La version qui nous a été proposée est uniquement disponible en anglais. Pas d’inquiétude à avoir, le niveau nécessaire pour comprendre l’histoire reste très accessible et une traduction ne devrait pas tarder à arriver. En conséquence, certains termes utilisés dans cette preview peuvent différer de la traduction officielle du studio.

Un petit aperçu du beffroi

L’aventure démarre au beffroi, qui constitue le hub central du jeu. Les fonctionnalités classiques qu’on est en droit d’attendre y sont présentes : on y récupère les différentes quêtes (scénarisées ou non), on y retrouve la forge qui va permettre d’améliorer ses armes et son équipement, les salles d’entraînement, les autres joueurs ainsi que les principaux personnages non joueurs. Bref, on se prépare avant la bataille.

Quatre chevaliers dans le vent

Towerborne propose d’incarner quatre classes, quatre archétypes offrant des gameplays différents : la sentinelle, le chasseur d’ombres, le pyroclaste et le brise-roche. Pour les décrire rapidement, la sentinelle, armée d’une épée et d’un bouclier, est en quelque sorte le chevalier de l’équipe, ou la classe la plus équilibrée. Le pyroclaste est équipé d’un énorme gourdin de guerre capable de s’enflammer, occasionnant ainsi de gros dégâts au détriment de sa vitesse. Le brise-roche est doté de gantelets, et enfin le chasseur d’ombres, alliant agilité et furtivité, brandit deux dagues.

Le pyroclaste en pleine action

Tout comme pour l’éditeur de personnages, on sent une volonté de souplesse de la part du studio, qui nous encourage à essayer toutes les classes, et il est possible de passer de l’une à l’autre entre chaque mission. Une fois sa classe choisie, il est temps de partir à l’aventure et de quitter le beffroi.

S’offre alors à nous la carte du monde représentée par un plateau composé d’une multitude de cases. Sans utiliser des termes grandiloquents comme “conquête de territoire” qui pourrait être synonyme de stratégie, notre but principal sera de reprendre petit à petit du terrain tout autour de la tour, seul ou au sein d’un groupe pouvant accueillir jusqu’à quatre joueurs. Les différentes cases du plateau correspondent majoritairement à des missions qui ne sont rien d’autre qu’un prétexte pour la bagarre.

Plouf, plouf maintenant je vais aller dans la case où il y a un coffre.

Nous avons pu réaliser deux types de missions : les missions génériques aléatoires et celles scénarisées, qui font avancer le fil conducteur de l’histoire et introduisent les protagonistes non joueurs présents au Beffroi. Dans leur déroulement, les premières sont générées sur des niveaux aléatoires, ne sont pas jouables à plusieurs et ne peuvent être effectuées qu’une seule fois. Les secondes, scénarisées, peuvent être rejouées à l’envi, seul ou à plusieurs. Dans les deux cas, c’est après avoir sélectionné un niveau de difficulté que l’on plonge alors dans le cœur du gameplay du titre.

Une formule classique ?

S’il fallait qualifier Towerborne, nous dirions qu’il est un mélange de beat them all familial mixé à une composante de loot simplifié. Pour la partie action, la formule est connue et éprouvée, on y retrouve les traditionnelles hordes de monstres à castagner, le scrolling horizontal des niveaux, les combos à effectuer…

La bonne nouvelle, c’est que ça marche bien. On prend rapidement ses marques et on retrouve une maniabilité mainte fois expérimentée. Un néophyte peut très vite s’amuser et marteler des touches, tandis qu’un joueur plus expérimenté cherchera à s’approprier les quelques combos. Le pari de l’accessibilité est donc réussi, ce qui colle plutôt bien avec les durées des missions qui nécessitent une dizaine de minutes pour être menées à bien.

Les environnements sont sublimes

Outre le feeling propre à chaque classe, chacune d’elle se distingue par un mouvement signature. Le chasseur d’ombre peut, par exemple, effectuer un dash furtif et occasionner un coup critique, alors que le pyroclaste, après avoir chargé une barre, va pouvoir enflammer son gourdin. Si les classes de personnages offrent une prise en main différente, on reste plus circonspect en ce qui concerne la classe du brise-roche qui est plutôt offensive et qui semble à mi-chemin entre la sentinelle et le chasseur d’ombres.

L’équipement porté contribue aussi à la personnalisation de notre champion et permet d’activer des compétences spécifiques, qui s’ajoutent à la palette de coups disponibles. Pour compléter notre attirail de héros, de petites créatures fantastiques appelées Umbra peuvent également nous aider. Celles-ci gagneront sûrement en importance au cours de l’accès anticipé. Dans la version testée, elles offrent un pouvoir supplémentaire et finalisent donc les actions disponibles pour le joueur.

Je me demande en quoi elle va évoluer

Dans les différents stages proposés, on sent que Stoïc a fait un effort pour nous confronter à des situations variées : sauver des réfugiés, protéger un convoi ou encore éviter des pièges… Même si cela ne nous a pas vraiment surpris car déjà vues et revues, cela part d’un bon sentiment et est plutôt de bon augure pour la suite du développement.

Au secours de la veuve et de l’orphelin

En revanche, les quêtes en elles-mêmes sont plutôt banales : tuer le général adverse pour libérer le passage, détruire un certain nombre d’ennemis d’un type spécifique, réaliser trois missions dans un biome particulier… Comme c’est dommage !La mayonnaise peut néanmoins prendre grâce à l’aspect multijoueur. Les niveaux sont réalisables jusqu’à quatre joueurs, mais uniquement en ligne ! Nous espérons vivement qu’un mode multijoueur local soit ajouté.

Arcade fever

Dans son approche générale, Towerborne s’imprègne des codes de l’arcade sans pour autant embrasser pleinement cette voie. Par exemple, bien qu’il y ait des combos à réaliser, il n’y a pas de jauge associée qui apporterait une récompense ou illustrerait tout simplement le skill du joueur.

Parmi les autres reproches, nous aurions aimé un plus grand nombre de combos réalisables, accompagnés d’une liste détaillée. Si l’on comprend ces choix de design visant à ne pas brusquer les joueurs occasionnels, le studio sacrifie ainsi une certaine profondeur sur l’autel de l’accessibilité.

Pour autant, Towerborne ne choisit pas non plus de se tourner vers des choix plus ludiques, et donc plus accessibles, comme ceux que l’on peut retrouver dans beaucoup de beat them all. Ici, il n’y a pas d’objet bonus à acquérir, pas de caisse à jeter à la figure des adversaires, ni de bonus temporaires accordant un power-up ou encore de véhicules à enfourcher pour se défaire de quelques ennemis.

Loot moi si tu peux

La conclusion d’un niveau se termine par un récapitulatif des performances du joueur. Pas de notes au programme, ni de distinctions particulières : les statistiques fournies restent assez légères pour éviter toute frustration. À cette conclusion, sur laquelle le joueur ne semble avoir qu’une emprise limitée, s’ajoute un butin aléatoire composé de pièces d’équipements, d’armes et d’objets nécessaires au craft, plus ou moins rares. On retourne alors de temps à autre au Beffroi pour l’améliorer, revendre notre camelote et repartir en exploration.

Alors, dans Towerborne, c’est quoi le code couleur ? Vert c’est plus rare que bleu ou c’est l’inverse ?

Plus que l’habileté du joueur au cours d’une mission, c’est dans le choix de la difficulté des missions que Towerborne récompense le joueur. Au début de celles-ci, le joueur décide de leur niveau de danger. Une mission plus difficile permet d’obtenir des récompenses de niveaux supérieurs, mais en contrepartie, vous l’aurez compris, les ennemis ont plus de vie, infligent plus de dégâts et de nouvelles déclinaisons de ces derniers apparaissent avec, à la clé, de nouveaux mouvements.

Enfin, il est possible de récupérer des monnaies particulières au cours de l’aventure, ce qui nous amène au dernier point, spécifique à Towerborne : son modèle économique.

Le futur roi du season pass ?

Futur titre du Game Pass, Towerborne arrive pour le moment en accès anticipé sur Steam à partir du 10 septembre 2024, avec un ticket d’entrée à 24,99 € minimum pour son pack fondateur argent. Pour cette somme, en plus de l’accès anticipé donc, des bonus cosmétiques viennent justifier l’addition. Pour les joueurs Xbox et PC du Game pass, il faudra patienter puisque le titre sera disponible en 2025, à une date encore inconnue. Si nous ne revenons pas davantage sur ce faux pas, soulignons cependant que le modèle économique va lui aussi opérer sa mue, passant d’un accès anticipé payant à un modèle free-to-play.

La FAQ sur Steam apporte quelques précisions sur la suite. En résumé, promis, juré, il n’y aura pas d’éléments affectant l’équilibrage entre les joueurs, seulement des cosmétiques et “des objets de commodité indispensables”. Wait and see.

Cette version test a tout de même été l’occasion d’entrevoir ce qu’on suppose être la monnaie spécifique aux cosmétiques de la boutique. Celle-ci est composée des writs et s’obtient, dans notre version, via certaines missions ou quêtes annexes. Elle permet de débloquer des cosmétiques ou des émotes. Il est ainsi possible de superposer à un équipement l’apparence d’un cosmétique.

Mates un peu mon couvre-chef !

Mais cela ne s’arrête pas là. En complément de cette première monnaie, viennent des objets spécifiques appelés curios (de mémoire), qui débloquent des sections du magasin de cosmétiques… Il y aurait donc deux monnaies : l’une pour acheter les cosmétiques et l’autre pour débloquer certaines pages thématiques du magasin.

Pour l’instant, il est bien trop tôt pour se prononcer sur un système qui évoluera au fil des prochains mois. Ce qui est certain c’est que le modèle adopté est bizarre, même très bizarre…

Testé sur PC via Steam

Bilan

On a aimé :
  • Le monde très coloré et ses graphismes
  • La formule générale qui marche bien
  • L’accessibilité du titre…
On n’a pas aimé :
  • L’absence d’un mode multijoueur local
  • Les missions très classiques
  • ... qui étouffe parfois la profondeur de jeu
Un succès garanti ?

Avec une esthétique agréable, Towerborne ne réinvente pas la roue, mais offre une formule sympathique qui a le temps d’évoluer et de se bonifier tout au long de son accès anticipé. Cependant, des questions importantes demeurent quant à la viabilité du titre à long terme : la répétitivité inhérente au genre, l’intérêt de son scénario, son modèle économique, mais surtout le défi de concilier le monde des joueurs occasionnels et celui des joueurs réguliers, et cela afin d’assurer la pérennité du titre.

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Towerborne

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : Xbox Game Studios Publishing

Développeur : Stoic

Date de sortie : 2024

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PC Windows

1 reactions

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Pandacoquin

10 sep 2024 @ 19:50

Merci pour l’aperçu, il a l’air sympa et la direction artistique donne vraiment envie