Test - Chef Life : A Restaurant Simulator - Dans la peau d’un chef étoilé

«Un steak frites pour la deux !» , - 0 réaction(s)

Sorti le 23 février, Cyanide Studio nous promet avec Chef Life : A Restaurant Simulator de vivre l’expérience d’un futur chef étoilé. Le studio français est notamment connu pour la série des Pro Cycling Manager, Blood Bowl, des jeux d’infiltration Styx, mais aussi de Call of Cthulhu et Werewolf : The Apocalypse - Earthblood. En choisissant de s’engager dans un jeu de gestion, le studio réussira-t-il son défi ? La réponse dans ce test cuit à point !

L’art de la cuisine

Nous débutons Chef Life : A Restaurant Simulator par une cinématique nous mettant l’eau à la bouche. Après une mise en scène de présentations d’assiettes toutes plus appétissantes les unes que les autres, la cinématique se termine pour enchaîner sur la création de notre avatar. Nous avons le choix parmi quatre visages, que nous choisissions un homme ou une femme. Ensuite nous pouvons régler la musculature, la corpulence et le teint de peau. Viennent ensuite la coiffure et la couleur des cheveux, la barbe (même pour les femmes) puis le design et la couleur des vêtements portés, ce qui est très rapide à la vue du peu de choix disponibles pour la création de notre avatar. Une fois cette formalité terminée, il est finalement temps d’ouvrir notre restaurant ! Notre aventure commence par l’ouverture d’un nouvel établissement culinaire avec l’objectif d’être reconnu pour nos prestations gastronomiques. Dès les premiers instants, tel un plat beaucoup trop salé, nous remarquons que les déplacements de notre avatar sont assez rigides et que les décors qui nous entourent sont pour le moins simplistes. Nous espérons que le reste du jeu nous ravira plus que ses graphismes.

Le didacticiel nous invite à apprendre les mécaniques du jeu et en premier lieu à nous déplacer vers notre associé, prénommé Kassim. Celui-ci nous explique qu’il a fini de mettre en place les éléments de la cuisine, et que tout est fin prêt pour l’ouverture du restaurant, fixée dans trois jours. Cerise sur le gâteau, il nous réserve une petite surprise : un livre de recettes !

Toutes les recettes que nous apprenons sont affichées à l’intérieur, avec leurs méthodes de préparation. Notre première tâche consiste à cuisiner du bœuf aux pommes de terre. Dès que nous sélectionnons la recette, un encart apparaît pour nous indiquer toutes sortes d’informations. Différents logos sous la recette permettent de connaître le coût monétaire, le type d’aliments, le pays de provenance et la catégorie de notre recette.

Les étapes de la recette sont particulièrement bien expliquées, à croire que nous avons emprunté le livre de recettes de la célèbre Maïté, en espérant qu’il n’y ait pas de plat avec des anguilles ! Il suffit tout simplement de suivre les étapes pas à pas pour réussir le plat. Ici nous devons commencer par préparer les frites, émincer les échalotes, découper et cuire le steak de bœuf et enfin passer au dressage de l’assiette. Un délicieux steak aux échalotes avec son lit de frites maison pour se régaler les papilles ! Bon, nous nous emballons un petit peu, car cette première recette se situe dans la catégorie « Cuisine de cantine »…

Visuellement nous sommes aidés par des bulles informatives situées en haut à gauche de l’écran. Dans le coin opposé nous avons la ou les recettes à réaliser, qui sont consultables intégralement afin d’anticiper les actions requises. Nous avons bien entendu la possibilité de préparer un plat à l’avance et de le conserver au réfrigérateur. Après avoir récupéré tous les ingrédients, passons à la préparation. Il va sans dire que nous ne découpons pas la viande sur la même planche que les légumes, nous ne sommes pas dans la cuisine de mamie. Nous commençons par préparer une tranche de steak puis changeons d’emplacement pour l’échalote et les pommes de terre. Nous attrapons ensuite une poêle afin de cuire notre viande qui, pour le moment, ne nous propose que le choix « cuit » : quel sacrilège… un steak saignant serait plus adapté ! Nous pouvons choisir parmi trois réglages de puissance de feu ainsi que d’allumer ou éteindre la gazinière. Ces options sont très importantes car nous pouvons accélérer ou ralentir la cuisson de nos aliments. Une barre de progression nous indique à quel moment il convient d’intervenir pour une cuisson des plus précises. Bien entendu, le studio n’a pas oublié qu’il y a deux côtés à cuire pour un steak, nous avons donc une option qui s’affiche pour retourner la viande.

Nous réservons notre viande et passons immédiatement à la cuisson des frites. Là aussi, les actions requises sont multiples. Allumer la friteuse pour faire chauffer l’huile, y jeter les frites et les retirer au bon moment pour qu’elles ne brûlent pas. Dernière étape, le dressage, qui pour l’instant se fait automatiquement. Une note d’exécution technique nous est attribuée, représentant la maîtrise avec laquelle le plat a été cuisiné. Avec une note de « A », Etchebest n’est pas prêt de débarquer ! Cette note est influencée par notre technique de préparation, mais aussi par la qualité de nos fournitures de base. Enfin pour finir, sachez que pour parfaire nos recettes à la perfection, nous devons préchauffer les casseroles et incorporer les ingrédients au bon moment. Par exemple, les échalotes doivent être ajoutées dans la poêle juste avant de retourner le steak pour avoir une cuisson parfaite et enfin saupoudrer délicatement les épices. Au moins nous avons appris quelque chose, ce soir c’est steak frites maison ! Kassim nous invite donc à recommencer la préparation du plat, mais cette fois en incorporant les échalotes, puis le sel et le poivre. Pour ne pas se tromper avec les condiments, une action « Sens du chef » est disponible, garantissant un dosage précis des épices. Viennent ensuite la cuisson des frites et le dressage, cette fois à notre sauce.

Pour ce faire, nous avons au choix quarante-cinq assiettes différentes dans lesquelles il nous est possible de disposer les préparations à notre convenance. Il est bien entendu conseillé de faire une très belle photo de notre œuvre d’art, afin de la partager avec nos amis histoire de les faire saliver.

Cuisiner c’est bien, gagner sa vie c’est mieux

Le deuxième jour commence et c’est l’occasion de rencontrer une nouvelle protagoniste : Max. Cette jolie brune s’occupe des livraisons pour tous les grossistes alimentaires de la ville et prend les commandes que nous lui passons. En âme charitable, elle nous fait cadeau de quelques excédents d’un autre arrivage. C’est aussi l’occasion de découvrir un outil qui se révèle fort utile : la Table de recherche. Celle-ci nous permet, en dépensant des PC (points de connaissances) acquis à chaque niveau, de débloquer des recettes inédites. Ces dernières sont classées en plusieurs rangs qui vont des plus simplistes au plus sophistiquées. Bien entendu, plus elles sont complexes à réaliser et plus leur prix sur notre carte est élevé. Mais ce n’est pas tout, les recettes que nous connaissons peuvent être améliorées pour passer au rang supérieur (recettes revisitées) ; pour cela il faut obligatoirement les préparer plusieurs fois. Dans les faits, nous avons à terme la possibilité de présenter pas moins de soixante-dix-huit plats à notre carte et nous comprenons rapidement l’importance de la bulle informative, toujours présente pour nous aider à ne rien oublier. Sachez également qu’afin de pouvoir présenter un menu à la carte, nous sommes obligés de le réaliser au moins une fois pour nous y entraîner.

En plus de préparer ces plats, nous devons également passer régulièrement des commandes auprès de nos fournisseurs. Cette couche de gameplay est assez intéressante car nous avons le choix entre plusieurs qualités d’ingrédients allant de simple à exceptionnel, qui influent bien entendu sur nos préparations. Au début, nous n’avons accès qu’à une qualité de marché simple mais il nous est possible de commander des produits locaux, nationaux ou internationaux. Bien entendu les produits locaux sont plus chers mais de meilleure qualité. Il faut aussi savoir qu’en fonction du lieu où nous achetons nos aliments, nous impactons notre responsabilité, ce qui influe sur notre réputation auprès du personnel donc de ses performances. Certains marchés nous font des remises en fonction du nombre d’unités achetées et pour gagner de l’argent il nous faut gérer au mieux les commandes !

En attendant que Max nous livre, nous pouvons modifier les emplacements des éléments de cuisine ainsi que la décoration de la salle. Un catalogue assez conséquent est à notre disposition pour créer un restaurant à notre goût. Les choix qui s’offrent à nous vont du sol au plafond, en passant par le mobilier et tout ce qui compose une cuisine professionnelle. Nous comprenons dès à présent où vont aller la majorité de nos investissements.

Comme si tout cela ne suffisait pas à maintenir notre attention au maximum, il faut également surveiller la date de péremption de nos aliments. Il serait dommage de présenter à la carte des produits avariés… Si vous vous dites qu’il est absolument impossible de tout gérer alors que les clients passent commande, eh bien le studio français y a pensé. Comme cela pourrait se passer dans la vie de tous les jours, nous avons la possibilité de « préparer » à l’avance certaines tâches et de stocker certains ingrédients dans un réfrigérateur. De plus, des options d’accessibilité nous sont proposées plus tard afin de ne pas transformer le jeu en « cauchemar en cuisine ». Nous avons opté, au moins pour débuter, pour l’activation de ces « préférences ». Celles-ci nous permettent de bloquer le nombre de clients et leur impatience, d’activer les aide-mémoires ainsi que de réussir les plats à tous les coups.

Une simulation aux petits oignons

Le jour J est enfin arrivé, l’ouverture de notre restaurant ! Vous l’aurez compris, Chef Life : A Restaurant Simulator porte bien son nom et pour conditionner le tout, notre temps est compté. Comme pour les journées de test, nous devons nous employer à gérer les heures précédant le service du soir. Simulation oblige, le jeu nous invite au fur et à mesure à nous améliorer ainsi qu’à augmenter le nombre de recettes proposées. Comme toute structure professionnelle, il nous faudra croître afin de pérenniser notre petite entreprise. Pour cela, nous avons la possibilité d’effectuer des travaux d’agrandissement, ce qui bien entendu nous permet ensuite d’embaucher du personnel supplémentaire.

Nous devons piloter absolument tout ce qui a attrait à notre restaurant, de la prise des commandes pour notre stock à la propreté de notre établissement en passant par la gestion et la satisfaction de nos clients. Nous vous l’avions dit, ce jeu est une vraie simulation ! Chef Life : A Restaurant Simulator bénéficiant du soutien officiel de l’illustre Guide Michelin, vous vous doutez bien que le Saint Graal est d’être adoubé par les étoiles de la prestigieuse institution. Heureusement après quelques journées nous avons la possibilité de recevoir du renfort pour nous aider. Au début, seul Kassim vient nous épauler pour accomplir les tâches les plus basiques comme découper les ingrédients. Au fur et à mesure, la maîtrise de notre aide-cuisinier va augmenter, lui permettant d’accomplir des tâches plus complexes jusqu’à parvenir à créer un repas tout seul. Il est essentiel de parvenir à améliorer le niveau de nos commis afin d’avoir le temps de réussir les défis qui nous sont proposés au cours des journées.

Pour parler de la prise en main de Chef Life : A Restaurant Simulator, quelques heures de jeu sont nécessaires afin de bien assimiler toutes les mécaniques, même si le didacticiel nous aide bien et que nous avons accès au codex. De plus, notre personnage ne peut pas courir, ce qui nous handicape vraiment lorsque nous nous déplaçons entre les différents éléments de cuisine. La navigation dans les menus est également assez laborieuse à la manette, surtout quand le temps est notre ennemi.

En ce qui concerne la direction artistique, c’est vraiment l’ingrédient le moins frais de cette production ; les graphismes sont en retard de deux générations. Notre personnage est très rigide, les décors sont d’une pauvreté indigne de notre ère. Si le travail du studio s’était basé autant sur la simulation que sur les graphismes, nous aurions pu jouer avec l’un des plus beaux titres de cette décennie, ce n’est malheureusement pas le cas. La bande son a été un peu plus travaillée, même si la musique qui nous accompagne n’est pas transcendante. En revanche les bruitages sont de bonne qualité, et les sonneries qui résonnent quand une tâche est accomplie par nos commis ou qu’une cuisson s’avère optimale s’entendent parfaitement.

Testé sur Xbox Séries X (version optimisée)

Bilan

On a aimé :
  • Une simulation parfaite
  • Un concept original
On n’a pas aimé :
  • Une direction artistique dépassée
  • Une jouabilité désastreuse
  • Une navigation dans les menus inadaptée à la manette
Un restaurant 5 étoiles ? Plutôt un fast-food…

Pour ceux qui souhaitent découvrir le plaisir et le stress d’être dans la peau d’un chef-cuisinier gérant son entreprise, Chef Life : A Restaurant Simulator, est fait pour vous. Cyanide studio nous propose une immersion intégrale dans le quotidien d’un restaurateur. Malheureusement, le logo du Guide Michelin ne relève pas le niveau de la direction artistique et du gameplay, complètement dépassés. En revanche si les graphismes vous importent peu et que vous recherchez un vrai jeu de gestion dans l’univers culinaire, alors il serait dommage de passer à côté.

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Chef Life : A restaurant Simulator

PEGI 3

Genre : Gestion

Éditeur : Nacon

Développeur : Cyanide Studio

Date de sortie : 23/02/23

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch