Test - Mount & Blade II : Bannerlord - Une adaptation console réussie ?

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Mount & Blade est une licence arrivée de nulle part en 2008. Développée par le studio TaleWorlds alors méconnu, ses développeurs ont réussi à créer un concept unique mêlant l’action RPG et jeu bac à sable. Le principe est simple, partir de zéro pour gravir les échelons d’une société médiévale, récolter gloire et richesse et alors laisser notre empreinte dans cet univers.

Mount & Blade II : Bannerlord est tout d’abord sorti en 2020 sur PC en early acces pour arriver finalement dans sa version définitive sur console le 25 octobre 2022. C’est une suite indirecte de Mount & Blade : Warband (se déroulant 200 ans avant) sorti sur Xbox One et nous verrons ici les différences apportées par rapport à son prédécesseur, mais également l’adaptation sur console.

Un concept toujours aussi efficace

Mount & Blade II : Bannerlord propose clairement une expérience identique à l’épisode précédent, mais livre une copie peaufinée et améliore l’expérience utilisateur. Notre aventure commence par la création de notre avatar à l’aide d’un éditeur de personnage plus complet qu’auparavant et qui correspond aux standards d’aujourd’hui. Nous devons également préciser le caractère de notre personnage en lui choisissant un passé. Chaque morceau d’histoire sélectionné, durant l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte, permet d’influencer nos statistiques. Par exemple, nous sommes nés dans une famille de chasseurs, mais nous avons décidé d’aider des commerçants à se développer, puis nous avons réussi à tuer quelques bandits. Ces choix influencent alors différentes statistiques entre nos compétences à l’arc, la précision, le commerce, mais également la force, la vitalité, notre sens de stratège et plein d’autres éléments allant de l’artisanat à la gestion de nos troupes.

Après une courte, mais efficace phase de tutoriel, nous sommes lâchés dans cette nouvelle Calradia bien plus vaste et revisitée. À l’instar des RPG majeurs, nous avons bien cette sensation de grande aventure et qu’il faudra parcourir du chemin pour arriver à nos fins. Nous avons deux possibilités pour débuter, nous pouvons suivre une intrigue principale qui permet de faire tomber l’empire ou bien choisir de le consolider et d’étendre son influence.

Pour le reste, c’est à nous de choisir la voie qui nous plaît, bien évidemment au commencement, il est difficile d’entrevoir l’avenir avec les dix soldats à notre solde. Il faut alors commencer modestement et s’attarder sur les quêtes que nous proposent les villageois. Cela permet alors de valider la prise en main du jeu, mais aussi de se familiariser avec les différentes mécaniques de gameplay. Plusieurs quêtes sont disponibles, mêlant commerce, combat, renommée et politique. Les villageois peuvent nous demander des ressources agricoles contre de l’argent ou bien résoudre divers conflits d’intérêt où nous pouvons choisir la voie des armes ou bien de la diplomatie en fonction de notre charisme. Les nobles présents dans les villes et châteaux peuvent nous proposer également différentes quêtes parmi lesquelles protéger des caravanes commerciales, se débarrasser de bandits, participer à des tournois de joutes ou partir récupérer les rentes dans les villages. La plupart du temps nous pouvons faire ce qu’il nous plaît, par exemple, nous allier à des adversaires au lieu de les tuer, ou bien payer un pot-de-vin pour résoudre un conflit. La multitude de choix proposés façonne alors la renommée et les traits de notre personnage ainsi que le comportement adopté par nos futurs alliés et ennemis. Si après une bataille, nous capturons un noble d’un clan et que nous l’exécutons, son clan et ses proches ne seront plus très enclins à coopérer avec nous. Toutefois, il est possible de regagner leur confiance et même de se marier avec la veuve ou le veuf de celui ou celle qu’on a tué.

De même, nous pouvons développer un clan, un royaume et une dynastie, notre personnage peut mourir de vieillesse, nous incarnons alors notre descendance qui hérite des traits et compétences de ses parents. De sorte que lorsque nous incarnons l’un de nos enfants, de nouveaux dialogues deviennent disponibles pour faire appel à la notoriété familiale afin de convaincre nos interlocuteurs.

La voie des armes nécessaires

Après s’être attardé à commencer à nous développer, il faut se concentrer sur notre armée. Même si Mount & Blade II : Bannerlord offre de multiples approches de gameplay, le cœur de l’expérience repose sur notre armée et sa puissance. Comme évoqué, nous commençons avec une dizaine de troupes, mais nous pourrons vite monter jusqu’à engager des batailles à mille contre mille (assez bluffantes d’ailleurs). Mais la taille ne signifie pas qualité car oui, nos soldats ont différents niveaux d’expérience et plus une armée est de haut niveau, plus elle est compétente et dispendieuse. De sorte qu’il faut se méfier des troupes ennemies à la capacité proche de la nôtre et si nos soldats ne sont pas entraînés, il vaut mieux cibler des armées plus petites.

Comme dans Mount & Blade : Warband, nous retrouvons les mêmes mécaniques de gestion des armées. Nous devons recruter des troupes, des compagnons pour pallier nos faiblesses, louer les services de mercenaires et revendre ou bien rallier à notre cause les prisonniers de guerre.

En revanche, la nouveauté se remarque sur les armes et équipements disponibles. Il y en a en plus grande quantité, ils sont plus variés et certains ne sont accessibles qu’en fonction de nos points de compétences dans l’arbre associé. Il y a également le système de forge qui permet, si nous avons les compétences et les matériaux nécessaires, de concevoir nos propres pièces d’équipement.

Le système d’arbre de compétences est étroitement lié à la façon dont nous jouons, chaque action améliore ses compétences liées. Plus l’on joue d’une certaine façon, plus nous accumulons des bonus dans celle-ci. Par exemple, attaquer plutôt avec des armes à une main au lieu des armes d’hast ou à deux mains, utiliser un arc ou une arbalète, combattre à cheval ou à pied, donner des ordres aux troupes, etc. De plus, ces bonus peuvent être réellement intéressants, nous pouvons gagner en dégâts, vitesse d’attaque, maniabilité, mais aussi en rapidité de déplacement, en négociation, marchandisage ou vitesse de construction. Tous les aspects du jeu peuvent être ainsi améliorés.

Coté gameplay, nous avons le choix de jouer en première et troisième personne, rien ne change de ce côté-là. Pour ceux ne connaissant pas la licence, cela ressemble beaucoup à Chivalry II. C’est-à-dire qu’il faut donner l’orientation de notre coup avec le joystick pour attaquer dans la direction souhaitée. La différence de gameplay est surtout vis-à-vis de la gestion de nos troupes. Nous avons la possibilité de planifier nos batailles ou de le faire en temps réel, par exemple positionner nos archers en hauteur et demander à notre cavalerie de se séparer en deux afin qu’une partie attaque l’infanterie et l’autre les archers.

Deux autres points sont également au cœur de l’expérience, l’attaque/défense de villes et les guerres entre factions que nous pouvons rallier à mille contre mille. Défendre ou tenir un siège est constitué de deux phases. L’une est préparatoire, il faut défendre sa position tout en construisant les engins tels que les catapultes, échelles, béliers et autres trébuchets. Une fois la position consolidée, nous rentrons dans la phase de bataille où l’on peut utiliser l’ensemble des engins de siège ou bien donner les ordres. Nos options varient si nous sommes le leader de l’armée ou bien si nous nous sommes simplement ralliés, dans ce cas c’est le commandant de l’armée qui donne les ordres, même ceux concernant nos hommes. Le second point, ce sont les guerres entre factions auxquelles nous pouvons participer ou mener en leur nom. Ici, nous pouvons rejoindre une armée ou bien la constituer. Le ralliement de troupe est primordial pour grossir les rangs de notre régiment. Il faut faire attention au moral et au stock de nourriture en réserve, si l’un des deux est insuffisant, des désertions peuvent survenir. Côté sensations, certaines batailles et sièges sont vraiment épiques même à bas niveau et l’on peut ressentir l’aspect brutal des combats et des coups que nous assénons.

Nos adversaires sont bien plus intelligents qu’autrefois, de sorte qu’ils peuvent chercher eux aussi à nous prendre à revers ou sur les flancs, envoyant parfois leurs cavaleries détrousser notre arrière-garde. Cependant, c’est davantage lors des assauts de prises de châteaux et villes que l’intelligence artificielle montre ses limites, et nous pouvons parfois observer certains soldats alliés ou ennemis tourner en rond sans toujours savoir quoi faire.

La gestion d’un royaume

Outre l’aspect action-RPG il y a également une partie gestion du royaume plus aboutie dans ce nouvel opus. Pas de chamboulement majeur, mais la mécanique est beaucoup plus fluide dans son usage. Après avoir amassé un certain pécule, nous avons la possibilité d’acheter des commerces dans les villes et de déployer des caravanes marchandes. Cette fois par la guerre, nous pouvons conquérir des villes, châteaux et villages et ainsi s’occuper de leur administration. Nous pouvons entre autres choses améliorer certains quartiers, promulguer des lois et subventionner des garnisons. Cette partie gestion est nécessaire afin de financer les guerres suivantes en vue et renforcer l’influence de notre clan, de notre dynastie.

Comme évoqué, nous pouvons rejoindre une des huit factions de Calradia. Chacune dispose de spécificités au niveau des troupes qu’elle peut proposer, de certaines armes disponibles de sa localisation, le tout en fonction de son allégeance ou non à l’empire. En fonction des affinités que nous pouvons avoir avec certains vassaux, princes ou rois que nous avons rencontrés au détour d’une bataille ou d’un tournoi, nous pouvons choisir de rallier leur cause et de se battre sous leur bannière. De même, il est conseillé d’étendre les relations du clan en proposant des unions avec des membres de notre famille.

Il est tout aussi possible de développer notre propre faction, mais cet aspect est bien plus difficile à mettre en place puisqu’il faut s’émanciper d’un serment déjà prononcé sans pour autant avoir la certitude de conserver les fiefs durement gagnés appartenant à la faction. Créer notre faction se résume à se mettre une cible dans le dos et n’importe quelle faction limitrophe peut voir ici l’occasion d’étendre son royaume.

L’adaptation console

Mount & Blade II : Bannerlord est donc un portage et une des questions légitimes est : comment fonctionne la prise en main du jeu ? Tout comme Warband, les développeurs ont réussi à retranscrire les sensations en bataille et ont rendu plaisants les combats au corps à corps et à distance. La gestion de nos troupes est également facile, mais de ce côté-là, c’est à nous de découvrir son fonctionnement par l’expérimentation. Malheureusement, il n’y a pas d’assistance pour comprendre comment sélectionner le type de troupe que l’on souhaite commander et nous avons mis plus de dix heures de jeu pour appréhender la mécanique. Il faut maintenir la touche LB et sélectionner le type d’unité souhaité avec les flèches directionnelles afin de valider notre choix. C’était bien ennuyeux d’un point de vue stratégique au début du jeu puisque l’intérêt est de pouvoir surprendre l’ennemi en dissociant la cavalerie de l’infanterie et des archers.

Côté graphismes, le jeu propose un mode fluide à 60 FPS ou bien fidélité à 30. Nous n’avons pas identifié d’énorme changement visuel entre les deux modes et c’est pourquoi nous vous conseillons de jouer en mode fluide qui apporte un réel confort en jeu. Pour le reste, rappelons que TaleWorlds est un studio indépendant et que Mount & Blade est un AA. Dans l’ensemble, le jeu est plutôt soigné, mais reste en deçà des grosses productions. Cela n’entache cependant pas l’ambiance médiévale fort bien retranscrite grâce à ses nombreux décors et environnements qui nous immergent complètement dans l’univers.

Chaque ville, château et village sont uniques et respectent les différents types d’architecture en fonction de l’environnement géographique et ethnique des factions. Nous avons donc droit à différents types de constructions mélangeant l’occident et l’orient, mais aussi les Vikings et les Mongols par exemple. Concernant la carte du monde qui nous sert pour nous déplacer, aucun souci de ce côté-là même l’interface est facilement accessible et intuitive à la manette.

Mount & Blade II : Bannerlord est également très apprécié sur PC grâce aux différents partages de mods. Sur console, très peu d’informations circulent sur le sujet, mais il se pourrait qu’ils puissent arriver via l’ajout de DLC officiels.

Le multijoueur

Pour le plaisir d’affronter de vrais joueurs, différents modes multijoueur sont présents. Il en existe deux sur Xbox, les modes Capitaine et Escarmouche. Le premier permet de collaborer avec des alliés de façon tactique à l’aide d’une gestion de notre trésorerie pour récupérer des troupes et acheter des améliorations pour les combats. Le second invite à mener notre propre détachement de troupes au combat avec la possibilité de contrôler le champ de bataille dans le but de vaincre toutes les troupes adverses.

Malheureusement, nous ne pourrons pas vous en dire davantage sur l’aspect multijoueur puisqu’il faut attendre pas moins de trois heures estimées par le jeu afin de trouver une partie, autant vous dire que c’est peine perdue…

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • La richesse d’opportunités
  • Les combats épiques
  • La gestion de notre dynastie
  • L’ambiance générale
On n’a pas aimé :
  • Certains combats un peu brouillons
  • La forge pas très utile finalement
  • Pour le moment pas de mods sur console
  • Personne sur le multijoueur
Une suite digne de ce nom

Mount & Blade II : Bannerlord est la suite attendue par les fans et offre une bien meilleure expérience de jeu que son prédécesseur grâce à ses nombreux ajustements. Toujours aussi addictif, le concept fait à nouveau ses preuves et nous octroie toujours plus de liberté de choix dans l’aventure et la dynastie que nous construisons. Graphiquement beaucoup plus aux goûts du jour que Warband, ce nouvel opus ne pourra que séduire les adeptes et sans doute conquérir de nouveaux joueurs.

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Mount & Blade II : Bannerlord

Genre : Action RPG

Éditeur : Prime Matter

Développeur : TaleWorlds Entertainment

Date de sortie : 25/10/2022