Test - Grim Dawn Definitive Edition - Un Hack&Slash généreux et gratifiant

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D’abord sorti en 2016 sur PC, Grim Dawn investit enfin le marché des consoles après quelques longues années d’attente. Le titre, développé par les créateurs de Titan Quest, tente de perfectionner la formule de son prédécesseur. Il en reprend les mécaniques mais les améliore profondément, que ce soit l’exploration, la progression du personnage, ou encore la collecte de loot à la pelle inaugurée par un certain Diablo en son temps. Disponible d’emblée dans sa Definitive Edition, Grim Dawn sort dans son plus bel écrin. L’intégralité des DLC, ajouts et améliorations sont bien évidemment inclus, offrant ainsi au titre un contenu et une durée de vie gargantuesques.

Un scénario sans surprise

Nous sommes propulsés dans un monde sombre et déchiré par la guerre de Cairn, où un empire autrefois prospère est en ruine et où la race humaine est désormais au bord de l’extinction. Cairn est devenu le point central d’une guerre éternelle entre deux puissances d’un autre monde, l’une cherchant à utiliser les corps humains comme ressource, l’autre préférant éradiquer l’humanité plutôt que de la laisser devenir, malgré elle, l’hôte des Éthériens. Cette guerre cataclysmique a non seulement décimé la civilisation, mais elle déforme le tissu même de la réalité et, dans son sillage, donne naissance à de nouvelles horreurs.

Les éthérés sont de sortie.

Pour l’Homme, c’est l’aube d’une nouvelle ère sinistre où le fer a remplacé l’or comme monnaie et où l’importance du sel comme arme le rend bien trop précieux pour le gaspiller en nourriture. Il existe de petites enclaves de survivants éparpillées dans le monde. Ces humains, terrés dans des refuges de fortune, ont tranquillement observé les envahisseurs se détruire mutuellement et ont appris à connaître les forces et les faiblesses de leurs ennemis venus d’un autre monde. Quelques rescapés ont commencé à faire preuve d’étranges nouvelles capacités après avoir survécu à une possession éthérienne ou une exposition au portail. Ces pouvoirs surnaturels sont craints par certains, mais donnent à beaucoup l’espoir de lancer une résistance pour combattre les « étrangers » et récupérer ce qui reste de leur monde.

Nous sommes l’un de ces individus. Béni, ou peut être maudit, par le contact de l’influence de l’éther, nous avons des pouvoirs et une force qui dépassent ceux des hommes normaux. C’est maintenant à nous de prendre ce redoutable potentiel et de l’utiliser contre les ennemis de la race humaine. Deviendrons-nous celui ou celle qui sauvera le Cairn de son sinistre destin ? Ou l’humanité est-elle vouée à l’extinction ?

C’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe

Grim Dawn est un Hack & Slash en 3D isométrique, à la technique vieillotte mais au gameplay solide et poussé. Sur le plan purement graphique, le titre tourne en 1080p à l’heure actuelle, et de base dans un mode en 30 images par seconde. Nous vous conseillons de faire un tour dans les options avant de débuter l’aventure. Il y a notamment dans l’onglet vidéo la possibilité de débloquer le framerate, à notre sens, nécessaire pour le ressenti visuel. Se faisant, l’image gagne en fluidité même si de rares saccades se font ressentir lorsque l’on fait tourner la caméra. Dans un autre souci de confort pour les yeux, nous vous invitons également à augmenter l’échelle de l’interface au maximum, les textes et les icônes étant à la limite de l’illisible dans leur configuration standard. Un dernier petit réglage à effectuer avant d’entamer la partie, afin de profiter de tous les slots de votre barre d’action, il nous faut passer par la réattribution des raccourcis sur les boutons de la manette. Sans cela, trois techniques de la barre d’action ne seront affiliées à aucune touche du contrôleur. Cette reconfiguration étant terminée, débutons le périple.

Certains autels ou totems feront apparaître des troupes d’ennemis, et du butin en quantité industrielle.

Sur le menu principal, après la création de notre avatar, nous avons le choix entre deux modes de jeu, le mode Histoire, classique, et le mode Épreuve. Le premier nous permet de vivre la campagne, dans un mode de difficulté déterminé par nos soins au préalable. On peut se lancer en Normal, bien équilibré, ou en Vétéran, plus relevé, avec parfois quelques pics de difficulté contre certains boss, mais donnant un bonus d’expérience et de butin. Une fois la quête principale bouclée , nous débloquons les modes Elite, puis Ultime, réservant aux plus courageux de belles sueurs et crises de nerfs. Le mode Épreuve, quant à lui, nous met face à de nombreuses vagues d’ennemis retors, en arène. On peut notamment y développer son personnage, gagner en réflexe, et trouver du butin en pagaille. D’ailleurs, nous pouvons pratiquer ces deux modes de jeu en solo, en coopération jusqu’à quatre joueurs en ligne, voire en pvp, avec la possibilité de partager le butin avec nos frères d’armes ou de l’instancier.

Nous commençons l’aventure près de la prison de Burrwitch, servant de base aux quelques réfugiés encore en vie. Condamné à mort par pendaison, c’est avec la corde au cou à deux mètres du sol que notre protagoniste se réveille. Le contremaître du coin nous détache, nous explique rapidement la situation catastrophique dans laquelle les survivants se terrent, et requiert notre aide. On est d’abord envoyé au front pour occire quelques morts-vivants menaçant les défenses du pénitencier, puis sollicité pour quelques recherches et sauvetages. Au fil de notre parcours, nous pourrons en fonction de nos choix recruter plusieurs quidams, qui proposeront leur compétences à la communauté. Ainsi, nous pouvons engager un forgeron, un cuistot, ou divers marchands. D’autres intendants de faction joindront aussi nos forces, nous accordant diverses récompenses en fonction de notre niveau de réputation comme par exemple des schémas de fabrication, des sets d’ensembles liés au compte, ou encore des bonus d’expérience si l’on crée un autre personnage. Monter le niveau d’hostilité des différentes factions du titre, en réalisant des chasse à la prime, peut également faire apparaître quelques champions ou héros dits « élites », plus fréquents et plus forts en fonction de la haine que nous déverse telle ou telle catégorie de vilains.

Un système de réputation classique, mais gratifiant.

Concernant les environnements, ils sont de bonne facture et plutôt variés une fois le premier chapitre terminé. Nous traversons pendant des dizaines d’heures différents biomes allant de la forêt lugubre au désert étouffant, nous visitons quelques bâtiments délabrés au sein d’une forteresse de glace quand nous ne sommes pas assailli de morts-vivants dans la sombre grotte d’un volcan. L’exploration est d’ailleurs encouragée, visiter l’ensemble des régions de la carte est constamment récompensé et chercher quelques petits coffres cachés ou passages secrets vont en ce sens. Histoire de faciliter notre voyage, des portails de téléportation sont à dénicher ici et là, nous économisant de laborieux allers-retours à la base. Nous avons également la possibilité de nous créer à volonté un portail personnel, bien pratique quand l’inventaire déborde de camelote à refourguer.

Il me faut du loot. DU LOOOOOT !

Les allers et retours à la base sont fréquents. L’inventaire, qui reste calqué sur la version PC, se remplit vite, même si l’on débloque rapidement des extensions de stockage. Le butin tombant en quantité à la limite de l’exagération, on ne peut s’empêcher de tout ramasser frénétiquement. On maintient l’espoir de trouver mieux, ou d’en tirer quelques piécettes chez le marchand du coin. Un banquier est présent au sein de la prison, et propose de stocker vos affaires. Il présente d’ailleurs deux types d’onglets, le premier nous permet de garder quelques équipements en stock si on n’a pas encore le niveau requis, le deuxième est un coffre de partage lié au compte. Tout objet intégré est transmissible à n’importe quel autre de nos avatars. Autant dire que mettre une armure de côté ou des enchantements facilitera grandement la progression d’un nouveau personnage.

L’inventaire est calqué sur la version PC, mais n’est en rien dérangeant.

L’évolution du personnage reste dans les standards du genre. Chaque montée de niveau nous octroie un point à dépenser au choix parmi trois statistiques : le Physique qui influe sur la santé, les dégâts et la résistance, la Malice qui concerne plutôt les coups critiques et la chance de faire mouche, et enfin l’Esprit dont dépendent les dégâts élémentaires et la jauge d’énergie. La subtilité de Grim Dawn par rapport à ses concurrents se joue dans la possibilité de cumuler deux classes, au choix parmi les neuf disponibles. Nous en choisissons une première au niveau deux, puis la seconde au niveau dix, ou pas car cela reste à notre convenance. Un soldat nécromancien ? Un chaman voleur ? Ce n’est pas forcément optimal, mais faisable.

Le titre propose 9 classes dont certaines relativement complémentaires.

Le titre propose un autre élément qui va ravir les aficionados d’optimisation et de theorycrafting : la Dévotion. Lorsque nous remplissons certains objectifs en arène ou en détruisant une cohorte de monstres près d’un totem maudit, nous obtenons parfois un point de Dévotion. Ce système pouvant s’apparenter à un arbre de talent sous forme de différentes constellations nous octroie des bonus non négligeables. Chacun de ces amas d’étoiles est centré sur un type de caractéristique, et en déverrouiller un dans son intégralité devient nécessaire et grisant. La constellation de l’araignée nous apporte, entre autres, des bonus passif aux coups critiques, là ou celle du faucon nous permet de greffer à n’importe quelle technique de notre barre d’action, un sort ayant X pourcents de chance de faire plonger une nuée d’oiseaux agressifs sur nos ennemis. On se fixe rapidement l’objectif d’en acquérir un maximum, tant le sentiment de puissance apporté est jouissif. Comment résister à l’envie de coupler un lancer de cocktail molotov à une pluie de météorites pour nettoyer un champ de bataille ? D’autant que ces attaques liées gagnent en expérience à chaque utilisation, devenant encore plus dévastatrices quand elles n’augmentent pas leur aura ou leur portée.

Le titre gagne en nervosité par ce biais, et les combats montent en intensité. Les adversaires se multiplient au cours de l’histoire, ce qui provoque une orgie d’effets visuels assez rapidement, sans jamais être bordélique ou illisible à l’écran. Les boss tapis dans l’ombre n’ont qu’à bien se tenir. Ces compétences seront indispensables pour traverser les différents domaines dangereux, où les affrontements seront plus difficiles, les monstres que nous y rencontrons ayant souvent trois ou quatre niveaux de plus que nous. Mais prendre le risque de s’y aventurer est une tentation irrésistible, dans la mesure où cela nous récompense en objets souvent de qualité bien supérieure. Attention néanmoins, chaque mort nous fait perdre un certain pourcentage d’expérience, il nous faut alors rejoindre notre cadavre afin de la récupérer partiellement. C’est légèrement punitif, mais rien de très perturbant.

La dévotion, ce système merveilleux.

Il nous reste à aborder le seul véritable défaut du jeu, si l’on fait abstraction du classicisme scénaristique du titre, qui est l’ambiance sonore. Les thèmes de Steve Pardo sont plutôt bons mais se font trop discrets. Surtout, ils ne collent pas du tout à l’action et manquent globalement d’impact. Par moment, la musique est totalement absente, même en plein combat contre une trentaine de charognards. Les boss n’ont pas de thèmes épiques, et sur la phase d’exploration, on a l’impression d’entendre toujours les deux ou trois mêmes notes de violons. Tout cela brise l’immersion, ce qui est vraiment dommage. Enfin, si le titre reste doublé en anglais, il contient une traduction en français de qualité, à la base assurée par les fans du jeu dans sa version PC originelle. Le travail accompli sur la traduction est tel que le studio l’a inclus au jeu, remerciant ainsi la passion de ces joueurs et la qualité de leur adaptation dans notre langue. Une chouette initiative !

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Du loot à gogo
  • Une durée de vie conséquente
  • Le combo double classe / Dévotion
  • Le theorycrafting poussé, mais pas abusif
On n’a pas aimé :
  • L’OST trop discrète et manquant d’impact
  • Le Scénario classique
  • La Technique en retrait
Une bonne alternative en attendant Diablo IV

Grim Dawn Definitive Edition, s’il ne brille pas par sa technique, reste plus riche que la plupart de ses concurrents, sans partir dans l’excès. Son système de classes jumelées à notre guise, la Dévotion et les nombreuses possibilités qui en découlent, peuvent rendre accroc n’importe quel fan de theorycraft et d’optimisation. Manette en main c’est du pur plaisir, l’exploration et les combats sont constamment récompensés par du butin qui tombe en quantité industrielle. La seule véritable ombre au tableau est l’ambiance musicale, oubliable et ne collant malheureusement pas à l’action, qui l’empêche d’atteindre les plus hautes sphères du genre. Plus accessible qu’un Path Of Exile, plus bourrin qu’un Diablo 2 Resurrected, Grim Dawn Definitive Edition est un titre qui devrait ravir les amateurs de Hack & Slash.

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Grim Dawn : Definitive Edition

Genre : Action RPG

Editeur : Crate Entertainment

Développeur : Crate Entertainment

Date de sortie : 03/12/2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One