Test - The Last Stand : Aftermath - Un Rogue-Lite imparfait mais addictif

«The Walking Deceased» , - 1 réaction(s)

Dévoilé en septembre 2020, The Last Stand : Aftermath a d’abord fait l’objet d’une campagne de crowdfunding sur Kickstarter. Son objectif de 50000 dollars dépassé, il débarque enfin sur nos machines, plus d’un an après son annonce. L’attente en valait-elle la peine ?

La mort est un voyage sans retour

« Sans prévenir, un virus jusque-là inconnu s’est propagé à travers le monde en quelques semaines. Ceux qui en sont morts ont biologiquement muté et ont apparemment été réanimés. Des tentatives ont été faites par l’armée et le H.E.R.C. ( Homeland Environmental Risk Control ) afin de contenir la propagation du virus. Ils ont échoué. Certains civils se sont finalement présentés comme immunisés. On estime que seulement 5 % de la population a survécu. Nous aurions besoin de trouver de nouvelles façons de survivre parmi les infectés. S’adapter et changer. Le monde ne nous appartient plus. »

C’est par ce message que débute notre aventure. Après un rapide tutoriel nous apprenant les bases du gameplay et de l’aspect crafting, nous allons incarner notre premier survivant dans un monde post-apocalyptique. Enfin « survivant », c’est vite dit, notre quidam est contaminé par le fameux virus, ce qui en fait le protagoniste tout désigné pour partir au casse-pipe. Quitte à devoir y rester, autant le faire en se rendant utile à la communauté, et en la réapprovisionnant autant que possible avant de passer l’arme à gauche. En effet, le virus va grignoter notre barre de vie au fil des minutes, inéluctablement. Nous pouvons geler la progression de la mutation en nous injectant de rares antiviraux, disséminés dans certains vestiges militaires.

Les mutations nous greffent bonus et/ou malus permanents

Il faudra parfois choisir le bon moment pour s’administrer l’antidote. La découverte et la gestion de ces injections vont devenir essentielles, tant elles se font rares. La mutation, fatale à terme, nous apporte aussi des bonus et/ou des effets passifs pouvant avoir un impact important sur notre longévité. À chaque palier, nous devons choisir un attribut : occasionner plus de dégâts au corps à corps, augmenter notre résistance, infliger du saignement ou de l’étourdissement aux ennemis, gagner plus d’expérience ou de connaissances… Si les mutations proposées sont aléatoires et varient d’une partie à l’autre, on en décompte malheureusement un trop faible nombre, pouvant nous donner l’impression de sélectionner toujours les mêmes.

La mort rôde, et elle va très souvent venir nous faire un petit coucou. Si le virus ne nous achève pas, c’est sans doute le bestiaire qui s’en fera un malin plaisir. Des zombies de toutes sortes, des lents, des rapides, des boursouflés, des chargeurs, certains qui sautent, et d’ autres mutilés blindés ne nous laissent jamais tranquille bien longtemps. Seuls, en groupe ou en horde, ils peuvent devenir assez retors, résistant plus que leur congénères à certaines de nos attaques. Pour les affronter, il nous faut fouiller chaque bâtiment, corps et véhicules dans l’espoir de dégoter une arme salvatrice. Comme si cela ne suffisait pas, quelques pièges quasi-invisibles entravent certains pas de portes, de quoi compliquer la tâche un peu plus encore.

Vous allez souvent voir cet écran.

Chaque mort est permanente, néanmoins, il est possible de conserver certains avantages et de les transférer aux prochains volontaires. Pendant nos pérégrinations, nous aurons l’opportunité de ramener des sacs de fournitures à notre véhicule. Cela nous accorde ainsi un certain nombre de points, que l’on pourra dépenser auprès de notre commanditaire. Car si l’inventaire du défunt ne sera pas conservé, nous pouvons faciliter la progression des futurs personnages en leur octroyant divers avantages permanents. L’augmentation du drop d’armes à feu, la récupération de quelques bandages, ou la multiplication des journaux de connaissances lors de l’exploration ne sont pas négligeables. Il est aussi conseillé de placer judicieusement les points de connaissances récoltés dans les différents arbres de talents, simplistes, mais conservés d’un protagoniste à un autre.

En échange de sacs de fournitures, il est possible d’acquérir des avantages permanents pour les prochains personnages

Le terme de toute exploration est le retour au point de départ

L’exploration et la fouille sont le cœur du jeu. Nous allons traverser différentes zones générées de manière procédurale, relativement petites, éparpillées sur une carte du monde tout ce qu’il y a de plus sommaire. Chaque niveau commence par la panne de notre véhicule, qu’il va falloir ravitailler afin d’accéder à la prochaine étape. Descendre dans les ruelles de banlieue, explorer des résidences pavillonnaires en ruines, une clinique déserte, ou une base militaire désaffectée ne sont pas sans danger. Les zombies peuplent chaque bâtiment en nombre. Fort heureusement, les différents édifices traversés regorgent d’objets en tous genres. Il ne sera pas rare de trouver une arme à feu, une boîte de haricots ou une bouteille d’eau dans un placard.

Il va falloir tout fouiller

Le jeu intègre une composante de crafting. Nous allons très vite encombrer notre inventaire de batteries, canettes vides ou filtres à huile. De prime abord sans grande importance, combiner certains objets pourra grandement vous simplifier la vie. Ainsi, une bouteille d’alcool et un mouchoir forment un cocktail molotov dévastateur, une canette vide et du scotch fournissent une aide à la visée, tandis que des morceaux de ferraille récupérés ici et là nous permettent de réparer une arme usée.

On déverrouille par ce biais quelques recettes d’artisanat, et si nous pouvons fabriquer des bandages à la volée, les améliorations d’armes nécessitent un établi pour leur conception, et l’eau contaminée doit être purifiée à un feu de camp. Il nous faut rester sur nos gardes lors de ces instants de crafting, l’agressivité des zombies restant constante et la lumière du campement attirant les décharnés. Nettoyer les environs est primordial, à mains nues au besoin. Les armes ont une faible durabilité à prendre en compte, et nos poings seront régulièrement le meilleur moyen d’assomer ces cadavres ambulants. Les coups sont soumis à un système d’endurance, aussi la discrétion devient vitale en cas de problème. Nous pouvons aisément nous cacher, accroupi dans les hautes herbes, dans un container à poubelles, ou bien refermer une porte derrière nous pour ralentir nos agresseurs, le temps de remplir le barillet.

On est parfois à l’origine d’ une véritable boucherie

Le focus situé sur la gâchette gauche nous permet non seulement de repérer les points d’intérêt, mais également de ralentir légèrement l’action. Il faudra apprendre à l’apprivoiser pour s’extraire de situations compliquées, à défaut de lancer une brique dans une fenêtre pour faire diversion. Une fois repéré, nous avons peu de chances de nous en sortir sans combattre. Le bruit attirant les rôdeurs aux alentours, chaque mouvement doit être planifié. Foncer tête baissée n’est clairement pas le meilleur moyen de rester en vie.

Un gameplay lourd, et redondant

C’est ici que la bât blesse. Le titre est relativement addictif dans certaines de ses mécaniques, mais une certaine répétitivité se fait sentir après quelques heures de jeu. Même si les décors et les conditions climatiques varient légèrement d’une zone à l’autre, on fait toujours sensiblement la même chose. On tombe en panne, on va fouiller les différentes infrastructures, on récupère des objets entre des combats à n’en plus finir, on fait le plein, on repart, et rebelote. On doit dans de rares occasions, ouvrir un barrage, ou rechercher un document dans un lieu sécurisé, mais c’est à peu près tout.

Le personnage est lent, la jauge d’endurance s’épuise en trois esquives et la visée des armes à feu n’est pas toujours très précise. De plus, l’inventaire est souvent plein, abaissant notre résistance de manière drastique, ce qui nous rend d’autant plus vulnérable aux hordes ennemies. Les armes, contondantes ou non, se cassent très vite, et cela nous incite souvent à nous battre au pugilat. La fouille est essentielle, mais piller tout le temps les mêmes placards, tiroirs ou coffres de voiture devient épuisant en peu de temps. Alors oui, c’est le propre des Rogue-Lite de recommencer toujours les mêmes actions, mais quand celles-ci manquent de variété, la lassitude pointe le bout de son nez.

Quelques rares problème de caméra gêneront votre visibilité

Quelques petits problèmes de caméra sont à déplorer, de même que certaines errances techniques rageantes. Nous avons eu à plusieurs reprises des temps de chargement infinis, nous obligeant à rebooter le jeu ou la console, ainsi que deux corruptions de sauvegarde, nous faisant perdre l’intégralité de notre progression. La difficulté du jeu est pourtant bien dosée, c’est dommage et frustrant de galérer dans son avancée à cause de problèmes techniques.

Autre bémol, le scénario n’est pas traduit dans la langue de Molière sur Xbox, chose incompréhensible étant donné qu’il l’est sur PC ou sur les consoles de Sony. Enfin, histoire de chipoter, l’absence d’un mode coopération hors ou en ligne se fait sentir, nous aurions bien aimé partager cette expérience avec un ami.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Addictif
  • La difficulté bien dosée
  • L’ambiance lourde
  • Le système de mutations…
On n’a pas aimé :
  • … Même s’il reste peu développé
  • L’absence de traduction française
  • Manque de finitions
  • Pas de coop
Lorsqu’une passion devient notre addiction, notre vie ne devient plus que de la survie

The Last Stand : Aftermath nous fait ressentir des sentiments contradictoires . Les mécaniques inhérentes au style Rogue-Lite ( recommencer encore et encore, mourir en boucle, en laissant quelques artefacts au personnage suivant ) sont gâchées par un manque de variété global. C’est dommage d’autant que le jeu reste malgré cela très prenant. De bonnes idées se retrouvent desservies par un système de fouille redondant et des phases de combat trop nombreuses et manquant de nervosité. Si l’on met de côté ces quelques errances, The Last Stand : Aftermath reste un plaisir coupable sur lequel on veut revenir malgré tout. Son ambiance lourde, ses mécaniques de mutations, son crafting et sa progression difficile le rendent addictif. Gageons qu’un patch correctif viendra rapidement régler les soucis techniques.

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The Last Stand : Aftermath

PEGI 18 Langage grossier Violence

Genre : Action

Editeur : Armor Games Studios

Développeur : Con Artist Games

Date de sortie : 16/11/2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

1 reactions

DroYze

15 déc 2021 @ 14:38

Merci pour ce test complet bien rédigé, un plaisir de vous lire :-))