Test - Lost In Random - Le hasard fait bien les choses

«Le jeu de la dame» , - 0 réaction(s)

Nouveau fleuron du label EA Originals (pensez aux plus petits jeux EA tels que Unravel ou It Takes Two), Lost In Random nous plonge dans un univers fantasque fortement inspiré des œuvres d’animation associées à Tim Burton et de ses ersatz. Outre sa direction artistique léchée qui saute directement aux yeux, Lost in Random est un véritable hommage aux jeux d’aventure 3D des générations de consoles précédentes.

L’étrange Noël d’American McGee

L’histoire du jeu prend place dans le monde dystopique d’Aléa, régi par le hasard et par sa reine tyrannique qui décide du sort de ses habitants. Car une fois qu’un enfant arrive à l’âge de 12 ans, notre bonne souveraine joue littéralement son destin au dé afin de l’envoyer dans l’un des six royaumes qui composent Aléa. C’est dans ce contexte très joyeux que commence l’histoire de Paire, notre héroïne, qui part à la recherche de sa sœur Impaire, fraîchement désignée Sizaine et donc kidnappée pour être affectée à son royaume correspondant.

Le studio suédois Zoink ne cache pas ses influences et les inspirations diverses se font vite ressentir. On a notamment un personnage bipolaire dont la tête tourne sur elle-même qui renvoie directement au maire dans L’Etrange Noël de Mister Jack, ou bien le chara-design des enfants en poupées de chiffon, clin d’oeil aux bijoux d’animation que sont Coralie ou encore Numéro 9. Mais plus qu’un simple cumul d’idées, Lost in Random arrive à s’approprier ces codes esthétiques et propose un univers cohérent qui lui est propre, les six royaumes réservant de nombreuses surprises. Sans gâcher le plaisir de la découverte, sachez juste que ces six mondes distincts sont associés à leur numéro de dé respectif et en reprennent le thème d’une façon souvent très inspirée.

Côté musique, le jeu emprunte aussi aux classiques du genre, rappelant fortement les compositions de Danny Elfman, tout particulièrement ses collaborations avec l’inévitable Tim Burton (encore lui), donnant ainsi de l’épaisseur à l’ambiance fantasmagorique du titre.

Dans la peau de John Malkovich

Outre les différents mondes à explorer, le chemin de Paire est rempli de rencontres qui valent le détour. Non pas un, ni deux, mais bien des centaines de PNJ peuplent notre aventure, tous plus fous les uns que les autres. Et autant vous le dire tout de suite, ceux-ci sont fort loquaces, parfois même un peu trop. Il arrive en effet régulièrement d’enchaîner plusieurs dizaines de minutes de dialogues sans pour autant reprendre la manette.

Heureusement, ces échanges verbaux sont étonnamment bien écrits, l’humour fait mouche la plupart du temps et le tout est magnifié par d’excellents doublages (ceux-ci ne sont disponibles qu’en anglais). On sent que les doubleurs s’en sont donné à cœur joie et chaque interprétation est tant unique que de qualité. On notera qu’il est possible de choisir ses réponses lors des conversations, même si au final elles n’influencent que peu ou pas la suite du récit.

On déplore malgré tout un nombre trop limité de modèles pour les PNJ. On croise les mêmes têtes en boucle au point de se demander si on leur a déjà parlé ou non, sans doute la conséquence d’un budget trop serré lors de la production du titre.

Poker menteur

Paire n’est pas seule puisqu’elle doit très vite faire équipe avec Décisse, un dé magique animé qui lui confère des pouvoirs. Plus qu’un simple atout lors des combats, ce compagnon s’exprime par onomatopées et sert de ressort comique dans un grand nombre de scènes.

Concernant les affrontements en eux-mêmes, en temps réel et souvent cloisonnés dans des arènes à des moments précis, notre duo dispose d’une fronde permettant de faire exploser certains points vitaux des ennemis, ce qui permet de libérer des ressources. Une fois suffisamment de ces dernières accumulées, Paire peut lancer Décisse afin d’invoquer de puissantes cartes qui lui confèrent des attributs spéciaux afin d’infliger des dégâts aux ennemis. Il existe quatre types de cartes (défense, dégât, triche et arme) et il sera possible d’améliorer son deck au fur et à mesure de notre progression, dans le but de se constituer un arsenal dévastateur.

Le rythme est soutenu et le combo faire exploser les zones sensibles/lancer le dé/invoquer une carte/blesser les ennemis fonctionne bien, au point où l’on a presque envie d’atteindre la prochaine zone de combat, celles-ci étant relativement éparses. Car même si les affrontements sont là, ils restent en retrait par rapport à l’ exploration et aux dialogues. Enfin, dans les combats aussi on regrette un bestiaire peu varié , avec toutefois comme prix de consolation des boss spectaculaires qui concluent chaque fin de chapitre.

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • La direction artistique fantasmagorique
  • Des dialogues et des doublages de grande qualité
  • Les six royaumes, tous très inspirés
  • Un système de combat plus profond qu’il ne le paraît
On n’a pas aimé :
  • Quelques redites dans les modèles des PNJ et des ennemis
  • Parfois trop bavard
Ça dé-glingue

Plus qu’un simple pot-pourri d’appropriations, Lost In Random nous plonge dans un univers original et impitoyable où le destin des enfants est joué au dé. Dotés d’une superbe direction artistique, les six royaumes du monde d’Aléa s’ouvrent à nous en compagnie de Paire et de son dé magique et nous mènent à rencontrer une multitude de personnages secondaires bien perchés. Rythmé par des combats qui se révèlent plus profonds qu’ils ne le paraissent et par une gestion des compétences sous la forme d’un deck building, Lost In Random est un véritable plaisir à parcourir durant la grosse dizaine d’heures qui composent son aventure.

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Lost in Random

Genre : Action

Éditeur : EA Originals

Développeur : Zoink

Date de sortie : 10 septembre 2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows