Test - F1 2021 - À deux, c’est mieux !

«Aiden vs Casper vs Devon : fight !» , - 2 réaction(s)

Le voilà enfin de retour, comme chaque début d’été, le dernier opus de la franchise à succès de Codemasters, l’incontournable F1 2021. Cette année, nous sommes fébriles, à la fois hypés par des features alléchantes sur le papier et une version optimisée Series X|S pour une première, à la fois contrariés par les éventuelles premières conséquences d’un contrat signé entre le studio britannique et un célèbre éditeur américain. D’ailleurs, notre premier contact avec le titre nous met tout en sueur : une courte animation criant haut et fort “EA Sports, tsine heu game”. Heureusement, le deuxième contact est plus rassurant avec l’affichage du logo Codemasters suivi d’une cinématique une nouvelle fois inspirée, présentant un par un les pilotes officiels de la saison avec en accompagnement le thème musical charismatique de la série. Sur la page d’accueil, l’onglet Boutique d’objets nous remet un coup de pression, mais on se calme rapidement en se rappelant qu’il était déjà présent sur l’opus précédent. Arrêtons de suite la paranoïa et allons immédiatement nous confronter aux ajouts introduits par cette édition 2021.

Point de rupture : une chouette aventure

La première grosse nouveauté de cet opus 2021 est la présence d’un mode entièrement scénarisé, intitulé Point de rupture. L’équipe marketing de Codemasters avait principalement axé sa communication ces dernières semaines sur cet ajout, elle avait raison. Surfant sur le succès populaire de la série Netflix consacrée à la F1, Point de rupture nous impose une aventure dense, pleine de rebondissements et de tension. Si F1 2019 proposait une mise en scène plutôt légère avec quelques cinématiques qui servaient de grosse introduction au mode carrière, cette fois-ci ce sont 16 chapitres d’une histoire entièrement indépendante qui vous attendent pied au plancher.

De l’électricité dans l’air

Nous incarnons le jeune prodige Aiden Jackson, qui intègre pour la première fois une écurie de F1 de milieu de tableau parmi 5 au choix : Alpha Tauri, Aston Martin, Alfa Romeo, Haas F1 Team, et Williams Racing. Il devra trouver ses marques au sein de sa nouvelle équipe, assumer de rouler dans la catégorie reine du sport automobile et cohabiter avec son ancienne idole, l’expérimenté Casper Akkerman, qui ne sera pas du tout en mode fantôme, loin de là ! L’ancienne tête à claques du scénario de F1 2019, Devon Butler, mettra sûrement son grain de sel dans notre ascension. Au-delà de ce triumvirat, des personnages secondaires étofferont le casting, comme Zoé la femme d’Akkerman ou Brian Doyle, le médiateur de service. Nous n’irons pas plus loin dans la présentation de l’histoire pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais sachez que Codemasters a fait très fort et nous pouvons affirmer que cette aventure est parmi les meilleures que nous avons connues dans les simulations sportives, même si certaines scènes sont un poil exagérées dans la dramaturgie et la synchronisation labiale avec le doublage français ne semble pas optimale.

Toujours faire un peu de social

La durée de cette expérience demeure intéressante, comptez entre 8 et 20 heures. Pourquoi une telle amplitude ? Simplement parce que chaque chapitre se compose de cinématiques de qualité, de lectures de mails, de coups de téléphone et surtout d’un défi de course qu’il faudra obligatoirement réussir pour pouvoir passer au chapitre suivant, le bon vieux “die and retry” revu à la sauce course automobile. Autant vous dire qu’au niveau de difficulté maximum, vous allez souffrir et recommencer très souvent les séquences pour atteindre l’objectif visé. Nous avons fait l’essentiel de l’aventure en difficulté moyenne pour juger de sa pertinence et si certains défis se sont conclus du premier coup, de nombreux autres ont exigé une multitude d’essais, une connaissance parfaite des tracés et quelques coups du sort favorables. Enfin, la nature des défis est assez disparate pour casser l’effet forcément répétitif d’une course automobile : podium à atteindre, résister à la pression après une avarie, obtenir le meilleur tour, finir devant les pilotes de l’écurie rivale, etc. Bref, Point de rupture est une franche réussite et nous avons hâte de connaître la suite des aventures dans un prochain opus de la franchise.

Plus on est de fous, plus on rit … ou pleure

La deuxième grosse nouveauté de F1 2021 fera plaisir aux amateurs du mode carrière. Il est enfin possible d’enchaîner 10 saisons en compagnie d’un deuxième joueur. Deux options s’offrent à nous : une carrière en mode coopération où les deux pilotes sont liés à vie dans la même écurie ou, plus intéressant encore, une carrière dans laquelle chacun gérera indépendamment sa destinée. Dans cette dernière, il est ainsi possible que les deux joueurs, suivant les contrats signés, se retrouvent dans la même écurie en tant que coéquipiers ou défendent des couleurs différentes et créent une rivalité digne des légendes de la discipline.

Les jours de Vettel au sein de l’écurie sont comptés

Le mode carrière à deux joueurs (ou en solo) se calque exactement sur le modèle de carrière solo de F1 2020. Les habitués de ce mode de jeu seront déçus du manque de nouveauté, bien que l’expérience soit toujours de grande qualité. Toutefois, partager une carrière avec un acolyte change complètement la donne et rehausse grandement l’intérêt du mode, surtout si les deux pilotes sont d’un niveau équivalent. Les émotions vécues via les passes d’armes sur la piste, les moments de tension et la rivalité ou la complicité avec un camarade en chair et en os sont forcément décuplées. Nous avons pu le vérifier dès le premier Grand Prix de la saison sur le circuit de Sakhir. Après s’être battus comme des chiffonniers pour obtenir le meilleur temps et la meilleure place sur la grille lors des qualifications, mon camarade et moi avons joué des coudes et effectué plusieurs dépassements l’un envers l’autre, avant une erreur fatale commise sous la pression dans le dernier tour qui m’a fait perdre tout espoir d’empocher la victoire ou les précieux points de la seconde place. Ma vengeance sera terrible cher JDS !

Cinématique du gendarme

Par rapport à une carrière solo, quelques aménagements ont toutefois été nécessaires pour le bon fonctionnement d’une partie en duo. Si les deux pilotes se retrouvent dans la même écurie en tant que coéquipiers, la section Recherche et Développement des monoplaces n’est gérable que par l’hôte de la partie. Aux deux joueurs de bien s’entendre sur la stratégie de l’écurie. Sur les circuits, tous les raccourcis disponibles en solo sont indisponibles. Ainsi, lors des essais libres ou la séance de qualification, le départ lancé en sortie des stands n’est plus possible, de même l’option de revenir directement au garage via le bouton pause. Tout se passe désormais en temps réel. Heureusement, il est possible d’abréger les séances d’essais en abandonnant la session si les deux pilotes sont d’accord. Finalement, l’aménagement le plus difficile à avaler pour ceux qui en usent régulièrement en solo est la disparition des ... flashbacks ! Autant vous dire que la pression sur les épaules est au maximum, tout comme l’adrénaline.

Un contenu toujours pléthorique, mais...

Une troisième et dernière principale nouveauté est la possibilité de commencer un championnat solo en phase avec la saison réelle. Cela permet de se lancer dans l’action de la saison en cours, reflétant le classement en direct. Cette option existe depuis plusieurs années dans d’autres simulations sportives et c’est un plaisir de la voir intégrer la franchise de Codemasters. Elle reste intéressante pour quiconque souhaite anticiper le(s) prochain(s) Grand(s) Prix et vivre intensément l’actualité de la F1.

Nouvelle rivalité française

Bien entendu, nous retrouvons dans F1 2021 tous les principaux modes de jeu traditionnels à la série en plus de ceux développés ci-dessus : carrière solo avec la possibilité de faire une saison complète en F2, championnats de F1 et F2 entièrement personnalisables, contre-la-montre, écran partagé, épreuves multijoueur classées ou non et ligues multijoueur publiques ou privées. Le mode Mon Écurie, apparu l’année dernière, où l’on peut créer sa propre écurie et faire carrière en tant que propriétaire et pilote est à nouveau présent. Globalement, n’attendez rien de neuf de ces modes de jeu, nous sommes face à un copier-coller de ceux présents dans l’opus précédent, et ce ne sont pas quelques modifications à la marge, comme l’ajout d’un nouvel attribut “focus” sur les statistiques des pilotes, qui atténueront ce ressenti.

Le calvaire du Prince Charles

De plus, nous regrettons fortement la disparition des voitures, défis et championnats rétros, un choix incompréhensible et mystérieux de Codemasters. Nous espérons vivement leur retour lors d’une prochaine mise à jour gratuite et prions que ce ne soit pas via un DLC payant. Même si ces modes ne sont peut-être pas très populaires, conduire les anciennes monoplaces légendaires qui ont fait l’histoire de la F1 demeure toujours un plaisir agréable et nous fait découvrir un gameplay différent, beaucoup plus instinctif et périlleux.

Concernant les circuits, tous ceux présents dans F1 2020 sont de retour sauf les versions courtes de certains d’entre eux. Précisons également que trois nouveaux circuits de la saison en cours, à savoir Imola, Portimao et Jeddah sont absents au lancement de cet épisode mais seront ajoutés ultérieurement via une mise à jour gratuite. Le circuit d’Istanbul n’est pas prévu.

Une optimisation Series X décevante

Pour la première fois, Codemasters annonçait une version optimisée pour la nouvelle génération de consoles. Nous avions hâte de voir ce que le studio britannique apporterait de plus à un matériau de base déjà très solide graphiquement et techniquement avec la présence d’un framerate à 60 FPS. Testé sur Xbox Series X, la déception est au rendez-vous, la claque graphique n’est pas présente, à l’instar des dernières simulations sportives. Certes on gagne légèrement en finesse mais le gap sur le rendu général ne saute pas aux yeux. Une nouvelle gestion de la lumière apporte néanmoins une plus-value, surtout pour les courses de nuit. Le “voile” diffus sur les décors dans les épisodes précédents est fortement atténué dans cette version. Sur le circuit de Monaco dans une session placée à minuit, la différence entre F1 2021 et son prédécesseur est flagrante, les murs des bâtiments paraissent beaucoup plus nets et l’éclairage plus réaliste. Malheureusement, les Grands Prix nocturnes sont rares ou doivent être sélectionnés dans un championnat créé de toutes pièces ou via les options des modes Grand Prix et Contre-la-montre.

Monaco by night

Peut-être que l’arrivée prochaine des nouveaux circuits apportera un vrai aperçu next-gen, sachant qu’ils sont créés ex nihilo. En attendant cette mise à jour, on se contente des circuits de 2020 avec semble-t-il les mêmes assets et l’absence de certaines modifications qui ont eu lieu sur des tracés de la saison en cours, sans doute le prix à payer pour des temps de développement des titres limités par les sorties annuelles. Nous constatons également une légère réduction des temps de chargement, un confort malheureusement gâché par le temps d’attente incompressible lié à la communication obligatoire avec les serveurs du jeu.

De quoi se faire plaisir avec les replays

Le même constat général se reflète au niveau du gameplay et de l’ergonomie, seules quelques modifications améliorent timidement un socle de grande qualité. La plus remarquable concerne l’affichage et le recentrement en bas de l’écran du HUD. Son nouveau format opte pour un étirement en largeur et une réduction en hauteur. Le design est plus moderne et ce nouvel emplacement par défaut semble plus pertinent à la longue pour épier les compteurs tout en restant attentif aux aléas du circuit à pleine vitesse. Les allergiques au changement ou les joueurs voulant un affichage personnalisé pourront toujours changer les paramètres via les menus, qui ont également subi un lifting rafraîchissant.

Enfin, Codemasters donne le sentiment d’avoir déplacé encore une fois le curseur par défaut du gameplay de son jeu vers l’arcade plutôt que la simulation. Cette sensation provient de petits détails mais qui ne trompent pas. Par exemple, la boîte de vitesses réglée par défaut sur automatique au lieu de manuelle en niveau professionnel ou plus flagrant, un risque de patinage amoindri en sortie de virage serré avec une F2 en cas d’accélération brutale. Toutefois, ce n’est pas un problème puisque le jeu reste entièrement paramétrable pour s’adapter parfaitement à son style de jeu, si on n’a pas peur de mettre les mains dans le cambouis.

Testé sur Xbox Series X. Le multijoueur en ligne n’a pas pu être testé en dehors de la carrière à deux joueurs.

Bilan

On a aimé :
  • Le mode scénarisé Point de rupture très réussi
  • La carrière à deux joueurs, enfin !
  • Une réalisation encore au top
  • Un gameplay toujours aussi solide et fun
  • L’expérience de la F1 paramétrable à souhait
On n’a pas aimé :
  • La disparition des voitures et épreuves rétros
  • L’ajout post-launch des nouveaux circuits de la saison
  • L’optimisation décevante de la version next-gen
Un épisode qui souffle le très chaud et le tiède

F1 2021 propose une immersion fascinante dans l’univers de la catégorie reine de la course automobile. La nouvelle aventure scénarisée Point de rupture est une franche réussite et captive son monde pendant une dizaine d’heures avec un scénario, des cinématiques et des défis en course passionnants. L’ajout du mode carrière à deux joueurs décuple les émotions et rehausse fortement l’intérêt pour cette expérience classique d’un jeu de course. Par contre, la disparition des épreuves rétros est incompréhensible et le reste du contenu n’est quasiment qu’un copier-coller de l’épisode précédent, même s’il demeure de très grande qualité et exhaustif. Autre ombre au tableau, le gap apporté par l’optimisation Series X|S est dans l’ensemble décevant, même s’il faut dire que la base technique et graphique des derniers opus était déjà impressionnante. Malgré ces contrariétés, ce cru 2021 demeure une expérience fabuleuse, maîtrisée et fun à jouer, un véritable must-have pour tout amateur de F1.

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F1 2021

Genre : Courses

Éditeur : Codemasters

Développeur : Codemasters

Date de sortie : 16 juillet 2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

2 reactions

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like an animal

13 jui 2021 @ 07:00

J’ai sauté le 2020 mais celui-ci arrive en fin de semaine. Cette série est vraiment extra pour qui aime la F1, dommage pour la version SX.

dederapage

14 jui 2021 @ 20:05

Merci pour le test. Après quelques heures sur le jeu, je valide complétement ces impressions. Une fois de plus l’atout majeur de la version series X sera le temps des chargements raccourcis.