Dans le cadre du rachat d’Activision Blizzard King, Microsoft a multiplié ses interventions pour tenter de convaincre les autorités de régulation d’approuver l’accord. Et parmi elles, des accords pour porter la célèbre licence Call of Duty sur davantage de supports.
L’accord entre Nintendo et Xbox intrigue la FTC
Microsoft a longtemps fait savoir qu’un accord avec PlayStation était possible, si Sony le voulait, pour garantir la sortie des prochains jeux Call of Duty sur sa plateforme. Sony a toujours refusé, mais Microsoft n’a pas attendu le japonais et a continué à travailler avec d’autres acteurs.
En décembre dernier, Microsoft annonçait ainsi un accord avec Nintendo pour porter Call of Duty sur les consoles de la marque. Le même accord a ensuite été signé avec NVIDIA, un opérateur anglais, Boosteroid ou encore Ubitus dernièrement. De quoi montrer aux régulateurs que le rachat vise bien à étendre la portée des jeux Activision, et non pas la restreindre, comme le craint Sony.
Et c’est bien l’accord entre Microsoft et Nintendo qui intrigue la FTC. L’autorité antitrust américaine est la seule juridiction à avoir publiquement bloqué le rachat, et aimerait comprendre ce qui se cache derrière l’accord des deux entreprises annoncé en décembre.
La FTC avait alors demandé à Nintendo de venir s’expliquer, mais ce dernier avait refusé de témoigner dans l’affaire de la fusion Microsoft-Activision en demandant au juge de la FTC de rejeter une citation à comparaître.
La FTC avait assigné Steve Singer, vice-président de Nintendo of America chargé des relations avec les éditeurs et les développeurs, à témoigner pendant plusieurs heures devant le conseil de la FTC chargé des plaintes. Le conseiller juridique de Nintendo of America avait alors déposé une motion visant à annuler la citation à comparaître, jugée « inopportune ».
Le document publié par la FTC montre également qu’il y a un désaccord procédurier entre l’organisme américain et Nintendo. En effet, la FTC reproche à Nintendo d’être en retard sur cette assignation à comparaître. Mais Nintendo avance comme argument que l’accord n’aurait été signé en réalité que le 10 février 2023, un argument que la FTC refuse étant donné que la communication entre les deux sociétés s’est faite au début du mois de décembre.
Nintendo affirme aussi que la FTC avait jusqu’au 3 mars pour envoyer à Nintendo l’assignation à comparaitre, mais que cette procédure s’est faite fin mars. Nintendo avance que si la déposition de Steve Singer était si importante pour la FTC, cette dernière aurait pu demander des comptes à Nintendo bien plus tôt et dès le mois de décembre. C’est donc pour ce non-respect des délais prévus que Nintendo demande à la FTC d’annuler l’assignation à comparaitre
Depuis le début de l’affaire, la FTC a plutôt écarté Nintendo du paysage de concurrence qui entoure Microsoft, jugeant que les consoles Nintendo ne faisaient pas partie du « marché des consoles de haute performance ». Il est intéressant de noter ici que l’organisme américain s’intéresse finalement au marché de Nintendo, même si on ignore si les contours de l’accord entre Microsoft et Nintendo pourrait jouer en sa faveur, ou au contraire donner davantage d’arguments à la FTC pour bloquer le deal.
La prochaine grosse échéance pour Microsoft est Activision est atetndue cette semaine puisque le verdict de la CMA, l’autorité antitrust britannique, est attendu le 26 avril 2023 au plus tard. Celui de la Commission européenne devrait arriver d’ici le 22 mai prochain et vous pouvez toujours retrouver notre dossier complet sur le sujet avec le calendrier attendu.