Des éclaircissements sur ce que deviendra Activision après le rachat de Microsoft commencent à arriver depuis l’annonce fracassante du rachat. Il reste évidemment des questions en suspens, mais nous commençons petit à petit à comprendre les intentions de Microsoft. Le but est évidemment de renforcer le catalogue Xbox, et nous en apprenons davantage aujourd’hui via le document officiel de la SEC.
Des précisions sur le rachat de Activision Blizzard par Microsoft
La SEC est l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers (Securities and Exchange Commission). Et le document d’Activision Blizzard concernant son rachat par Microsoft nous précise quelques éléments quant à l’avenir du groupe.
Pourquoi Microsoft rachète Activision Blizzard ?
La réponse à cette question ne nous apporte pas davantage de détails par rapport à ce que nous avons déjà dit ces derniers jours. Il est précisé que « Activision Blizzard et Microsoft sont deux marques fortes qui perdurent et prospèrent sur un marché concurrentiel depuis des décennies. Ils se connaissent bien et ont beaucoup de respect l’un pour l’autre. » Il est également question d’un marché de plus en plus concurrentiel et d’un paysage industriel en évolution rapide.
Il est également précisé une nouvelle fois que « Microsoft a l’intention d’offrir autant de jeux Activision Blizzard que possible dans le Game Pass, ce qui devrait en élargir la portée et l’engagement. »
Pourquoi Activision Blizzard conclut-il la transaction maintenant ?
Activision ne dira jamais que le rachat de Microsoft pourrait permettre à l’entreprise de sortir d’une crise qui dure depuis un moment. Selon le document, il s’agit du bon acheteur, au bon moment.
Le paysage du divertissement atteint un point d’inflexion qui profitera aux entreprises qui évoluent afin qu’elles restent pertinentes et compétitives. Bobby et le conseil d’administration ont convenu à l’unanimité qu’il s’agissait d’une opportunité passionnante pour Activision Blizzard et ses actionnaires.
On rappelle que le cours de l’action Activision Blizzard a chuté de 40 % en un an et que le prix de 95 dollars par action fixé par Microsoft se trouve en deçà du cours de l’action tel qu’il était en février 2021, à un niveau historique. Il s’agit donc d’une opération financière intéressante pour Microsoft qui s’offre un gros éditeur pour un prix relativement faible.
Ce que cela signifie pour les employés
Jusqu’à ce que la transaction soit terminée, à savoir en juin 2023 au plus tard, « les activités se poursuivent comme d’habitude et les deux sociétés continueront de fonctionner de manière indépendante. » Cela signifie notamment que si un employé souhaite postuler chez Microsoft demain, il sera considéré comme une personne externe au groupe. Rien ne change jusqu’à ce que le rachat soit réellement effectué.
Activision Blizzard et Microsoft s’engagent à donner aux équipes les moyens de faire ce qu’elles aiment dans une culture qui donne la priorité à l’inclusion, une culture où chacun est invité à jouer. Permettre aux équipes de faire de leur mieux et de créer des jeux pour atteindre le plus large public possible est une victoire pour tout le monde.
De la même façon, et puisque les deux entités restent pour l’instant indépendantes, il n’y a pas d’impact prévu sur la rémunération des employés, les augmentations de salaire ou les éventuelles promotions.
Activision précise que le processus est actuellement en cours et que davantage de détails seront communiqués à mesure que l’on s’approche du rachat effectif de la société par Microsoft. « Nous travaillons toujours à finaliser les détails de la future organisation. »
Partenariats, plateformes, jeux et projets
À la question « Quel est l’impact de cette transaction sur les accords avec les partenaires existants (c’est-à-dire Sony, Google, Apple) ? », Activision précise que les engagements déjà pris seront évidemment honorés.
Nous honorerons tous les engagements existants après la clôture. Comme pour l’acquisition de Minecraft par Microsoft, nous n’avons aucune intention de supprimer du contenu des plateformes où il existe aujourd’hui.
Quant à savoir quand Activision Blizzard commencera à travailler avec des partenaires de chez Microsoft, le document précise que pour l’instant, aucun changement n’est à prévoir dans les contrats ou partenariats existants. Activision précise aussi que Microsoft n’interviendra pas dans les décisions commerciales de la société jusqu’à la clôture de la transaction.
Une autre question soulevée est également intéressante à mettre en avant : cette acquisition augmentera-t-elle la capacité d’Activision Blizzard à créer de nouveaux produits et à se concentrer sur l’innovation ?
On sait qu’une grande partie des studios Activision était chargée de développer les jeux Call of Duty et vous étiez nombreux à souhaiter que ceux-ci diversifient leurs activités. Si l’on lit entre les lignes, il semblerait que ce soit le cas.
Cette transaction porte principalement sur la croissance et l’opération diversifiée de Microsoft créera des opportunités significatives pour le développement futur et l’innovation.
Le document d’Activision Blizzard indique aussi que « les valeurs et la culture de Microsoft sont étroitement alignées sur les nôtres ». Un peu plus loin, il est précisé que « Bobby souhaite qu’Activision Blizzard soit l’un des lieux de travail les plus inclusifs, respectés et respectueux au monde » et que l’entreprise continuera de mettre en œuvre les actions visant à améliorer les conditions de travail durant l’année 2022.
Comme nous l’avons déjà dit précédemment, le document indique que Bobby Kotick restera PDG d’Activision Blizzard et que lui et son équipe resteront concentrés sur la conduite du changement jusqu’à la clôture. Une fois celle-ci réalisée, « l’activité d’Activision Blizzard rendra compte à Phil Spencer, PDG de Microsoft Gaming ». Notez que Bobby Kotick n’est pas cité ici, ce qui irait dans le sens de son départ après le rachat.
Si l’on devait résumer les propos du document, on retiendrait surtout que les deux entités resteront complètement indépendantes jusqu’à ce que le rachat soit effectif. Qu’il s’agisse de sujets RH, de locaux, de projets, de partages de connaissance ou tout autre élément, c’est seulement après le rachat que les synergies seront possibles.
On note enfin qu’Activision demande à ses employés de s’abstenir de communiquer avec la presse et de ne fournir aucune réponse aux journalistes, mais plutôt de rediriger ces derniers vers Helaine Klasky (responsable de la communication) « immédiatement ».
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